Ce matin c'est "short activity" car on devra être rentré à 9h00 pour avoir le temps de prendre une petite douche, de finir nos sacs et de prendre un p'tit dej copieux avant de décoller à 10h15.
On est prêt, Poison nous demande:"
Alors? on fait quoi ce matin? mokoro ou treck?"
Je regarde Mama:"
C'est toi qui décides"
"
J'sais plus trop, parce que le mokoro avec les hippos c'est pas cool, finalement la marche c'est p'têt plus tranquille?"
Yeess!!
j'enfonce le clou:"
tu sais, l'hippo est l'animal qui fait le plus de mort en Afrique"
Comment ca? j'influence ?!! . . . J'influence pas, j’renseigne!
Quinze minutes de mokoro plus tard et nous voilà à nouveau au milieu d'une grande plaine herbeuse.
Ca ressemble à ça. Photo prise la veille d'un jeune couple de NewYorkais (Ah ! ces Ricains !!)
35 un homo sapiens suivi de deux homo erectus (
pas taper ojeff)
Malgré tout, le gros de la sortie se fait en terrain sec. Poison s'arrête pour me montrer une trace plus nette que d'autres.
"
Ca c'est une panthère, elle marchait dans notre direction...la trace en fraîche de ce matin"
35B Panthère - panthera pardus
Au loin des phacochères et impalas passent paisiblement. Poison à tous les sens en éveil. La vue bien sur-il est capable de voir n'importe quel animal à une distance plus que respectable- mais aussi l'ouie et l'odorat. Je l'ai souvent vu s'arrêter pour écouter la nature, et hier il était comme un dingue après avoir senti quelque chose. Je le revois nous demander:"
Vous sentez?... Non? Vous ne sentez rien???", et humer l'air à gauche, à droite puis nous engager dans des herbes hautes à la recherche de je ne sais quoi. Je verrais bien à un moment des herbes couchées...et puis il avait semblé perdre la trace et on s'était remis sur le sentier. Je ne lui avais pas demandé ce que c'était... sans doute par peur de la réponse.
Et puis il y à des jours, comme ce matin, ou c'est beaucoup plus cool. Il s'arrête tranquillement, se retourne, te fait un clin d'oeil et te dit:"
Regardes, ils sont là!". Il sont à 150 mètres devant nous, j'aperçois le haut de leurs têtes, je regarde dans le viseur pour mieux les voir en me disant qu'ils ne nous ont peut être pas vu.
La mise au point est faite sur de très jolies herbes; je crois que je cherchais plus à me cacher derrière mon appareil qu’à faire des photos.
36 Lion(ne) - panthera leo
Dire qu'on se sent tout petit dans une telle situation est un euphémisme, et quand Poison nous dit: "
C'est bon? on y va ?", on ne demande pas notre reste...et pis en plus on a un avion à prendre.
Ce qu'on avait pas compris c'est que c'était le -on y va- d’un général à ses troupes : c'était un - Tous aux baïonnettes- et nous on avait compris -Tous aux camionnettes"
Heureusement un deuxième guide nous a rejoint avec un couple d'Australiens, le type à des bras comme mes cuisses... on se sent moins seul.
On avance lentement en colonne, les yeux rivés sur les fauves, au bout de 20 mètres toutes les têtes se lèvent, p'tain ils sont six...Ils nous fixent. Notre rythme cardiaque s’accélère, il fait de plus en plus chaud, il suffit qu’un se lance dans notre direction pour que les autres suivent…. On continu, 20 mètres de plus, .... et là...
victoire, ils battent en retraite
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Nous laissons nos compagnons et leur guide continuer leur "promenade" car il est temps pour nous de retourner au mokoro.
Cette fois c’est en famille qu’on est venu nous saluer
38 Cobe de lechwe
Nous regagnons le camp en empruntant une dernière fois ces
verts canaux d'Afrique.
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