Jour 4 (Vendredi 03 Octobre) de Mpila à Mbazwana Le réveil est réglé sur 5 heures ce matin, et on émerge un peu difficilement après une nuit bien agitée. Un babouin s’est acharné sur notre poubelle en faisant un vacarme pas possible ; puis plus tard c’est une hyène qui est passée au ras de la tente en poussant ses ricanements lugubres typiques. Un grand moment ceci dit ! Dans l’obscurité totale, à travers une toile de tente, on aurait vraiment dit qu’elle était à 30 cm…
C’est donc pas très frais que l’on se douche et s’habille à la lueur de la frontale (les générateurs ne sont pas encore en route à cette heure là). Petit dej’ sur le deck en compagnie des guineafowls, et on se met en route, direction Hluhluwe ; Il est 6H20. Le temps est très couvert, avec même quelques gouttes de pluie par ci par là. Cela ne laisse rien présager de bon en termes de rencontres. Les 18 degrés nous font par contre beaucoup de bien.
On se dirige vers le point de vue de Umghanu, sur la rivière On y a souvent vu des nyalas par le passé ; on tente donc notre chance. Un gnou foldingue se roule a qui mieux-mieux dans la terre, nous passons quelques minutes avec lui avant de redémarrer. Et là ; le choc ! Une quête du graal personnelle enfin assouvie ! Sur le talus surplombant la piste, à quelques dizaines de mètres de nous, deux Cheetahs se prélassent en observant les alentours. Je n’en crois pas mes yeux. La lumière est horrible, ils sont loin pour notre 400mm, mais qu’importe ; l’essentiel est la rencontre fabuleuse que l’on vit.
15. Guépards sur la butte de Umghanu Bizarrement, on n’avait jamais eu l’occasion d’en croiser, et vu qu’il s’agit d’un de mes animaux favoris, je suis aux anges. On les observera une bonne heure, en ne manquant pas de faire fièrement partager notre trouvaille aux véhicules de passage. Ca baille, ca s’étire, sa se relève en alerte, et sa se recouche. Bien plus vivant que les rois de la jungle ! Quand tout à coup, on sent qu’ils vont se mettre en route. Et là, il faut jouer serré...Par où vont-ils aller ? Vont-ils descendre le talus vers nous ? Sur l’autre versant ? Il faut faire un choix. On observe le démarrage, et on se dirige sur la route goudronnée située plus loin de l’autre côté de la colline. Le stress monte : on les précède, mais a-t-on fait le bon choix ? Bingo : les voilà ! Ils vont traverser ; mais malheureusement, les véhicules que nous avions rameutés ne permettent pas des masses de manœuvres. On choisi notre spot, et en trois secondes, ils s’élancent de la colline, traversent le bitume, et s’enfoncent en courant dans le bush. Wow ! Magnifiques mécaniques. Mais rapides. Trop rapides. Evidemment, l’émotion, le manque de lumière, le caractère furtif de la scène, et la mauvaise position font tomber un verdict sans appel : flou, flou, flou.
Mais qu’importe : encore une fois, quel moment magique pour nous. Quel bonheur ! On les suivra encore un peu à travers la végétation, alors qu’ils trottinent parallèlement a la route, mais très a couvert…comme pour nous narguer. Une dernière traversée dans l’autre sens a grande vitesse, et c’est terminé. Disparus définitivement.
Il n’est que 8H30 et la journée est déjà un beau succès ! Notre timide recherche sans beaucoup d’espoir de les retrouver nous apportera quand même une belle rencontre avec un gros rhino.
Mais il est temps de passer d’un parc à l’autre. Sous le pont faisant la jonction entre Imfolozi et Hluhluwe, une jolie chenille toute poilue a trouvé refuge. C’est aussi un plaisir de s’intéresser a l’infiniment petit dans les parcs. Toute poilue, on la baptisera la chenille porc–épic.
16. Chenille porc épic C’est au tour d’un purple crested touraco de nous appeler. Une autre grande première pour nous. Il est splendide, mais « inshootable » en raison du contre jour, du ciel laiteux et des feuilles dans le champ de vision. On peste parfois pour ce genre de choses (enfin, souvent même) ; mais on se console en se disant que rien ne peux nous enlever ces rencontres saisies avec les yeux. Après tout, on n’est pas ici en reportage photographique, mais en vacances se dit-on, comme pour se rassurer.
Quelques girafes plus loin, on tombe sur la piscine privée d’un couple de rhinos qui retourne la bouillasse à grands coups de cornes nous offrant un spectacle terrible. On est un peu sur nos gardes car il faut longer la mud pool de très près pour continuer notre piste, mais les mastodontes resteront très placides à notre passage.
17. il parait que c'est bon pour la peau.... C’est ensuite au tour des girafes de nous étonner. On avait toujours eu dans l’idée qu’elles dormaient debout, ou se couchaient hyper rarement pour être moins vulnérables (elles mettent d’ailleurs bas de cette manière) Quelle ne fut dès lors pas notre surprise de voir plusieurs girafes tranquillement allongées dans les hautes herbes, en plein repos paisible !
D’autres jolies rencontres encore sur notre chemin vers Hilltop camp. Grey heron, lesser stripped swallows, nyala mâle etc… un petit stop pour admirer la luxuriante végétation environnante au picnic spot au nom imprononçable de « Siwasamakhosikazi » (si j’ai un gamin, je l’appelle comme ca, c’est décidé !) ; au son d’un trumpeter hornbill planqué dans les palmiers. L’endroit est sublime et mériterait qu’on y revienne dans le futur.
Hilltop, pour le lunch rapide (enfin, pas si rapide que ca, car la serveuse nous « oublie » un peu au profit d’une tablée d’autochtones en costard cravate…chouette lieu de séminaire)
On reprend notre périple, et en redescendant la colline, notre attention est attirée par un vol de vautours. Non sans raison car une carcasse de buffle gît en contrebas de la route ; et une troupe invraisemblable de volatiles fait son festin de rois. Incroyable, on est passé là il y à une heure sans rien voir ! On a bien « reniflé » quelque chose mais, sans plus. Comme quoi, rien que l’angle de vue peut tout changé. On se poste en bonne position pour ne rien rater, malgré quelques branchages dans le champ de vision. Ca s’agite frénétiquement et ça bagarre ferme pour les meilleurs morceaux.
17. l'approche Une odeur insupportable remonte par moment jusque dans l’habitacle, merci pour la digestion ! Certains spécimens poussent des cris grinçants à vous glacer le sang en prime. Lorsque l’un d’eux glisse son cou jusqu'à la garde dans la cavité oculaire évidée du bovidé, c’et est assez : On laisse donc tout ce beau monde à son banquet ; avant de risquer de leur donner de la matière supplémentaire.
18. Le festin du vautour colvert Un couple de nyalas en route, le soleil n’aura pas montré le bout de son nez de la journée. On s’arrête sur un lookout point, et on aperçoit au loin une carcasse de buffle près d’un filet d’eau (décidément, ce n’est pas leur journée) ; et une hyène patrouillant pour sécuriser son repas.
19. Crime sceneen plan large On descend donc pour tenter de se rapprocher de la scène, mais quelques 4X4 sont déjà sur place ; et la configuration des lieux nous empêchent de bien distinguer ce qui se passe. On pousse donc jusqu'à l’aire de picnic de Mapuphulo ; ou le niveau d’eau n’est pas pus élevé que les autres années. Ce vieux rafiot a-t-il eu l’occasion de bouger depuis la dernière guerre ? A chacune de nos visites, c’est désespérément à sec.
20. A sec ! Après un bon café/thé pris sur place au calme (quel bonheur ces aires de picnic désertes !), on décide de retourner voir si notre hyène a bougé. Et bingo, tous les véhicules ont déserté la place, tandis que l’hyène remonte le talus vers nous. On aura le plaisir de la suivre dans ses déambulations jusqu’au moment où elle décide de se coucher dans les hautes graminées a deux mètre à peine de la voiture. Elle est si proche et pourtant quasi invisible. Il ne leur faut pas grand-chose pour se planquer. Elle relève la tête dès qu’un véhicule se pointe a l’horizon, et se retapit ensuite poursuivant sa sieste digestive.
21. Elle a pourtant l'air tellement douce.. Le jour décline déjà, et il est temps de se diriger vers la sortie. Dans 20 minutes, ca ferme ! Plus de rencontres particulières ensuite, si ce n’est deux rhinos dont l’un avec une corne démesurée. Nous sommes donc à temps à la gate ; malgré le troupeau de buffle squattant la piste qui nous obligea à un petit détour.
A la sortie, il fait déjà nuit. Deux bouts de chou dansent tant qu’elles peuvent en nous voyant arriver, grands signes et grand sourire. On craque.
Princess & Precious sont tout heureuses de nous voir nous arrêter. On se déleste de pas mal de provisions qui nous auraient sans doute encombrés de toute manière. Et c’est les bras chargé de victuailles et les yeux emplis de gratitude qu’elles nous saluent d’un « God bless you » après un petit brin de causette.
Un nouveau safari s’engage car on doit rejoindre Mbazwana, distante de 80 km, et ce dans le noir… les gens et les chèvres jonchent le parcours, et on a même droit a notre frayeur lorsqu’on tombe sur un troupeau de vaches en plein milieu de la chaussée, dans le noir le plus complet. Pfiou ! On atteint le village après une grosse heure de route, et malgré un bon plan, difficile de trouver l’hôtel planqué derrière une station service.
On tombe un peu comme un cheveu dans la soupe…c’est un hôtel pour locaux semble t il. Ca change radicalement des lodges tenus par des riches blancs dans lesquels nous logeons habituellement. L’accueil est fait par une réceptionniste à la courte chevelure peroxydée contrastant avec son teint d’ébène, et par son policeman de compagnon… rassurant. La chambre est basique, on sent bien qu’on nous regarde un peu bizarrement…Pas de lumière dan la salle de bain…pas de soucis : dans la police, on est multicasquettes apparemment. Mr Policeman, équipé de son escabeau va arranger tout ça. La petite angoisse du départ se dissipe vite ; et on trouve finalement nos marques. Ce soir, c’est buffet au menu. Simple ; mais très bon. A voir les regards étonnés des autres convives, on se dit qu’on est peut être les seuls blancs a s’être aventurés ici depuis bien longtemps mais bon, cela est fait sans animosité aucune pour autant, donc ca finit par nous amuser. De retour dans la chambre, tout est là, pas de soucis…on s’endort donc sur le coup de 22 heures après une journée très riche, qui nous a bine réconciliés avec Hluhluwiiiiiii !