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Auteur Fil de discussion: Octobre 2008 : retour en Afsud  (Lu 81472 fois)
SHABA
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SHABA

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« Répondre #135 le: 01 Avril 2009 à 14:06:12 »

Je m'aperçois, effectivement, que nous avons eu de la chance au KTP : aucune mauvaise rencontre humaine  Sourire, cette espèce peut réserver bien des surprises   Faché

Moi aussi je prends la civette, le faucon.  Yes

Merci de ce partage.

 Clin d'oeil

 

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« Répondre #136 le: 03 Avril 2009 à 23:00:48 »

Jour 15 (Mardi 14 Octobre) : De Satara à Balule

           4H45 -5H30 : on ne change pas une formule qui gagne ;o) Sauf qu’après quelques jours de safari, la fatigue commence à se faire sentir. On a donc un peut de mal a mettre la machine en route, ce qui nous voudra un départ très légèrement différé. Ce n’est pas trop grave, au vu de notre intention de refaire la S100 qui nous  plutôt bien réussie hier. Ainsi, on évitera peut être un peu le bain de poussière matinal des la colonne de véhicules partie dès 5h30.

        Sous le soleil levant, un gabar goshawk se réchauffe quelque peu en haut d’une branche, tandis que notre groupe de waterbucks d’hier est toujours bien là.  Un troupeau de gnous traverse la piste en dégageant plus de poussière que nous ;o), et quelques zèbres broutent déjà tranquillement.
Le soleil est déjà haut, et nous arrivons à Gundzani, au bout de la piste qui ne nous a pas valu d’émotions particulières ce matin. Les vieux démons ressurgissent  ;o).  Se pose alors le dilemme : retour sur nos pas ? Ou remontée par la piste S41 en direction d’Olifants… Il n’est pas tard, et on a vu de chouettes choses ici hier, donc, on se décide à rebrousser chemin jusque Satara; histoire de forcer la chance… 

      La première moitié du retour est toujours aussi calme. On vient juste de faire la route dans l’autre sens donc sauf miracle…
Arrivés à hauteur de Shibotwana, on tombe sur un belle femelle  Jabiru au beau milieu de l’herbe. (Ses yeux jaunes diffèrent de ceux, noirs, du mâle si je ne m’abuse) On va pouvoir l’observer bien à l’aise. Pour une fois qu’il n’est pas trop loin dans une rivière, ou à moitié caché dans la végétation, on en profite un max. 

109. Jabiru femelle (S100)



      On reprend la route déjà plus enthousiastes, lorsque quelques centaines de mètres plus loin, on voit dépasser une crinière de la masse herbeuse : un mâle lion se repose. Ou plutôt, tente de se reposer. Il agite la tête sans arrêt, et semble très incommodé par les insectes.  Un petit coup de zoom nous en dira plus. I l présente en fait une grosse plaie circulaire au front. Lutte pour le territoire ? Partie de chasse compliquée avec un herbivore cornu ? La plaie est impressionnante à regarder à la jumelle, mais nul doute qu’il s’en sortira.  Excédé par les mouches, il se lève rapidement, et file se réfugier plus loin, d’un pas décidé à travers les ronces. L’observation devient plus compliquée , on le laisse donc pour pousser un peu plus loin , quitte a revenir.

110. belle blessure de guerre




       On n’aura pas à aller loin puisque dans le tournant suivant, l’œil de lynx de Delphine repère une « tache » dans le talus de l’autre côté de la rivière.  Problème : il y a une rangée d’arbre de part et d’autre de l’eau, donc, il faut véritablement scruter entre les feuilles. Dans la lumière filtrée par la végétation, on finit par repérer 5 jeunes lionnes en pleine sieste matinale. Dire qu’on a rien vu de tout cela lors du trajet aller. On va passer l’heure qui vient à voyager entre notre mâle blessé et le groupe de lionnes. Il y a un beau point de vue dégagé sur la rivière à une dizaine de mètres en amont. On se prend donc a rêver que cela va bouger d’un côté ou de l’autre pour venir se désaltérer…

     Pour agrémenter notre attente, un bec en ciseaux viendra se poser au sommet de la masse verte, c’est une première pour nous que d’observer cet élégant oiseau sombre. 
Un éléphant débarque de la ligne d’horizon, côté Lion mâle… Ca sent le combat des chefs. Le pachyderme ne dévie pas d’un pouce de sa trajectoire, et quand il pousse un barrissement puissant, le lion ne demande pas son reste et détale vite fait ! Finalement, c’est qui le Roi de la savane Heuh?

       La matinée déjà riche en émotions est sur le point d’exploser lorsque, passant  le creux d’une petite rivière asséchée, une voiture arrêtée nous signale une lionne planquée sur un rocher, derrière un amas de branches sèches.  On nous annonce des petits. La vue est impossible, mais qu’importe, on prend patience, on se positionne et on attend. Hors de question de rater cela ! Après un court instant, on perçoit des petits grognements. La tension monte d’un sacré cran ! Quand apparaissent trois minuscules boules de poils sur pattes, on croit défaillir.  Pour les photos, on oublie, car, il y a tellement de branchages entre nous et eux, que c’est mission impossible. Mais par contre pour la simple observation : un régal ! Ils sont véritablement minuscules ! Pour en avoir tenu d’un âge de 2.5 mois dans les bras, je peux vous assurer que ceux-ci sont beaucoup plus jeunes. Ayant un faible pour les petiots, quelle que soit l’espèce, je suis sur un nuage. On va les observer escalader, marcher très maladroitement, faire des câlins à leur mère etc… Ce sera sans doute le moment fort du voyage pour moi (heuu, je n’ai pas déjà dit ça avec les frères guépards d’Imfolozi ?)  Soudain, Maman se dit qu’il faudrait quand même aller voir de pus près qui s’intéresse tant a sa progéniture. Elle se lève, et dévale la roche, puis le talus en nous fixant.  Flanquée de son escorte princière, elle s’arrête à une dizaine de mètres de nous, nous toise, et fait demi tour, rassurée, avec ses deux petites croquettes. Notre goût pour l’anthropomorphisme aigu nous donne envie de nous dire qu’elle est venue nous « montrer » ses petits.  Mais les pauvres sont tellement mini, qu’on n’en n’a pas vu grand-chose de près, entre les herbes sèches ;o))
On retourne voir notre mâle et le groupe de femelles, rien n’a bougé. On repart donc vers la petite famille, qui en allant se repositionner sur son promontoire, s’est encore un peu plus planquée des regards indiscrets. Et pour cause : c’est l’heure de la tétée.  Décidément, on a la totale.

       Mais l’heure avance, et il est temps de continuer notre route.  En deux jours, notre opinion sur la S100 aura donc bien changé. On peut à présent grossir les rangs des personnes y ayant vécu des moments forts. 
Il est 10 heures lorsque l’on revient  à Satara. On fait le plein au shop pour le picnic du midi, et sur le parking avant de reprendre la voiture, on repère une Scoop’s Owl dans un arbre. C’est notre matinée, c’est clair à présent. Elle a les yeux grands ouverts, et est magnifique, planquée dans le feuillage. Elle semble être, renseignements pris, résidente de l’endroit : à bon entendeur… Choqué))


111. Scoops Owl (Satara camp)




      On se dirige vers Nsemani Dam, via la H7. Il y a foule ! Des impalas, girafes, koudous, babouins, waterbucks… tout le monde se côtoie tranquillement. Un jeune buffle mort est enlisé dans la vase, peut être est ce tout récent ? Ou alors a-t-il souffert de tuberculose…en tous cas, il est intact.
La route est surélevée, et un tunnel passe sous elle. Des tas d’hirondelles  l’empruntent à pleine vitesse en faisant un raffut monstre. En fermant les yeux, on se croirait dans la guerre des étoiles !

112. Nsemani Dam





     On remonte sous un soleil de plomb ver Timbavati ; via la S40. Personne au point d’eau de Girivana, ni sur le reste de la route.
 On atteint Timbavati picnic spot pour midi. Quelques voitures sont là, les occupants préparent leur braai. Le bushbuck résident qui avait disparu l’an dernier est de retour. Un grand panneau a été disposé a l’entrée de l’aire pour dissuader les gens de le nourrir ; bonne initiative. Cependant, il ne faudra pas dix minutes avant qu’on pique notre crise quotidienne sur un blaireau qui veut lui donner du pain, juste devant le panneau !!! On se prend un peu le bec avec sa dame d’une soixantaine qui nous prend de haut, en se moquant clairement de nous lorsqu’elle nous assène : « Ah, c’est donc ça le bushbuck ! » Décidément, les retraités ne me réussissent pas cette année… 

113. Petit bain (Timbavati picnic spot)



       Après une petite discussion avec le gardien de service, Elias, qui est fort sympa, celui-ci nous emmène au bord de l’aire de picnic, et nous montre le lit de la rivière asséchée. Il est préoccupé, et il y a de quoi. Un lion fait sa sieste sur l’autre rive. Il l’observe très régulièrement à la jumelle, de peur qu’il ne vienne rendre une visite de courtoisie à ces messieurs. Le danger est vraiment partout, même invisible au premier abord…
       
       Après avoir pris congé d’Elias, qui nous a fait promettre de remettre ses amitiés à Lilly, l’intendante de Balule, on redémarre sur la S39 : la Timbavati road.
Celle-ci est envahie d’éléphants. On en verra tout le long, toujours accompagnés de petits, ce qui les rend un peu nerveux…et nous aussi par la même occasion.

114. Croquette sur la Timbavati road





        Revenus sur le goudron, nous atteignons le pont surplombant la rivière Olifants. Un peu d’eau dans son lit, et surtout, une découverte macabre. Un hippopotame flotte les quatre fers en l’air.   L’odeur qui remonte est vraiment très désagréable. A cet endroit, il est permis de sortir du véhicule, on en profite donc, mais pas trop longtemps. On est obligés de se couvrir le visage car  des relents nauséabonds difficilement supportables  nous parviennent à chaque fois qu’un crocodile fait des vagues autour de la bête. Ils sont quelques uns à venir le boulotter par moments…triste fin.
Un rapace (yellow billed kite ?) nous fera également le plaisir de rester très calme au fur et a mesure que Delphine s’en approche a pieds pour lui tirer le portrait ;o)

115. Yellow billed kite (?) sur le pont de la rivière Olifants




     Nous verrons encore quelques éléphants dans la montée vers Olifants (manquerait plus que çà ;o), camp que l’on atteint sur le coup de 16h. On y fait quelques courses pour notre braai de ce soir à Balule. Il fait tellement chaud que même une corneille a trouvé refuge dans la boutique, et trône sur la climatisation : même la nature a ses limites ;o)
On redescend vers Balule par la piste S91 qui nous offre de très jolies vues sur la rivière, mais pas tellement d’animation pour une fois.  Le pont qui enjambe la rivière prés du camp est, comme d’accoutumée, plus animé. On y retrouve des babouins, des éléphants, un pied kingfisher, un héron, des impalas…
Il est 17h30 lorsque l’on pénètre dans le camp, accueillis par Lilly qui nous indique notre hutte.

     On ressort pour un mini drive vers le pont, avant la fermeture du camp, dans 20 minutes. Bien nous en a pris.  Le défilé des babouins au soleil couchant est un très beau moment que nous resterons seuls à admirer, jusqu'à ce que le soleil ne finisse par disparaitre après avoir littéralement embrasé la rivière.

116. Le défilé des babouins , sur le pont de Balule



     Rien que pour ces minutes là, c’est un vrai privilège d’être ici.

117. un coucher de soleil comme on aime en vivre....


Nous retournons au camp, pour nous installer dans notre hutte. Une lampe à pétrole a été allumée dans celle-ci par Lilly. La hutte est simple mais fonctionnelle. Le camp est calme (seulement 6  rondavels le composent)

 En plus , ce n’était donc pas une légende : une hyène se repose dans un trou à 3 mètres de la clôture … elle se roule dans tous les sens, agacée par les mouches qui ne lui laissent pas une seconde de répits.
Un grand moment !

118. pppft ces mouches ! (Balule rest camp)




     Le vent se lève à nouveau au moment ou je veux lancer le bbq…gggr je suis maudit. Pas moyen de le faire prendre avec ces maudites allumettes qui s’éteignent avant d’avoir atteint le charbon. Un gentil voisin, comprenant mon désarroi, vient me proposer son aide... Voilà qui nous réconcilie avec le genre humain ;o)
La boerwors cuit à présent allègrement, tandis que Delphine coupe les concombres à la lueur de la lampe frontale. Les hyènes patrouillent toujours  le long de la clôture attirées par les odeurs de grill. Nous passerons un long moment  après le repas , a juste écouter le bush , dans la seule lueur de la lune… une hyène frôlant le grillage de temps a autre , a 1mètre de nous a peine…Le pied total, on peut s’endormir heureux.

119. ...


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« Répondre #137 le: 03 Avril 2009 à 23:38:22 »

Ce jabiru est vraiment de toute beauté  Yes

Bon moi je vais tout relire avec une carte dans les mains parce que là ça me fait penser aux batailles navales de notre enfance cette histoire S10-H5 touché, S40-H4 touché coulé  Grimaçant  Grimaçant
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« Répondre #138 le: 03 Avril 2009 à 23:51:41 »

C'est vrai que c'est un peu barbare ces dénominations... Mais bon, je me dis que peut être cela peut aider ceux qui sont allés ou vont aller au Kruger, a s'orienter  Clin d'oeil
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« Répondre #139 le: 04 Avril 2009 à 00:27:27 »

Pfuff, le Jabiru en 109, il était drôlement proche, il est très beau, on dirait qu'il a un coeur rouge au milieu de la poitrine ou alors une médaille  ??  Embarrassé

La chouette en 111 a de très beaux yeux oranges  J'aime
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« Répondre #140 le: 04 Avril 2009 à 08:13:49 »

Citation
Ce sera sans doute le moment fort du voyage pour moi (heuu, je n’ai pas déjà dit ça avec les frères guépards d’Imfolozi ?)


Je pense que nous avons tous utilisé cette expression de nombreuses fois dans nos carnet de voyage !
Afrique quand tu nous tiens..........

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« Répondre #141 le: 04 Avril 2009 à 17:32:22 »

Le jabiru  J'aime J'aime J'aime

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Le dam en 112  Yes

Toujours passionnant ; j'aime l'épisode sans photo de la rencontre de la lionne et de ses 3 pelotes.

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« Répondre #142 le: 04 Avril 2009 à 18:14:05 »

Merci... Je pourrais bien en poster, car on en a pris plein pour le souvenir… Mais photographiquement , ca n'aurait pas beaucoup de sens… Elles nous rappellent l'émotion ressentie. Mais pour vous, je pense que ce ne serait rien d'autre qu'une "mauvaise" photo ;o)
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« Répondre #143 le: 04 Avril 2009 à 22:05:08 »

Toujours passionnant ; j'aime l'épisode sans photo de la rencontre de la lionne et de ses 3 pelotes.

Ombrette  Clin d'oeil

Pareil. L'écrit est encore plus fort que le "visuel"  Clin d'oeil
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Amicalement, Gilles.
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SHABA

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« Répondre #144 le: 05 Avril 2009 à 10:20:28 »

Moi aussi j'ai aimé l'épisode de la lionne avec ses deux petites croquettes...

Si je vais un jour au Kruger, j'imprime ce carnet de voyage.

Merci du partage.

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Samburu

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« Répondre #145 le: 05 Avril 2009 à 11:55:10 »

Le récit est toujours aussi enrichissant.  Yes

et beaucoup de belles images
109 - 111 - 117 (entre autres)

Car si on veut tout voir nous aussi, on se doit de tout lire.  Clin d'oeil

Les lionceaux  J'aime   J'aime
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« Répondre #146 le: 05 Avril 2009 à 23:15:24 »

Jour 16 ( Mercredi 15 Octobre) : Kruger ...la fin

          C’est aujourd’hui notre dernier réveil dans le Kruger Park...
Le vent a tellement soufflé cette nuit qu’il a amené une tonne de nuages sombres.  Voilà donc le retour du gris après quelques très beaux jours. 
On quitte à regrets le camp paisible en se disant qu’on tentera d’y revenir avec certitude dans le futur.
On remonte vers Olifants par la piste avec pour but d’effectuer la boucle au delà du camp, constituée par les pistes S44 – S93. Il s’agit d’un parcours très vallonné dans les rochers, avec de magnifiques points de vue sur la rivière. Malheureusement, le  temps est tellement maussade que cela gâche un rien la vue.  Sans doute les animaux ont-ils un peu froid également, car on ne voit absolument rien. Seul un Klippsringer couché dans le pli d’une falaise  mettra un peu de vie sur le parcours. Arrivés au lookout point, on profite un peu de la vue bouchée, mais il est vrai que l’endroit est splendide. Quelques gouttes se mettent à  tomber, et on décide donc de rebrousser chemin pour prendre un petit dej au camp d’Olifants, plutôt que de continuer cette boucle.
Après avoir avalé le petit remontant, c’est sous la pluie qu’on reprend la route vers 8H. Gloups, la dernière journée dans le parc va-t-elle être un fiasco ?

        On redescend vers Satara, en passant par le pont pour voir l’état de ce pauvre Hippo.  Apparemment, hier, c’était encore frais car à présent, ses pattes sont relâchées et son aspect est encore plus rebutant. L’odeur est encore pire que la vielle, et deux vautours se chamaillent avec les crocos pour tenter d’avoir une part du butin.

           On poursuit vers le Sud par la route goudronnée H1-4… Il y a de pus en plus de déjections de hyènes dans le coin. Avec leur couleur blanche si particulière, impossible de les rater. On commence donc la traque ;o) Roulant au pas, on scrute le moindre tunnel sous la route, sachant qu’elles aiment s’y réfugier.  Le moindre buisson, la moindre trace est scrupuleusement analysée. On a encore rien vu ce matin, et il est déjà 9 heures…
Après la minutieuse analyse des lieux, on finit par découvrir 3 hyènes en train de roupiller dans les hautes herbes. Etonnant pour l’heure tardive de les voir en dehors de leur terrier. Mais le temps frais et gris y est sûrement pour beaucoup. Elles sont profondément endormies, seul un frémissement d’oreille  agite  par moment ce repos paisible.

       Une centaine de mètres plus loin à peine, une carcasse de girafe est la cible d’une intimidation entre un chacal à chabraque et 3 hooded vultures aux yeux clairs.

120. Hooded vulture



 On était tellement attentifs a cette scène, que l’on n’a pas remarqué tout de suite la hyène adulte couchée de l’autre côté de la route. Elle est là, paisible, un œil sur le tunnel passant sous la route à sa hauteur…hum…cela doit cacher quelque chose.  En effet, quelques secondes après que notre moteur fut coupé, deux jeunes chenapans sortent de ce terrier réquisitionné. Curieux comme pas deux, ils reniflent la route, s’approchent de la voiture, reniflent les pneus (Nooon, pas de blagues hein !) ils sont tous mignons avec leur yeux comme des billes et leurs poils ébouriffés.

121. Mère aux aguets...




       Ils sont à présent devant ma portière, à deux doigts de moi. Je n’ose pas bouger, mais lorsque l’une d’elle lève le museau, je me dis qu’il vaut mieux rentrer le sac de riz qui me sert de bean bag à l’intérieur de l’habitacle. J’imagine d’ici le carnage si elle s’en emparait. Délicatement, je tire sur le sac qui fait tout de même un peu de bruit, ce qui a pour effet de provoquer une grosse trouille chez nos curieux qui détalent vers maman en quatrième vitesse.  La curiosité étant plus forte, ils réapparaissent bien vite. Mais à présent plusieurs véhicules sont arrêtés à notre hauteur… Ils décident donc que le spectacle est terminé et repartent se cacher sous la route pour ne plus ressortir. 

        Ca s’anime drôlement à présent. Encore une fois, la fraîcheur décale sans doute les horaires de la vie sauvage.
Un couple  à qui on renseigne les hyènes nous donne à son tour une info : un léopard se trouve à une quinzaine de kilomètres d’ici, en direction de Satara.  Ca fait loin, mais on pense quand y faire un saut.  La distance nous parait interminable quand enfin au loin, on aperçoit la ribambelle de voitures. On se dit que ça va être coton.  Mais en fait, il est tellement éloigné de la route que la vue est parfaitement dégagée. Il dort tranquillement sur une branche, sa proie hissée dans l’arbre gisant derrière lui.  Un bon 80 mètres voir plus nous séparent de la scène. Les jumelles ne sont pas un luxe sur ce coup là. Il relève de temps à autre la tête au passage d’un zèbre ou d’une girafe sous son promontoire, et se rendort aussitôt. Après une longue observation ponctuée de quelques photos très ingrates, on retourne sur nos pas vers Ngosto North, où un autre léo aurait été aperçu aux dires de certains.

122. Pourquoi si loin... Pleurs






             Finalement après 5 km, ce sera un groupe de lions qui nous arrêtera. Une dizaine de femelles sont éparpillées dans le talus en pente douce. A l’arrière plan, une proie selon toute évidence, vu les deux vautours qui trônent dans le petit arbre sec au pied duquel les lionnes font quelques aller-retour. Ils sont un peu loin, mais on n’avait jamais vu de groupe si grand.  Le ventre plein, elles sont évidemment peu actives, on poursuit donc notre route à la recherche de ce second léopard. De toute manière, on devra revenir par ici ensuite.  On roule plusieurs kilomètres sans rien trouver... on rebrousse donc chemin.  Arrêt a Ngontso dam où quelques hippos sont hors de l’eau, dont deux petits aux pattes toutes roses ;o)

123. Ngontso Dam




  Allez, retour a notre groupe de lionnes. On fait exactement ce qu’on a du mal à comprendre de la part des autres d’habitude : On roule d’un spot à l’autre (j’ai bien dit « on roule », pas « on fonce » ; o). D’ordinaire, on aime flâner, scruter, admirer la moindre petite chose…et là, on va bêtement d’une info a l’autre. Peut être l’approche de notre sortie, et le temps maussade nous poussent ils a cela ?
A notre arrivée, 4 grands éléphants sont a proximité du groupe. Ils sont robustes et leurs défenses sont loin d’êtres petites. Les lionnes se sentent menacées.  Lorsque l’un des 4 passe à proximité de l’arbre au pied duquel la troupe est à présent massée, toutes se lèvent, tendent l’oreille, se mettent en position ramassée et suivent très attentivement son parcours du regard. On les sent vraiment sur leurs gardes. Pas de grabuge finalement et les « fab four » traversent pour aller se désaltérer de l’autre côté de la bande de goudron, non sans frôler quelques voitures n’ayant pas cru bon d’anticiper leur lieu de passage (ou ayant eu trop peur de perdre leur spot pour observer les lions ?) Je dis à présent bien les lions car un autre angle de vue nous à fait découvrir le grand mâle de la troupe.

124. une des 10 lionnes du clan.



           Le temps continue de couler inexorablement. Déjà 13 heures, il faut qu’on se remette en route.
Passant a proximité du perchoir a léopard du matin : plus personne ! Et si on avait raté un grand moment ? Bah, that’s (wild)life !
On n’y pensera guère car, on nous signale encore un pride qui se prélasse près de Mavumbye, sur la piste S90. On devient presque difficile : « Sont ils proches de la piste ? La vue est elle dégagée Y a-t-il moyen de se positionner facilement, etc… » Nos interlocuteurs on dû nous prendre pour des cinglés, mais bon, quitte a faire le détour, autant être sûrs. Car vu l’heure, on ne doit pas trop traîner.

124. un seul rayon de soleil , on en profite pour déclencher



        Après avoir reçu quelques apaisements, on s’y rend.  Ils sont là, juste après le croisement avec la rivière. A quelques mètres de la piste se reposent un jeune mâle et 4 à 5 femelles. Le tableau est joli, l’une d’entre elles est assise, et fixe l’horizon, semblant observer quelque chose que nous ne décèlerons pas.  Le coin est décidément très prolifique, mais aussi très bien peuplé en humains.

125. La vigie.






    La rançon de la gloire en quelque sorte.  On n’est pas fâchés d’avoir dû attendre pour faire de jolies rencontres aujourd’hui...Dame Nature se rattrape sacrément depuis quelques heures.
Mais justement, le temps n’étant pas extensible, on met le cap sur Satara, ou une petite pause pour grignoter les salades achetées ce matin à Olifants est la bienvenue.

       Bifurcation ensuite vers la H-7, la route d’Orpen.  Arrêt au Nsemani dam, beaucoup moins peuplé que la veille. Seuls quelques vautours font leur œuvre sur la carcasse du jeune wildebeest (et finalement pas buffle) mort la veille dans la vase. Il est a présent sur la berge...mais qui a bien pu le tirer de là, sans pour autant le dévorer ? Car il est encore presqu’intact…Etrange.
On a déjà emprunté ce chemin quelques fois pour sortir du parc, sans rien y voir. Peut être la démotivation joue-t-elle un rôle là-dedans. Mais on ne dérogera pas à la règle cette fois encore. On avale les kilomètres de bitume dans un silence qui en dit long. Pas envie de partir bien sûr…

         Un nouveau groupe de 5 bucorves du sud, un éléphant en guise d’au revoir ; et déjà le Kruger Park est derrière nous.
Il est 16H30 et nous prenons la direction de Klaserie, pour nous rendre au Bushbaby chalet, chez Marius et Erina.  Nous logeons quasi chaque année chez ces gens charmants, tant nous y sommes accueillis avec une chaleur sans pareille. On se sent à la maison chez nos « parents » d’Afrique sud.

            Le soleil décline déjà derrière les montagnes environnantes, et le stress s’empare de Delphine : Pourvu qu’on ne rate pas les Bushbabies. En effet, l’autre raison de nos visites récurrentes chez eux, est qu’une famille de ces adorables peluches ont élu domicile sous leur toit de chaume. Ils dorment le jour et sortent a la tombée du jour pour s’en aller vadrouiller toute la nuit. Il faut donc être là a temps.

       On atteint finalement la gate de la Blyde river Botanical Reserve à temps.  L’accueil est toujours aussi fantastique.
Allez, en place pour la sortie des petits gremlins !  Le rituel veut qu’on leur découpe une banane en rondelles dont ils viennent chiper quelques rondelles sur la plateforme réservée à cet effet, avant de disparaitre dans le bush.  Ils montrent enfin le petit bout de leur nez. Erina n’en croit pas ses yeux. Elle savait qu’une naissance avait récemment eu lieu, mais là, sous nos regards émerveillés, les parents emportent avec eux les deux petits rejetons pour leur toute première sortie !!!  Ils les déposent à l’ abri dans un arbuste puis viennent choper quelques morceaux de banane avant de s’enfoncer dans la nuit.

126. le furtif et hyper rapide bushbaby



      Le repas (poulet… au braai bien entendu) est agrémenté de conversations intéressantes comme d’hab. Apres celui-ci, un cri d’alarme nous interpelle. Maman bushbaby est seule et pousse des petits cris stridents à n’en plus finir. Qu’est il arrivé aux petits qu’elle semble désespérément appeler Heuh?
Ce manège durera très longtemps, et inquiètera  pas mal Marius et Erina. C’est donc u peu angoissés que l’on va se coucher, on ne peut pas s’empêcher de craindre pour la vie de ces petits bouts…
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« Répondre #147 le: 06 Avril 2009 à 00:10:26 »

Voilà une belle dernière journée bien remplie...

As-tu des photos des petites hyènes curieuses ?

Le bushbaby est top  Yes

Est-ce déjà la fin du voyage ?  Indécis

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« Répondre #148 le: 06 Avril 2009 à 01:03:50 »

J'ai enfin pu récupérer mon retard de lecture.
Une plume toujours aussi complète et passionnante...  Sourire

Inédite aussi pour moi, la technique de chasse du Gimnogene.

Pour les hyènes (piste Satara - Olifants), nous les avons revue en janvier, succinctement mais elles étaient bien là... Probablement une nouvelle rencontre en avril, pour vous.
En effet gaffe au been-bag!

Quelle sécheresse l'Orpen Dam  Choqué

Je vois qu'on n'est pas les seuls, à trouver la piste Satara-Orpen, une chouille déserte... Et dire que des lycaons y sont spottés régulièrement (plus vers orpen)  Clin d'oeil

Sourire pour "la riposte : je ne bougerai pas d'un iota, si les voisins de banquette peu polis veulent avoir un autre angle de vue"...  Grimaçant.

Des observations de léos... Très sympa pour Kruger.

Citation
On devient presque difficile : « Sont ils proches de la piste ? La vue est elle dégagée Y a-t-il moyen de se positionner facilement, etc… » Nos interlocuteurs on dû nous prendre pour des cinglés

Moi, j'aurais parfaitement compris! Clin d'oeil

De belles images : Bulbul, steenbock, coucher de soleil tout en rose, Jabiru, bushbaby (avec des petits en plus!)

Citation
Utiliserais-tu des techniques à la Simba pour faire languir ton lecteur
Citation
c'est une tactique purement féminine ca


Tss Tss Tss  Grimaçant

Simba
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Point besoin de porter la crinière, pour croquer la latérite afin qu'elle coule dans mes veines.



Si vous appréciez un commentaire constructif sur vos photographies.... Les autres aussi… Merci.
Floflo
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« Répondre #149 le: 06 Avril 2009 à 10:50:21 »

Suite toujours aussi intéressante  Yes mais qu'est-il arrivé aux bébés Bushbaby  Indécis maintenant moi aussi je sus inquiète...
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Floflo

On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités - Mahatma Gandhi
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