Je vous avais présenté il y a quelques temps les aventures de Romus, le tisserin bâtisseur, qui avait tissé, tissé, tissé des dizaines de nids dans l'arbre de mon jardin... C'était le résultat de six mois d'affût et d'observation, et de milliers de photos. Cette fois, le reportage que je vous propose a été realisé en deux séances de 45 minutes à peine, sur deux jours consécutifs. Et pourtant je le trouve tout aussi touchant, et peut-être meme un peu plus, parce que j'ai plus de tendresse pour les poils que pour les plumes.
Voici donc l'histoire de deux écureuils amoureux, qui ont bien voulu jouer entièrement la grande scène de la seduction et de l'amour juste devant moi, dans une lumière encore excellente, en ce début d'hiver austral.
C'était en mai, il y a deux semaines, dans le parc national de Marakele, en Afrique du Sud. Un petit parc du Limpopo, peu connu, peu fréquenté. Et magnifique. Niché dans les montagnes du Watersberg, avec une vegetation touffue et dense, des animaux peu habitués aux voitures, qui détalent avant qu'on ait eu le temps de faire la mise au point. Trois premiers jours, des paysages magnifiques, quelques girafes, des antilopes, mais pas de big five! (En dehors du rhino venu brouter à dix metres de la tente au camping! Ce sera peut-être l'objet d'un carnet de voyage ultérieur).
Chaque matin, je partais au lever du jour, seul, laissant la petite famille dormir, et je m'offrais les trois premières heures de gamedrive juste pour moi.
Au bout de trois jours, j'étais quand meme un peu frustré de ne voir que des herbivores et aucun "gros".
Je rentrais au camping tranquillement un matin, vers huit heures, lorsque je l'ai vu, d'abord lui. Je me suis contorsionné dans la voiture pour pouvoir viser vers le haut, j'ai reculé au maximum mon siege conducteur et j'ai posé mon sac de riz sur le rebord de la fenêtre. "Pas très exotique", me suis-je dit, mais c'est mignon et la lumière est bonne...
1/
Il me semblait très agité, et surtout il regardait fixement vers les branches basses de l'arbre, vers un endroit que je ne pouvais pas distinguer, derrière le tronc.
2/
J'ai meme eu l'impression très nette qu'il faisait des
appuyés à quelqu'un, qui n'était pas moi...
3/
Quand soudain je l'ai vue, elle. Enfin, à ce moment là, je ne savais pas encore qu'il y avait un "lui" et une "elle". J'avais juste deux écureuils dans mon champ de vision.
Elle montait vers lui, toute fine, toute belle.
4/
Il descendait vers elle
5/
Forcément, ils tombèrent nez à nez. Et c'est là que j'ai commence à fredonner des "chabadabada..." dans ma tête, pour accompagner les images.
6/
Je pense qu'à ce moment-là, il lui a proposé d"'aller faire un tour. Et qu'elle a dit oui.
7/
J'étais déjà content de ma matinée. L'histoire commençait bien. Mais je n'imaginais pas une seconde les images que j'allais pouvoir faire dans les minutes suivantes...
a suivre