Jour 15 (Mardi 14 Octobre) : De Satara à Balule 4H45 -5H30 : on ne change pas une formule qui gagne ;o) Sauf qu’après quelques jours de safari, la fatigue commence à se faire sentir. On a donc un peut de mal a mettre la machine en route, ce qui nous voudra un départ très légèrement différé. Ce n’est pas trop grave, au vu de notre intention de refaire la S100 qui nous plutôt bien réussie hier. Ainsi, on évitera peut être un peu le bain de poussière matinal des la colonne de véhicules partie dès 5h30.
Sous le soleil levant, un gabar goshawk se réchauffe quelque peu en haut d’une branche, tandis que notre groupe de waterbucks d’hier est toujours bien là. Un troupeau de gnous traverse la piste en dégageant plus de poussière que nous ;o), et quelques zèbres broutent déjà tranquillement.
Le soleil est déjà haut, et nous arrivons à Gundzani, au bout de la piste qui ne nous a pas valu d’émotions particulières ce matin. Les vieux démons ressurgissent ;o). Se pose alors le dilemme : retour sur nos pas ? Ou remontée par la piste S41 en direction d’Olifants… Il n’est pas tard, et on a vu de chouettes choses ici hier, donc, on se décide à rebrousser chemin jusque Satara; histoire de forcer la chance…
La première moitié du retour est toujours aussi calme. On vient juste de faire la route dans l’autre sens donc sauf miracle…
Arrivés à hauteur de Shibotwana, on tombe sur un belle femelle Jabiru au beau milieu de l’herbe. (Ses yeux jaunes diffèrent de ceux, noirs, du mâle si je ne m’abuse) On va pouvoir l’observer bien à l’aise. Pour une fois qu’il n’est pas trop loin dans une rivière, ou à moitié caché dans la végétation, on en profite un max.
109. Jabiru femelle (S100) On reprend la route déjà plus enthousiastes, lorsque quelques centaines de mètres plus loin, on voit dépasser une crinière de la masse herbeuse : un mâle lion se repose. Ou plutôt, tente de se reposer. Il agite la tête sans arrêt, et semble très incommodé par les insectes. Un petit coup de zoom nous en dira plus. I l présente en fait une grosse plaie circulaire au front. Lutte pour le territoire ? Partie de chasse compliquée avec un herbivore cornu ? La plaie est impressionnante à regarder à la jumelle, mais nul doute qu’il s’en sortira. Excédé par les mouches, il se lève rapidement, et file se réfugier plus loin, d’un pas décidé à travers les ronces. L’observation devient plus compliquée , on le laisse donc pour pousser un peu plus loin , quitte a revenir.
110. belle blessure de guerre On n’aura pas à aller loin puisque dans le tournant suivant, l’œil de lynx de Delphine repère une « tache » dans le talus de l’autre côté de la rivière. Problème : il y a une rangée d’arbre de part et d’autre de l’eau, donc, il faut véritablement scruter entre les feuilles. Dans la lumière filtrée par la végétation, on finit par repérer 5 jeunes lionnes en pleine sieste matinale. Dire qu’on a rien vu de tout cela lors du trajet aller. On va passer l’heure qui vient à voyager entre notre mâle blessé et le groupe de lionnes. Il y a un beau point de vue dégagé sur la rivière à une dizaine de mètres en amont. On se prend donc a rêver que cela va bouger d’un côté ou de l’autre pour venir se désaltérer…
Pour agrémenter notre attente, un bec en ciseaux viendra se poser au sommet de la masse verte, c’est une première pour nous que d’observer cet élégant oiseau sombre.
Un éléphant débarque de la ligne d’horizon, côté Lion mâle… Ca sent le combat des chefs. Le pachyderme ne dévie pas d’un pouce de sa trajectoire, et quand il pousse un barrissement puissant, le lion ne demande pas son reste et détale vite fait ! Finalement, c’est qui le Roi de la savane
La matinée déjà riche en émotions est sur le point d’exploser lorsque, passant le creux d’une petite rivière asséchée, une voiture arrêtée nous signale une lionne planquée sur un rocher, derrière un amas de branches sèches. On nous annonce des petits. La vue est impossible, mais qu’importe, on prend patience, on se positionne et on attend. Hors de question de rater cela ! Après un court instant, on perçoit des petits grognements. La tension monte d’un sacré cran ! Quand apparaissent trois minuscules boules de poils sur pattes, on croit défaillir. Pour les photos, on oublie, car, il y a tellement de branchages entre nous et eux, que c’est mission impossible. Mais par contre pour la simple observation : un régal ! Ils sont véritablement minuscules ! Pour en avoir tenu d’un âge de 2.5 mois dans les bras, je peux vous assurer que ceux-ci sont beaucoup plus jeunes. Ayant un faible pour les petiots, quelle que soit l’espèce, je suis sur un nuage. On va les observer escalader, marcher très maladroitement, faire des câlins à leur mère etc… Ce sera sans doute le moment fort du voyage pour moi (heuu, je n’ai pas déjà dit ça avec les frères guépards d’Imfolozi ?) Soudain, Maman se dit qu’il faudrait quand même aller voir de pus près qui s’intéresse tant a sa progéniture. Elle se lève, et dévale la roche, puis le talus en nous fixant. Flanquée de son escorte princière, elle s’arrête à une dizaine de mètres de nous, nous toise, et fait demi tour, rassurée, avec ses deux petites croquettes. Notre goût pour l’anthropomorphisme aigu nous donne envie de nous dire qu’elle est venue nous « montrer » ses petits. Mais les pauvres sont tellement mini, qu’on n’en n’a pas vu grand-chose de près, entre les herbes sèches ;o))
On retourne voir notre mâle et le groupe de femelles, rien n’a bougé. On repart donc vers la petite famille, qui en allant se repositionner sur son promontoire, s’est encore un peu plus planquée des regards indiscrets. Et pour cause : c’est l’heure de la tétée. Décidément, on a la totale.
Mais l’heure avance, et il est temps de continuer notre route. En deux jours, notre opinion sur la S100 aura donc bien changé. On peut à présent grossir les rangs des personnes y ayant vécu des moments forts.
Il est 10 heures lorsque l’on revient à Satara. On fait le plein au shop pour le picnic du midi, et sur le parking avant de reprendre la voiture, on repère une Scoop’s Owl dans un arbre. C’est notre matinée, c’est clair à présent. Elle a les yeux grands ouverts, et est magnifique, planquée dans le feuillage. Elle semble être, renseignements pris, résidente de l’endroit : à bon entendeur…
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111. Scoops Owl (Satara camp) On se dirige vers Nsemani Dam, via la H7. Il y a foule ! Des impalas, girafes, koudous, babouins, waterbucks… tout le monde se côtoie tranquillement. Un jeune buffle mort est enlisé dans la vase, peut être est ce tout récent ? Ou alors a-t-il souffert de tuberculose…en tous cas, il est intact.
La route est surélevée, et un tunnel passe sous elle. Des tas d’hirondelles l’empruntent à pleine vitesse en faisant un raffut monstre. En fermant les yeux, on se croirait dans la guerre des étoiles !
112. Nsemani Dam On remonte sous un soleil de plomb ver Timbavati ; via la S40. Personne au point d’eau de Girivana, ni sur le reste de la route.
On atteint Timbavati picnic spot pour midi. Quelques voitures sont là, les occupants préparent leur braai. Le bushbuck résident qui avait disparu l’an dernier est de retour. Un grand panneau a été disposé a l’entrée de l’aire pour dissuader les gens de le nourrir ; bonne initiative. Cependant, il ne faudra pas dix minutes avant qu’on pique notre crise quotidienne sur un blaireau qui veut lui donner du pain, juste devant le panneau !!! On se prend un peu le bec avec sa dame d’une soixantaine qui nous prend de haut, en se moquant clairement de nous lorsqu’elle nous assène : « Ah, c’est donc ça le bushbuck ! » Décidément, les retraités ne me réussissent pas cette année…
113. Petit bain (Timbavati picnic spot) Après une petite discussion avec le gardien de service, Elias, qui est fort sympa, celui-ci nous emmène au bord de l’aire de picnic, et nous montre le lit de la rivière asséchée. Il est préoccupé, et il y a de quoi. Un lion fait sa sieste sur l’autre rive. Il l’observe très régulièrement à la jumelle, de peur qu’il ne vienne rendre une visite de courtoisie à ces messieurs. Le danger est vraiment partout, même invisible au premier abord…
Après avoir pris congé d’Elias, qui nous a fait promettre de remettre ses amitiés à Lilly, l’intendante de Balule, on redémarre sur la S39 : la Timbavati road.
Celle-ci est envahie d’éléphants. On en verra tout le long, toujours accompagnés de petits, ce qui les rend un peu nerveux…et nous aussi par la même occasion.
114. Croquette sur la Timbavati road Revenus sur le goudron, nous atteignons le pont surplombant la rivière Olifants. Un peu d’eau dans son lit, et surtout, une découverte macabre. Un hippopotame flotte les quatre fers en l’air. L’odeur qui remonte est vraiment très désagréable. A cet endroit, il est permis de sortir du véhicule, on en profite donc, mais pas trop longtemps. On est obligés de se couvrir le visage car des relents nauséabonds difficilement supportables nous parviennent à chaque fois qu’un crocodile fait des vagues autour de la bête. Ils sont quelques uns à venir le boulotter par moments…triste fin.
Un rapace (yellow billed kite ?) nous fera également le plaisir de rester très calme au fur et a mesure que Delphine s’en approche a pieds pour lui tirer le portrait ;o)
115. Yellow billed kite (?) sur le pont de la rivière Olifants Nous verrons encore quelques éléphants dans la montée vers Olifants (manquerait plus que çà ;o), camp que l’on atteint sur le coup de 16h. On y fait quelques courses pour notre braai de ce soir à Balule. Il fait tellement chaud que même une corneille a trouvé refuge dans la boutique, et trône sur la climatisation : même la nature a ses limites ;o)
On redescend vers Balule par la piste S91 qui nous offre de très jolies vues sur la rivière, mais pas tellement d’animation pour une fois. Le pont qui enjambe la rivière prés du camp est, comme d’accoutumée, plus animé. On y retrouve des babouins, des éléphants, un pied kingfisher, un héron, des impalas…
Il est 17h30 lorsque l’on pénètre dans le camp, accueillis par Lilly qui nous indique notre hutte.
On ressort pour un mini drive vers le pont, avant la fermeture du camp, dans 20 minutes. Bien nous en a pris. Le défilé des babouins au soleil couchant est un très beau moment que nous resterons seuls à admirer, jusqu'à ce que le soleil ne finisse par disparaitre après avoir littéralement embrasé la rivière.
116. Le défilé des babouins , sur le pont de Balule Rien que pour ces minutes là, c’est un vrai privilège d’être ici.
117. un coucher de soleil comme on aime en vivre....Nous retournons au camp, pour nous installer dans notre hutte. Une lampe à pétrole a été allumée dans celle-ci par Lilly. La hutte est simple mais fonctionnelle. Le camp est calme (seulement 6 rondavels le composent)
En plus , ce n’était donc pas une légende : une hyène se repose dans un trou à 3 mètres de la clôture … elle se roule dans tous les sens, agacée par les mouches qui ne lui laissent pas une seconde de répits.
Un grand moment !
118. pppft ces mouches ! (Balule rest camp) Le vent se lève à nouveau au moment ou je veux lancer le bbq…gggr je suis maudit. Pas moyen de le faire prendre avec ces maudites allumettes qui s’éteignent avant d’avoir atteint le charbon. Un gentil voisin, comprenant mon désarroi, vient me proposer son aide... Voilà qui nous réconcilie avec le genre humain ;o)
La boerwors cuit à présent allègrement, tandis que Delphine coupe les concombres à la lueur de la lampe frontale. Les hyènes patrouillent toujours le long de la clôture attirées par les odeurs de grill. Nous passerons un long moment après le repas , a juste écouter le bush , dans la seule lueur de la lune… une hyène frôlant le grillage de temps a autre , a 1mètre de nous a peine…Le pied total, on peut s’endormir heureux.
119. ...