Bonjour,
J'suis nouveau sur votre forum, que m'a présenté mon complice Franck Dupraz, et pour mon premier post, j'ai eu envie de ressortir de vieilles diapos d'une rencontre magique avec les chiens sauvages d'Afrique du sud. Ce sont des photos faites "à l'ancienne" : Olympus OM-2, 300 mm f:5.6 à mise au point manuelle, diapositives Fuji Sensia 100 asa, scannées sur Nkon Coolscan V ED...
3 août 1999. Dernier jour dans Kruger, où nous avons trouvé une place dans Lower Sabie, mon site de camping préféré. A l'ouverture des portes, j'essaye la route qui se dirige vers Crocodile Bridge, au sud, pour remonter au bout d'une quinzaine de km par la S82, une piste parallèle qui regagne Lower Sabie. La route principale délaissée, je me retrouve rapidement seul, au milieu de la savane arborée. Une troupe de babouins chacma s'expose aux premiers rayons du soleil levant. La lumière dorée est magnifique. Plus loin, au milieu de la piste, un chien ensanglanté rentre rapidement dans les fourrés. Sauf que c'est pas un chien. Enfin, pas vraiment. Et il n'est pas en train de se vider de son sang ! Je viens de tomber sur la fin de la chasse d'un lycaon, étrangement solitaire, qui a réussi à terrasser une Impala ! A quelques dizaines de mètres de la voiture, dans les herbes hautes, je distingue la masse confuse de leurs corps. L'Impala redresse la tête dans un dernier sursaut, et retombe définitivement inerte sur le sol. Bruits de mastication. Au bout de quelques minutes, le Lycaon ressort sur la piste, la gueule pleine de sang, tous les sens aux aguets. Recherche-t-il le reste de sa troupe ? Il va encore rapidement manger son antilope, et, haletant, vient récupérer de sa course à l'ombre de la piste, puis carrément sous ma portière !...
Alors que le chien sauvage commence à récupérer, des hurlements de Hyènes tachetées retentissent au loin. D'un bond, le Lycaon est sur pied, hésite deux secondes, puis fonce dans le fourré sur le cadavre de l'impala, et engloutit encore le plus de viande qu'il peut avant de déguerpir sans demander son reste.
Je ne sais pas pourquoi cette bête était seule, ni comment elle a pu mener la chasse en solitaire. Je pensais voir surgir le reste de la troupe à n'importe quel moment, imaginant que les autres lycaons s'étaient fait distancer dans les derniers instants. L'heure ayant bien avancé, il me fallait rejoindre femme et enfants restés au camp pour qu'eux aussi profitent de la magie de Kruger avant qu'il ne fasse trop chaud.
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