25/01/2011
5h30 debout, je file sous la douche...ça caille !! Mais que c'est bon !!!
Je remballe tout et file à la Talek gate qui me donnera accès au fameux Massaï Mara national reserve.
Je m'acquitte de mon droit d'entrée. Je leur demande s'ils vendent une carte des lieux, mais ce n'est pas le cas, ils me précisent que les lodges en vendent.
Très pratique quand tu ne sais pas non plus où se trouvent les lodges !
J'ai une vague idée de la configuration du Mara, j'ai regardé une carte hier au camp. Je sais donc à peu prêt où je me trouve et je souhaite rejoindre la Mussiara gate qui est à un cap Nord Nord Ouest, le soleil me servira de bousole. J'ai toute la journée pour cela je ne me fait donc pas de soucis.
Une belle piste part plein ouest dans la continuité de la gate. Je m'y engouffre sur un soleil levant dans mon dos.
A peine deux cent mètres effectués j'aperçois une hyène allongée dans les herbes à deux mètres de la piste.
Je m'arrête à côté d'elle pour prendre mes premiers clichés de la journée. Elle a l'air de se délecter de ces premiers rayons de soleil qui réchauffent délicatement son pelage.
5.
Je poursuis ma route et aperçois un superbe troupeau d'éléphants sur la colline en face de moi.
Ma gorge se serre, je commence à réaliser que « ça y est, j'y suis ! ».
Je parcours enfin ce lieu dont j'ai tant entendu parler depuis mon plus jeune âge.
Lieu mythique pour qui aime la faune sauvage !
Au bout d'une centaine de mètres l'émotion me submerge et des larmes me coulent sur les joues.
Je m'engage alors sur une petite piste qui longe un ruisseau, puis m'arrête m'assied sur le toit du véhicule et contemple avec admiration la beauté du paysage.
C'est très vallonné, l'herbe est verte et pas trop haute, quelques arbres parsèment les plaines tels des sentinelles.
A l'horizon j'aperçois une bande plus sombre qui n'est autre que la végétation plus abondante qui borde la Talek river.
Je tournicote autours du ruisseau, j'y découvrirais des rolliers, un spréo superbe, des eurocéphales de Rüppel, un couple de grues couronnées et un magnifique vautour africain.
6.
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Je reviens par l'autre rive à la piste principale, je croiserais à nouveau le troupeau d'éléphants et poursuivrais vers l'ouest.
Quelques kilomètres plus loin je prend un chemin qui part plein nord dans les herbes, je me retrouve assez rapidement au milieu de "nul part", pas une piste à l'horizon, cette sensation est grisante.
Je remarque que cet endroit serait idéal pour apercevoir des autruches, et ça ne rate pas. Quelques secondes plus tard je repère un groupe de neuf autruches à environ trois cent mètres qui courent en ligne dans la direction de ma piste. J'accélère pour me retrouver proche du point de croisement entre leur direction et ma piste.
Parvenues à une centaine de mètres de moi elle ralentissent leur course et la stoppe. Elle m'observent, elles hésitent, puis reprennent leur course en décidant de m'éviter par l'arrière.
Je redémarre fait demi tour et les suis à une trentaine de mètres de distance par leur droite. J'essais de prendre quelques photos d'elles en pleine course mais pas évident tout en conduisant et en tenant mon appareil photo d'une main avec le téléobjectif monté, tout en visant au hasard par la fenêtre opposée. J'obtiendrais 3 clichés cadrés mais pas très nets.
Je reprend la piste et aperçois, quelques centaines de mètre plus loin,une nouvelle hyène également en train de prendre un bain de soleil. Puis un aigle au sommet d'un arbre qui décollera et planera magnifiquement au dessus de moi pendant quelques minutes avant de s'en aller au loin.
La matinée commence fort ! De plus en l'espace de trois heures je n'ai rencontré que 3 véhicules au tout début, j'adore !
Je poursuis ma route en essayant de prendre des pistes qui semblent orientée vers mon cap.
Je rencontre toute sorte d’antilopes et de gazelles (cobe à croissant, thomson, impala, damalisque, bubal, dick dick), des zèbres, des buffles, des éléphants, des girafes. La profusion est impressionnante.
Puis au loin je repère deux véhicules arrêtés au pied d'un arbre. Il y a de grandes chances pour que des fauves s'y prélassent...je fonce !
Effectivement, un couple de lion se prélasse à l'ombre de l'arbre. Ils sont magnifiques.
Je reste à l'écart à environ quinze mètres et commence à mitrailler. Le mâle (Noch de son petit nom) est magnifique. Sa crinière brune est épaisse et harmonieuse. Sa lionne, élégante aux lignes gracieuse.
Les deux autres véhicules quitteront les lieux après une vingtaine de minutes. Je me déplace alors et me rapproche à cinq mètres d'eux. Noch redresse la tête au moment où je coupe le moteur et me fixe de son regard intense, mais sans animosité. Il s'allonge à nouveau, puis se redresse quelques minutes plus tard pour tenter un câlin avec sa belle. Celle-ci d'un grognement déterminé le repoussera.
Il s'approchera alors de moi à moins de trois mètres et retrouvera sa position favorite...le plat ventre. Je resterais avec eux encore une vingtaine de minutes et redémarrerais.
A peine cinq cent mètres plus loin au pied d'un arbre trois jeunes mâles, des lions, sont vautrés à l'ombre. Ce sont trois frères. Ils sont beaux avec tout trois des crinières encore imparfaites, mais nul doute qu'ils feront de splendides mâles. L'un d'eux est sur le dos, sa patte arrière droite appuyée sur le tronc. Sa pause est à mourir de rire ! Il se roulera alternativement sur un flanc puis l'autre en tirant la langue.
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Un petit oiseau viendra picorer à moins d'un mètre de lui sans être effrayé le moins du monde (certes ils ne font pas partie de la chaine alimentaire du lion, mais tout de même ils sont sacrément impressionnants).
S'ensuivra un ballet de bâillements à s'en rompre la mâchoire. L'un d'eux daignera se lever...pas trop longtemps tout de même, il ne faudrait pas que ça lui donne une insomnie.
Après quarante cinq minutes d'observation et de bonne tranche de rire à voir ces « Rois » de la jungle se contorsionner comme de « vulgaires » chats d'appartement je les laisse à leur activité favorite...la sieste.
Quelques kilomètres plus loin, découpant l'horizon comme des poteaux électriques, un groupe d'une trentaine de girafes grignote les feuilles des quelques arbres alentours.
L'une d'elle s'efforce par tous les moyens à sa disposition pour cueillir quelques feuilles, cependant elle est trop petite, il ne lui manque qu'une trentaine de centimètres, et c'était très amusant de la voir s'acharner en tirant la langue à son maximum tout en étirant tout son corps ; elle finira par changer d'arbre...
A leurs pieds un aigle secrétaire se balade sereinement. Ces aigles sont assez étonnants car de mon observation, ils passent le plus clair de leur temps à marcher...je n'en ai vu aucun en vol si ce n'est par petits bonds.
Je poursuis plein nord, traverse la Talek river, et me retrouve dans le secteur de Topi hills. Ce lieu est splendide, vallonné et couvert de petites termitières.
Un énorme éléphant se détache de l'horizon au loin. Je m'en approche et découvre un véhicule arrêté près d'un arbre en contrebas. Je décide d'aller prendre quelques photos de l'éléphant en premier puis d'aller voir ce qui se trouve sous l'arbre.
Sous l'arbre se reposent les « Trois Frères » ; mais cette fois ci se sont les guépard.
J'opère la même stratégie qu'auparavant restant légèrement en retrait. Je commence quelques photos à fond de 400mm ; je me régale, je suis tellement aux anges de les rencontrer, j'ai tellement lu de carnets de voyage dans lesquels ils apparaissaient !
L'un d'eux se décale au soleil devant l'autre voiture...zut...
Quelques minutes plus tard l'autre véhicule s'en va, je prend donc leur position et me retrouve alors à moins de cinq mètres de l'un d'entre eux et à huit mètres des deux autres.
J'aurais le plaisir de photographier quelques bâillements puis l'un des deux sous l'arbre s'écartera d'une trentaine de mètres pour aller observer les alentours au sommet d'une termitière. Superbe ! Il est assis dos à moi et regarde le bas de la colline...je mitraille.
Puis je me tourne vers celui resté à l'ombre, je regarde toutes les trois quatre secondes en direction des deux autres si toutefois quelque chose d'intéressant se déroulait, quand en l'espace d'un clin d'oeil reposant mon regard sur celui au nez de mon véhicule je vois les deux en train de jouer ! Incroyable en moins de trois secondes l'autre a parcouru une trentaine de mètres sans un bruit ! Je suis épaté ! Rien vu venir !
Je braque mon objectif sur les deux et s'ensuivront cinq bonnes minutes de chamailleries entre les deux.
Instant magique ! Ils sont si magnifiques !
Puis sous l'impulsion du troisième laron ils se dirigerons plein nord dans les herbes. Je les suis par la piste à une centaine de mètres.
Ils s'arrêtent à un autre arbre environ quatre cent mètres plus loin.
L'un d'eux s'affale immédiatement sous celui-ci. Les deux autres grimperont sur des branches mortes pour observer les environs.
Le tableau est splendide ! La lumière s'est adoucie, le ciel légèrement nuageux et les herbes jaunissant donnent un cadre splendide. Je travaille ma composition et parviens à quelques clichés dont je suis particulièrement fier. J'ai Ma carte postale !
Quarante cinq minutes plus tard je reprend ma route pour la Mussiara gate. Il est temps que je trouve un lieu où dormir.
Je mettrais un petit moment à la trouver à naviguer au « cap solaire ». Je demande alors aux gardes où se trouve le camp le plus proche. Il m'indique le Governor's camp. J'en ai déjà lu du bien sur un carnet de voyage, j'y file.
Arrivé sur place je leur demande s'ils ont un emplacement de camping. Non, ils n'ont que des tentes équipée. Je demande le prix...pas donné, mais j'ai besoin de recharger les batteries de mon appareil photo et de mon ordinateur. J’accepte alors pour une nuit, et je verrais pour le lendemain.
On me mène à ma tente...ah oui je comprend pourquoi c'est si cher. Lit de 180cm, immense salle de bain avec peignoirs etc...Ah je vais bien dormir.
Je ressaute dans ma voiture pour un petit tour sur la Marsh Pride avant la tombée de la nuit en quête du clan des marais. Je ne les trouverais pas mais croiserais bon nombre d'éléphants, buffles, zèbres et oiseaux en tout genre. J'adore déjà ce lieu !
Retour au lodge, petit gin tonic, essentiel après une journée de « safari », et dérushage des photos d'une première journée extraordinaire.
L'analyse des photos me comble ! J'ai fait de gros progrès et j'ai quelques perles.
Allez un deuxième double gin tonic pour fêter cela et je file au diner.
Repas presque gastronomique, je me rempli la pense et file me coucher pour décoller aux premières heures le lendemain.