Suivre un tigre dans les bambous n’est pas chose aisée. L’éclair fauve est devenu une ombre. Je ne vois plus le tigre mais le mahout doit le voir car il crie les ordres à son éléphant tandis qu’il sollicite rudement le cou de l’éléphant avec ses pieds (c’est la technique). Les coups redoublent sur le crâne du pauvre éléphant. Le bâton muni d’un crochet rebondit sur le cuir épais, mais je suis très attristé par le procédé.
A présent, l’éléphant court. Nous prenons des bambous dans tous les sens. Dans la figure, les branches fouettent. Je serre mon Nikon contre moi. Evidemment, impossible de faire une photo. D’ailleurs pas de tigre en vue.
Tout à coup, bingo, une petite ouverture, le tigre est là en train de marcher, puis il redisparait.
On avait diminué la cadence à sa vue, et l’on repart de plus belle. La course est longue, très longue. A un moment, je vois que nos membres sont trés griffés avec du sang qui coule parfois. Je le fais remarquer à ma voisine qui me réponds: “Quelle émotion!”.
En fait le bonheur nous fait oublier les “méchants” bambous.
Après cette course très longue, nous apercevons le tigre qui semble fatigué. Il monte sur un promontoire accidenté. L’éléphant qui est petit (c’est une femelle) peut le suivre juqu'à la base.
7-Tigre