Affût RollierBen oui, il y avait aussi un affût Rollier et, vous me connaissez, je ne pouvais le manquer. J'y ai même consacré 5 affûts matinaux. Au plan photographique, j'avais envie d'avoir de nouveaux plans (et arrière-plans) différents de ceux de mes Rolliers Héraultais. Au plan de l'étude du comportement de l'espèce, cela m'intéressait beaucoup d'en apprendre un peu plus sur cette population d'Europe centrale.
L'affût est localisé à 500 mètres de la maison de Bence. Un simple nichoir a été installé sur un poteau électrique (à 4m de hauteur) en contrebas de la route en terre. L'environnement immédiat est un grand champ en friche. A distance on aperçoit des bois et, de l'autre côté de la route, une canalette et une large zone humide. Le nichoir est donc en milieu très ouvert. Un perchoir est installé à 4 mètres du nichoir. Il est formé par 3 pics dressés en tipi au sommet duquel est fixée une branche. Bonne idée à retenir pour positionner un perchoir lorsqu'il n'y à pas de support naturel à disposition.
L'affut est un affût 2 à 3 places en aggloméré muni d'une vitre sans tin pour voir sans être vu ni entendu. Il est installé en bord de chemin. Le poteau électrique étant en contrebas du remblai de la route, l'affût est à peu près à la hauteur du nichoir. Ceci permet des photos sympas, sans contreplongée, avec, pour arrière plan, le champ en friche qui, à distance, donne un agréable fond jaune paille.
138 - Vue depuis l'affût au fish eye : Un étourneau juvénile vient nous rendre visite. A l'arrière plan, on remarque à droite : le poteau électrique sur lequel est fixé le nichoir et, un peu plus à gauche : le perchoir
139 - Rollier au nichoir
J'ai donc affûté 5 matinées au cours de la semaine (un investissement en temps un peu disproportionné mais, on ne se refait pas
). J'ai assisté à la phase de fin de couvaison/éclosion/nourrissage des jeunes.
Très bref résumé des obs :
Premier affût : la femelle couve. Il y a 2 relèves de couvaison brèves, la femelle reprenant rapidement son poste. Le mâle ne se pose qu'une fois sur le perchoir. Pas de nourrissage (ni de la femelle ni des jeunes).
Second affût : la femelle continue à couver mais le mâle nourrit. L'éclosion a donc dû se produire entre les 2 séances d'affût. Il y aura 2 relèves de 1/2 heure chacune. Je suppose que certains œufs ont éclos et que d'autres sont encore en cours d'incubation. Il y aura 9 nourrissages en 4 heures (2 par heure). Les proies sont de petite taille : araignée, criquet, chenille.
Troisième affût : 15 nourrissage en 4 heures (4 par heure). La femelle chasse également (cependant moins que le mâle) mais reste le plus souvent au nid. Parfois le mâle entre entièrement (nourrissage direct des jeunes) et parfois il ne fait que s'accrocher au nichoir d'où il ne peut pas atteindre les jeunes au fond du nid (nourrissage de la femelle et/ou relai de la femelle qui nourrit les jeunes).
Quatrième affût : 27 proies en 4 heures (7 par heure). Une belle proie inhabituelle :
une jeune Couleuvre à collier amenée jusqu'au nid (mais je n'étais pas sur le coup
: j'étais bêtement en train de prendre des notes).
Cinquième affût : 44 nourrissages en 4 heures (11 par heure). La femelle chasse un peu plus souvent. Dispute brève avec un intrus.
Pour résumer, au niveau des comportements : les nourrissages des jeunes sont beaucoup plus nombreux que pour le couple que je suis en Languedoc. Les proies également sont plus petites : criquets de petite taille, araignées,... C'est logique : du fait du climat moins chaud, les insectes sont moins développés que dans le sud de la France à la même période. Les Rolliers ont besoin de plus de prises pour assurer le même volume de nourrissage.
Pour ce qui est des photos, les arrêts sur le perchoir furent très peu nombreux (aucun par exemple au cours du premier affût). En conséquence, 95% des photos furent des tentatives de prises en vol. Exercice difficile s'il en est. Le créneau de bonne lumière pour cet exercice était assez étroit : à partir de 9h00 l'oiseau entrant au nid (avec sa proie au bec) a systématiquement la tête à l'ombre.
Petit extrait :
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Jérôme
