Jour 10 (jeudi 09 Octobre): A l'assaut du KNP Ce matin, l’excitation est évidemment palpable : c’est le jour des retrouvailles avec Kruger.
Nuages et éclaircies alternent dans le ciel, mais la température laisse présager une chaude journée. Il n’est que 7 heures et cela cogne déjà, au moment de se rendre dans la salle du petit dej’. Œufs au bacon et tomates, café et jus…c’est bon on a fait le plein ! On aurait bien profité plus longtemps du jardin en pente douce qui offre une vue sur la vallée, avec la sucrerie Selati en toile de fond, mais l’appel du Park est pressant. Une fois passée la gate de sortie du quartier hautement sécurisé ou se trouve notre lodge, on entame la descente longue d‘à peine quelques centaines de mètres qui nous amène au pont de la Crocodile River. Le niveau d’eau n’est pas si bas, malgré qu’il n’ait pas encore plu cette saison, aux dires de notre logeuse. Au loin, déjà se dessine la gate d’entrée à parc, alors que deux jeunes employées jouent à la marelle devant la barrière. Elles ne peuvent réprimer un rire gêné en nous voyant arriver. Formalités vite expédiées (merci à l’indispensable Wild Card), et vroum, en route pour les aventures Krugeresques !
55. C'est là que tout recommence.... Il est 8 heures, soleil et chaleur sont au rendez vous.
On pénètre dans le parc par la S110, et déjà, notre premier Big 5 ! Bon, sans vouloir être difficile, c’est un peu celui qui nous impressionne le moins, mais bon : joli troupeau de Buffalos. On a même le privilège d’assister a une tétée. Comme d’hab, ca nous fait fondre. Des hérons garde bœufs sont disséminés dans le troupeau, toujours a l’affut d’un bon promontoire.
56. Dont acte (KNP , alentours de Malelane gate) Suit notre première girafe, ainsi que quelques corvinelles. On fait un stop au camp de berg-en –Dal pour se ravitailler en boissons, et faire une petite ballade au dam. L’endroit est bien peuplé, comme souvent. Deux marabouts sont en pleine pêche, tandis qu’un pic a queue dorée martèle un tronc sans relâche. Un babouin s’est calé tout en haut d’un arbre sec, semblant surveiller les environs. D’autres fouillent les sols, entourés de bushbucks et d’impalas.
57. Alentours de Berg en Dal Les vervets squattent les arbres proches du chemin, sans doute à l’affût d’un bon coup. Un African hoopoe viendra même nous saluer alors que nous reprenons la route en direction de Matjulu. Bref, beaucoup de vie dans ce camp où l’on se dit qu’on devrait peut être passer une nuit à l’ avenir.
Sur cette boucle poussiéreuse, pas grand-chose pour une fois. Des impalas, des koudous, et un guêpier à front blanc. Il virevolte d’un côté à l’autre de la voiture, le bec grand ouvert. On en comprendra mieux la cause, après une petite observation à la jumelle. Impossible pour lui de le fermer, vu le gros insecte qui est coincé dans sa gorge. Bon appétit ! Quelques mignons blue wax bill (qu’on appelle entre nous les « chocolat bleu-pâle ») se posent sur le rebord du réservoir d’eau. Très petits et trop loin pour n’en tirer autre chose que des photos souvenirs ; mais chouette à observer.
58. On ne chante pas le bec plein ! (Matjulu waterhole) La 120 puis la S118 vers l’Est nous apporteront 2 femelles Koudous en pleine sieste à l’ombre, des Dwarf Mongoose, Eléphants … Au point d’eau d’Ampie se boorgat, git une impressionnante carcasse de girafe. Cela nous permet de prendre un petit cours d’anatomie en observant son squelette décharné. Seul un spréo semble encore y trouver un intérêt, lui qui passe de vertèbre en vertèbre. Scène un peu surréaliste.
Une autre carcasse, bien plus charnue celle–là attirera notre attention dans un arbre un peu plus loin. C’est sûr : il y a du léo dans le coin ! Mais on aura beau scruter les rochers alentours avec minutie : rien ;o)
Un arrêt au hide de Gardenia pour prendre notre picnic. Manque de bol, rien à y voir, et une chaleur torride… J’observe donc l’abri plus en détail : grave erreur ... mmmh C’est quoi ces petits nids blancs partout…? Oups, spiders ! Une petite photo, et puis s’en va… je n’aime pas les savoir dans mon dos !
59. Gardenia hide , compagne de picnic On poursuit la route toujours vers l’est pour rejoindre le camp de Crocodile bridge où nous logerons ce soir. On longe à présent la Crocodile river, ce qui nous permet d’observer une belle colonie d’éléphants, d’une cinquantaine d’individus, avec des petits… plusieurs groupes se relayent en fait sur la rive, dans un ordre méthodique ! On est aux anges. Notre période heureuse va se poursuivre encore un peu, lorsque l’on tombe nez à nez avec un Léopard sur la S25. Il traverse gentiment, file se poster sur un arbre couché pour scruter l’horizon en contrebas, et disparait, en 2 minutes. Pourquoi ce contre jour ? Pourquoi toutes ces branches mortes dans le champ de vision ? Aaarghl ! Mais bon, une rencontre pareille hors réserve privée, ca nous laisse toujours sur un nuage !
On en redescendra rapidement, lorsque deux minutes plus tard, c’est une maman Black Rhino et son petit qui se sauvent dans les fourrés a notre arrivée. On les suivra quelques minutes a travers l’épais bush, mais ils ne semblent pas décidés à revenir vers la piste. Dommage… mais 4 Big five en une demi journée… ca démarre fort !
Le temps s’est en plus bien couvert entretemps, et vlan, voilà la pluie ! La première de la saison dans la région, fallait que ca tombe sur nous ! Le vent se lève, et ca sent franchement l’orage. Dire qu’on a réservé un sunset drive au camp, ca la fout mal. Lorsqu’on y pénètre sur le coup de 16h, il pleut franchement ! Quelques courses au shop pour manger ce soir, sous le regard amusé des employés de nous voir dépités ; eux qui l’attendaient avec impatience, cette drache ! On hérite du chalet n°9, pile poil ce qu’on avait demandé. Il est situé au coin du camp, avec vue sur la rivière d’un côté, et le grillage sur le bush de l’autre. Tranquille !
60.White helmet crested shrike Allez 17h, départ du sunset drive. Le temps hésite, éclaircies, vent, quelques gouttes, ciel noir, éclairs, lumière dorée qui filtre. On n’a plus qu’à croiser les doigts ; mais le vent et la pluie, pas bon pour les rencontres çà en général !
Départ sous un tonnerre grondant, en empruntant une route de service interdite au public. Chouette, on a un peu plus l’impression d’être privilégiés au moins. Un rollier, tente de garder l’équilibre sur une petite branche, sous un vent le faisant chanceler… le tout arrosé d’une lumière devenant irréelle.
61. Sunset drive Crocodile bridge Arrivés a proximité du point d’eau de Gezantfombi, 3 rhinos blancs s’encourent. Un couple avec leur progéniture. Ils fuient de quelques mètres avec leur petite queue recourbée, d’un pas leste mais élégant. La lumière est toujours étrange, et nous assistons à quelques moments de tendresse magnifiques.
62. On aurait dit de la tendresse. Mais point le temps de traîner en chemin : 3 jeunes lions nous attendent en bord de piste quelques centaines de mètres plus loin à peine. Et voilà : Big 5 accompli ! Notre guide doit avoir une patte de lapin ;o) car c’est loin d’être fini ! Finalement, c’est cool le vent et l’orage pour l’observation des animaux ;o))
63.En attendant patiemment l'orage64. Une lumière irréelle... Le soir est tombé a présent, et c’est donc a la lueur des spots que le drive se poursuit.
Rebelote : on tombe à présent sur un terrier de hyène ou sont présentes deux femelles, rejointes très rapidement par trois autres plus jeunes. On observera avec ravissement ce curieux quintet, en tentant désespérément d’apercevoir un petit. Seuls deux yeux furtifs émergeront du trou un quart de seconde. Juste assez pour faire exploser nos voisins espagnols, bruyants et vulgaires au possible. Aah les joies du voyage en groupe. Déjà qu’ils avaient confondu les hyènes avec des léopards... hum... no comment. Ils sont très enthousiastes, trop, lâchant a qui mieux mieux des « Hij…de put… »sans arrêt. Grrr.
65. Curieuses comme pas deux ... On redémarre après ce moment haut en couleur, lorsque des taches sont aperçues sur le bas côté. Les cris ne se font pas attendre : « leppard ! » « leppard ! » puis comme l’on s’approche, ils se rendent compte que c’est quand même un rien petit et scandent donc : « baby leppard ! ». On est morts de rire, mais très excités aussi, car il s’agit d’un Serval. Une première pour nous. L’apparition sera évidemment de courte durée, avec un déclenchement désespéré, mais l’observation fur de qualité ! Décidément, je ne dirai plus jamais de mal des drive organisés au Kruger. On fait carton plein ce soir. On poussera même le vice jusqu’à y ajouter des scrub hares, un brown house snake, des bushbabies (mais bien trop rapides !) et pour finir en beauté : une small spotted genet !
Ca va être dur d’égaler ce score à l’ avenir, car même si les opportunités photographiques n’étaient pas très nombreuses, les observations furent excellentes !
C’est donc tout ragaillardi par le froid tombé, et par les jolies rencontres de cette fin de journée que l’on regagne le camp sur le coup de 20H15. Le vent souffle fort, et je sens déjà que pour le braai, ca ne va pas être simple ! Impossible de le faire prendre…le T-bone grillera donc à la poêle. On prend le repas en polaire (merci COW) car avec ce vent et ce froid, ce n’est pas du luxe. Tandis que l’on fait notre petite vaisselle, une ombre se faufile le long de la clôture : vite, la lampe frontale. On espérait une hyène, c’est encore mieux : une civette patrouille avec son style débonnaire. Dernière belle vision de la soirée alors que ce fichu barbecue a fini par prendre, bien trop tard….