Mardi 9 novembreLa nuit a été bonne, calme avec juste quelques règlements de comptes entre les chiens du quartier. J'arrive à prendre une douche chaude tant bien que mal en jouant sur le robinet du lavabo et les boutons du système d'eau 'chaude'.
Vers 9h nous partons pour la visite de Lalibela. La ville est connue pour ses églises creusées dans la roche. Soyons clairs, il ne s'agit pas de faire un gros trou et de bâtir à l'intérieur une église, ni même de simplement sculpter la façade extérieure. Non, les églises sont réellement entièrement sculptées d'une seule pièce dans le sol en commençant par le haut. Une fois la masse extérieure dégagée et dégrossie, il a fallu creuser l'intérieur pour former les pièces, les colonnes, les fenêtres. Un énorme travail d'excavation puis de finition qui a été réalisé selon la légende en moins de 25 ans avec l'aide d'anges.
C'est l'œuvre du roi Gebra Maskal Lalibela (1172-1212) qui fit construire de nombreuses églises dans une localité qui s’appelait Roha. L’Éthiopie, étant entourée de pays musulmans, les croyants avaient énormément de difficultés pour se rendre en pèlerinage à Jérusalem. Le roi décida de construire une Jérusalem dans son propre pays.
Un mont a reçu le nom de Sinaï, une rivière a été rebaptisée Jourdain. Une stèle le long de la rivière rappelle l’endroit où Jésus fut baptisé par Jean !
En hommage au roi, la petite localité reçu le nom de Lalibela.
C'est réellement hallucinant et on comprend aisément que ce site constitue la première destination touristique du pays.
De fait, la ville regorge d'infrastructures touristiques, on y croise un monde fou, du car de touristes au routard avec sac à dos. Mais malgré tout l'ambiance reste agréable.
Avant de pénétrer dans la zone touristique où se concentrent les églises, nous devons passer à la fouille des sacs, la signature du registre et la visite du petit musée qui ressemble beaucoup à celui d'Aksoum avec la collection de couronnes et de croix.
Nous commençons la visite des églises par le groupe du nord. Nous sommes accompagnés d'un guide et d'un 'assistant chaussure'. Ce dernier est chargé de s'occuper de nos chaussures lorsque nous devons les ôter pour pénétrer dans les églises. Parfois nous passons d'une église à l'autre par des passages intermédiaires, l'assistant s'occupe alors de faire transiter nos chaussures par l'extérieur pour nous les remettre à la sortie. C'est une prestation facultative proposée par les gamins, généralement apprentis guides, moyennant une petite rétribution. Libre à nous d'accepter ou de nous débrouiller tous seuls en prenant nos chaussures à la main.
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Nous déambulons dans le dédale des galeries, impressionnés par les masses rocheuses qui nous entourent, tout en imaginant le travail de titan qu'il a fallu abattre pour construire ces églises.
Un regret néanmoins : la majesté du lieu est quelque peu atténuée par les immenses et horribles toits qui ont été aménagés par l'UNESCO. Les gros piliers métalliques qui les soutiennent sont franchement laids et gâchent le décor. Dommage, mais c'est apparemment la seule solution qui a été trouvée pour enrayer la dégradation du site due aux infiltrations d'eau pendant la saison des pluies.
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Heureusement, il reste l'église de Saint Georges, sans doute la plus belle du site, qui n'est pas recouverte de ce toit de protection. Vous l'avez certainement déjà vue en photo car c'est toujours elle qui est représentée avec sa forme en croix.
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Nous allons déjeuner au Blue Lal Hotel en terrasse car la nourriture est paraît-il d'un bon rapport qualité-prix. Nous y rencontrons une baroudeuse française avec qui nous échangeons nos impressions et nos 'bons plans'.
Retour à l'hôtel pour un peu de repos puis, vers 15h, c'est reparti pour la visite du groupe sud d'églises jusqu'à 17h.
Retour à l'hôtel. Entre temps, ils ont 'réparé' la serrure de la chambre. Sauf que le canon n'est pas fixé, il sort de son emplacement et on ne peut plus ouvrir la porte. Heureusement nous avions laissé la porte de la terrasse ouverte et un petit gars de la guest house est passé par la chambre voisine et a enjambé la barrière des 2 terrasses pour entrer dans notre chambre. En bidouillant nous réussissons à rouvrir la porte. Mais plus question désormais de faire confiance à cette serrure, nous nous résignons à laisser la chambre ouverte. Le matériel est enfermé dans une valise ou une armoire et puis c'est vrai que le vol n'a pas l'air d'être courant dans ce pays, mais tout de même, je serre un peu les fesses !
A 18h30, nous allons dîner à l'hôtel 'Seven olives' dont le restaurant est réputé. Effectivement on y mange bien, et on y rencontre du reste du beau monde et beaucoup de touristes dont la française de midi.