Nous arrivons vers 13h00 à notre camp de brousse. Il est situé à la pointe nord Nord de la réserve, un peu au-dessus des marécages de Musiara, au bord de la rivière Mara. C’est un camp d’une capacité de 12 personnes, constitué de tentes assez vastes et confortables tout en restant agréablement rustique, sans construction bâtie, avec, un peu à l’écart, les tentes-toilettes et tentes-douches « de brousse ». Pas de clôture, les hippopotames qui grognent dans la rivière en contrebas et les tisserins qui tissent leur nid infatigablement. Finalement un excellent compromis entre le bivouac, parfois un peu frustre, et le camp fixe moins nature.
Le déjeuner est pris en pleine nature, bien sûr, et nous faisons la connaissance de l’équipe du camp qui va s’occuper de nous pendant cette semaine : Dan qui assurera le service à table, James le chef cuistot et Joseph le responsable du bar.
Là, c’est nous sur la photo au moment du déjeuner ( photo prêtée par Bernard)
4 – de gauche à droite : Henri, Jennifer, Claudy, Bernard, Jérôme
Le premier vrai game-drive du séjour débutera à 15h30. Le principe du séjour est assez simple et assez différent des safaris classiques. Le but ne sera pas de changer de sites en permanence à la recherche d’une variété maximum de paysages et d’espèces mais au contraire d’écumer un territoire restreint dont on finit par connaître les habitants et leurs habitudes. Cela permet d’entrer un peu plus dans leur intimité et maximise le temps passé au contact des « vedettes » les plus convoitées. On voit et revoit les même acteurs à plusieurs reprises, on les observe dans des attitudes et situations différentes on assiste à des comportements naturels, on suppute ce qu’ils ont pu devenir entre 2 « visites »…
La zone explorée se situe au nord de la Réserve. Elle est bordée à l’ouest par la rivière Mara et comprend les régions de Rhino Ridge, Paradise plain et Musiara Swamp. Pas mal de drives également seront effectués en dehors du parc dans les zones situées au nord de Musiara gate (dont, notamment, le secteur de Leopard Gorge). Il s’agit d’un territoire Masaï où l’on rencontre pas mal de troupeaux et où la faune est tout aussi riche qu’au sein de la réserve elle-même . Il n’y a pas de clôture et les animaux vaquent librement d’une zone à l’autre.
La carte ci-dessous figure (en grisé) note secteur d’exploration privilégié.
5 - Carte de la zone d'exploration
Cette après midi nous allons faire la connaissance de la zone de Musiara Swamp . Comme son nom l’indique il s’agit d’une zone de marécages verdoyante où séjournent des Hippopotames cachés sous les Nénuphars, de nombreux oiseaux (Jacana, Hérons, Chevaliers, Ibis, etc...) et ongulés amateurs de zones humides (Buffles, Cobes des roseaux, …). Le roi de la savane est également présent avec un clan de 13 Lions (4 femelles et 9 jeunes). Mais notre première rencontre marquante sera celle d’un beau mâle Eléphant progressant, parfois comme un équilibriste, au milieu des marais.
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Durant cette observation nous repérons le 4x4 facilement reconnaissable de Michel Denis-Huot. Il accompagne 2 clients en safari (qui vivent un peu la même aventure que celle que nous a relatée Dadoorun dans son carnet de voyage en février) et nous nous croiserons à de nombreuses reprises durant la semaine à venir. Donc à bientôt…
Mais en levant la tête nous notons la présence d’un oiseau au long bec rouge incurvé accroché au tronc d’un acacia : un Irrisor moqueur. La chance d’en faire, pour une fois, un cliché décent.
7 - Irrisor moqueur
Pendant que notre Eléphant continue à progresser un Rollier à longs brins se perche à proximité.
8 - Rollier à brins
Nous approchons de la porte de Musiara quand Simon repère quelque chose d’intéressant. L’excitation monte à bord. Nous quittons la piste et découvrons… notre premier Guépard
. Un beau spécimen, tranquillement allongé à moins de 10 mètres de nous. Il lève la tête à notre approche puis s’affale à nouveau constatant qu’il ne s’agit que d’une de ces inoffensives grosses pierres roulantes dont il a l’habitude
. Le soleil a bien baissé sur l‘horizon et la lumière est d’enfer : un grand moment de plaisir photographique s’annonce… Le Guépard dresse souvent la tête pour faire un petit tour d’horizon de son environnement et parfois il accomplit un renversement grâce à une rotation sur le dos afin de vérifier ce qui pourrait se passer de l’autre côté. Des mouches agaçantes se posent sur son museau et dans le 4x4 on entend aussi les mouches voler (ainsi que les cliquetis des rafales). Nous somme subjugués, quasi hypnotisés, par ses yeux couleur ambre.
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Au bout d’1/2 heure d’observation, le Guépard se lève et s’éloigne. Nous le suivons à distance puis le précédons sur sa trajectoire. Nous apercevons une Aigle martial posé sur une bute.
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La présence du rapace est-elle fortuite ? Toujours, précédant le Guépard sur sa trajectoire apparente nous découvrons le cadavre d’une Gazelle de Grant. Certainement la victime récente de notre ami. Quelques instants après, celui-ci rejoint sa proie.
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Nous n’en revenons toujours pas de cette chance incroyable pour notre première sortie ! La nuit approche et nous prenons le chemin du retour. Nous apercevons de loin le 4x4 blanc de MDH. Dans la semi-obscurité nous comprenons qu’il s’intéresse à un groupe de lions qui progresse au milieu de la savane. Le clan de Musiara est parti en chasse. Un groupe de Zèbres semble être l’objet de cette traque mais, soudainement alerté, le troupeau serre les rangs et accélère. Le danger s’éloigne et nous regagnons le camp. Une dernière photo tentée dans une très faible lumière : un Eléphant au milieu d’un groupe de Hérons garde-boeufs.
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Jérôme