Jour 11 (Vendredi 10 octobre) : De Croc Bridge à Skukuza 4H30.. mais c’est quoi ce raffut ? Bon, heureusement, le réveil allait sonner dans un quart d’heure mais quand même… Bingo, on a une chauve souris dans la rondavel. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle vole à ras des lits. Delphine est un peu horrifiée, et la traque a la frontale. Moi, ca m’amuse évidemment. Et quand je lui ai expliqué qu’avec une chauve souris dans la chambre, il y a plus de chance qu’on aperçoive ni araignée, ni mosquito, elle est définitivement convaincue.
Il est de toute manière temps de se lever. Douche et petit déjeuner très rapide. Préparation des paniers frigo pour la journée, et en route. La gate ouvre à 5h30.
Le soleil n’est pas encore levé tandis qu’on s’engage sur la terre rouge de la piste. On croise bien vite un troupeau d’éléphants qui traversent devant nous. Cela fait toujours une sensation bizarre...On se sent bien petits.
On monte plein nord ensuite, sur la H4-2. J’ai ma petite idée derrière la tête ;o)
Impalas, koudous, et gnous sont de la partie, alors que le soleil se lève, embrasant l’horizon pour un court moment. La lumière dure sera très vite là ; mais malheureusement, point de belle rencontre à immortaliser dans cette furtive lumière de feu, si ce ne sont quelques pics-bœuf s’acharnant sur… des impalas. Bifurcation sur la S130, ou on aperçoit deux couples de rhinos, à quelques centaines de mètres d’intervalle. Une petite mangouste curieuse sort également la tête de son terrier, et nous « renifle » de manière consciencieuse. Elle finira par juger que l’on n’est pas dangereux, et s’aventurera au dehors plus tranquille. S137, on y est…
66. Pic boeuf au petit matin Ayant scrupuleusement noté l’endroit exact de notre rencontre avec les hyènes d’hier, j’ai décidé de retourner sur les lieux… qui sait ? Vu la distance, on espère ne pas être trop tard pour les voir encore au dehors. A notre arrivée : personne…On décide quand même d’attendre un peu en faisant la pause café. Les petites tartelettes aux noix de pécan achetées au shop sont le meilleur moment de la matinée. Ca aussi, on le note scrupuleusement ;o)
Car évidemment, on ne verra pas la moindre touffe de hyène à l’horizon. Coup dans l’eau. Bah, on aura essayé ;o)
On reprend donc notre route via la S28, qui nous gratifie de paysages somptueux, avec des vues au loin à couper le souffle. Quelques éléphants solitaires sont disséminés ca et là dans le paysage qui s’étend à perte de vue. Toujours au loin, on peut distinguer de grands troupeaux de gnous, ou d’impalas, ainsi que quelques girafes. Cela donne une ambiance assez irréelle de les voir évoluer lentement au loin.
On arrive à présent dans le coin d’hippo pools. La particularité sympa de l’endroit est qu’un guide y est présent à certaines heures de la journée. On abandonne donc la voiture pour une courte ballade a pieds en sa compagnie (et celle de son rifle), jusqu'à la piscine aux hippos. Quelques mastodontes sortent la tête de l’eau, un croco se prélasse sur l’autre rive. On est quand même sur nos gardes, car on ne sait jamais se qui se trouve derrière chaque fourré. Comme dirait Coluche, « ce fut court, mais bref ! » Mais très sympa, et ca nous a permis de nous dérouiller les jambes en approchant l’eau en relative sécurité.
67. Armé ; mais timide quand même....(Hippo pools) On file Nord-Ouest par les pistes de terre S25 et S26 sans y voir grand-chose d’intéressant. L’heure n’est pas très propice non plus d’ailleurs. Lorsque l’on arrive via la S102 au Barrage de Mpondo, un couple de lions est allongé là, sur le contrefort du dam. Ils sont un chouilla loin, et dans les herbes… Il fait en plus une chaleur de fou ! Mais notre petit doigt nous dit qu’il va sans doute se passer quelque chose. Bingo, quelques minutes plus tard, ca ne rate pas… Monsieur se décide à conter fleurette à madame. C’est court et intense, suivi de remontrances assez virulentes de la lionne.
68. Quoi , déjà fini? grrr (Mpondo dam) Nos deux acolytes vont remettre le couvert quelques fois, a une dizaine de minutes d’intervalle chaque foi ; sous le regard attentif de deux pauvres belges complètement carbonisés / desséchés dans leur X-Trail. Magnifiques scènes auxquelles nous n’avions jamais eu le plaisir d’assister auparavant, ca valait bien le sacrifice. L’accouplement, permet de détailler la musculature absolument phénoménale du mâle qui nous tourne le dos. On comprend mieux pourquoi il vous arracherait la tête d’un coup de patte.
69. Photo 69.. j'aurais voulu le faire exprès... L’heure tourne, il est temps de reprendre la route ; la faim nous tenaille quelque peu. On remonte par la H5, en se disant qu’au moindre petit coin d’ombre sympa, on s’arrêtera pour le picnic. Grave erreur…il n’y a pas le moindre endroit propice, pas même un arbre assez gros pour nous donner un peu de couverture… Kilomètre après kilomètre, cela devient un peu pénible. On atteint le Renonster koppies waterhole, ou viennent se relayer Girafe, phacochères, zèbres, Gnous… Allez, c’est décidé, on picnic là en vitesse…Il fait torride, mais il est déjà 14H. On ne peut plus attendre. Deux calaos ont vite fait de repérer notre manège et tournent autour de la voiture sans discontinuer, tandis qu'une cape glossy straling(?) se livre a un curieux balai dans les brindille , il s'applatit comme une crèpe et se frotte au sol comme si sa vie en dépendait.
70. Renonster Koppies Dam (cape glossy starling , sauf erreur ) On atteindra Skukuza vers 15H, via la S114 sans encore une fois croiser grand monde. Check in rapide dans notre chalet. Avant de repartir, un raffut attire notre attention. Les vervets ont encore frappé. Un voisin négligeant a laissé une palette de yaourt sans surveillance ; il n’en fallait pas plus pour que ces chapardeurs s’en mêlent. Ils ont une technique très au point : vite saisir un pot, et délicatement ôter l’opercule… pour pouvoir y tremper goulûment les doigts. Quelle adresse.
71. Chapardeurs ! Une petite crevette s’en donne notamment a cœur joie, il est si « humain » avec son pouce en bouche. Comment ne pas fondre… (On va encore me taxer d’anthropomorphisme aigu... mais concernant un primate, c’est plus acceptable non ?) ;o))
72. Il est pas mimi? Allez Hop, drive de fin de journée.
On emprunte la H4-1 le long de la rivière dans laquelle se ballade un bec en spatule, sous le regard vide de quelques crocos. Mangoustes et éléphants sont au menu jusqu’au pont surplombant la jonction entre les rivières Sabie et Sand.
73. Baboon veille au grainC’est là que nous faisons demi-tour pour retourner vers le camp. Un rollier varié , et un grey duiker viendront encore égayer notre parcours....
74. Rollier Varié Les routes aux alentours de Skukuza sont surchargées, aspect dont on tiendra quand même compte a l’avenir. On n’a pas trop de chance ce jour, car la bestiole la plus étrange que l’on verra sera un policeman affublé de son radar, en bord de piste. Belle initiative, quand on voit a quelle vitesse certains se permettent de circuler.
75. Paisible grey duiker sur la H4-1 Retour au camp sous un beau coucher de soleil, pour un buffet bien mérité. Un peu cher cette année…d’autant qu’il n’est pas spécialement varié. Mais rien que pour la décoration sponsorisée entièrement par Amarula, ca valait la peine ;o) Un constante également un peu décevante par rapport au passé : la qualité du vin. Autrefois, on commandait toujours le vin au verre, et la piscine de rouge servie était toujours délicieuse. A présent, il nous est quand même arrivé plus d’une fois d’avoir de la piquette… Ca s’européanise sévère de ce côté là. Grrr !
76. Le soleil couchant pare les toiles d'araignée de leur plus beaux atouts. La vraie récompense sera pour la sortie. Une troupe d’éléphant est occupée à se restaurer, juste au grillage. Cela nous permet, dans l’obscurité de nous approcher a 2 mètres a peine des pachydermes. Pouvoir écouter tous ces bruits, sentir toutes ces odeurs, etc…c’est un moment très intense que nous vivons là ! Et au moment où une matriarche commence à gronder, puis barrit de toutes ses forces pour appeler un plus jeune, le cœur s’emballe et la respiration s’arrête net. On a rarement été si impressionnés. En récupérant la voiture au parking, on tombera nez a nez avec un grand galago qui de sa démarche patibulaire s’en ira tranquillement dans les fourrés.
La journée se termine en foce, et c’est enchantés par cette nouvelle journée d’Afrique que l’on regagne nos pénates. Evidemment, des quinquagénaires hyper bruyants sur leur terrasse malgré l’heure tardive nous rappellent que la civilisation n’est pas loin, et que Skukuza n’est pas le plus intime des camps…Mieux vaut fermer les yeux et les oreilles pour rêver a demain.