J'ai longtemps hésité à vous faire part de ce moment d'une intensité rare : ce fut une première pour moi !
Je me lance...
Tarangire, novembre 2007, il est midi. La lumière est dure.
Une lionne chasse, cachée dans les herbes. Elle est à bonne distance de quelques gnous qui boivent dans une mare. Temps d’observation, attente… On ne sait jamais….
Ventre à terre, elle avance au ralenti, sans un bruit et se rapproche petit à petit de son objectif. Mais elle est encore loin…
Tout à coup sur la droite, à une vingtaine de mètres, une autre lionne, invisible auparavant, bondit et attrape un des gnous par le museau. L’excitation est totale dans le 4X4... C’est alors que la première lionne rejoint sa complice au petit trot et l'aide à mettre leur proie à terre.
Un long baiser de la mort commence alors. Pendant une vingtaine de minutes, le gnou est immobilisé par l'étreinte des deux félins : l'un à la gueule qui l'étouffe, l'autre lui tenant le ventre, le léchant de temps en temps, sa gourmandise est évidente. Seul l'oeil de l'antilope vaincue traduit sa peur. Parfois quelques mouvements de pattes désordonnés secouent le gnou en vain. L'échange de souffle entre les deux animaux est rythmé, régulier, calme, presqu’harmonieux, puis ralentit petit à petit, jusqu'à la mort. Les lionnes attendront ce moment pour commencer leur repas.
Le savoir-faire net, précis, l’esprit d'équipe efficace de ces deux reines de la savane m’ont terriblement impressionnée. Cette scène naturelle, tragique et si bien rodée est magnifiée par un silence absolu. Elle me laissera un souvenir impérissable.
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