J29 (Mardi 28 Octobre) : Short walk - long walk A notre réveil, le soleil est déjà levé, il n’est pourtant que 6h15. Les horaires sont bien différents de ceux du Kalahari, étendue du pays oblige. On a encore une fois la chance de prendre le petit déjeuner sur le deck, face a l’océan. La nuit fut bonne, malgré une légère humidité ambiante, couplée à une petite odeur de renfermé…le tout inhérent à l’environnement marin, c’est un peu inévitable.
206. Tsitsikamma main camp Ce matin, on a décidé de faire une petite balade de 3.5 kilomètres. Rien de bien méchant en principe. On se met donc en route, sacs sur le dos, peu avant 9h. Le point de départ se situe sur l’aire de picnic, et on ne peut s’empêcher d’éclater de rire en découvrant un daman des rochers affalé sur un barbecue, profondément endormi. Le panneau situé a l’entrée du trail va nous remettre rapidement les idées en place. Le camp et les alentours ayant subi de grosses inondations en septembre, le chemin de rando a été partiellement endommagé (tout comme le camp, mais les réparations étaient presque achevées a notre arrivée). Résultat : la balade passe de 3.5 à 6.5 km, et est a présent signalée comme « difficile ».
Bah, après avoir hésité une seconde, on s’engage malgré tout dans l’aventure. Quoiqu’il arrive, on devrait être rentrés pour midi. Après quelques centaines de mètres, on est totalement rassurés. Le temps est beau mais frais, le chemin bien balisé et tout à fait praticable. La vue est magnifique et on n’en perd pas une miette. Le sentier serpente sur la fracture entre la forêt luxuriante, et les rochers acérés. Je ne regrette pas d’avoir pris le sac photo, malgré son poids relativement élevé.
Le but de la promenade est une chute d’eau se déversant dans l’océan, après un détour par une grotte à flanc de falaise, beau programme donc.
207. En route.... On remarque bien çà et là que la végétation a souffert d’avoir été noyée dans l’eau salée, et que des débris divers jonchent le passage, mais sans plus. Puis, enfin, on comprend mieux les mises en gardes a l’entrée du chemin. Le parcours « descend » dans les rochers au bord de l’eau. On suit avec attention les grosses patounes jaunes peintes a même la pierre, balises de notre parcours. La progression devient de plus en plus compliquée entre les blocs mesurant parfois plus de deux mètres de haut. Ca devient presque de l’escalade par moment ! Des passerelles étaient érigées afin de contourner les endroits les moins accessibles, mais voilà, les fameuses inondations les ont complètement démembrées. On regarde donc dépités, les débris de pontons divers, en progressant mètre par mètre dans la roche. A ce train là, c’est clair que ça va prendre plus de temps que prévu ;o)
208. Ca se corse... On finit par atteindre la Guano Cave, première halte du parcours. 3H30 nous paraissaient beaucoup pour 6.5km ; maintenant, on sait pourquoi ;o)) La grotte est impressionnante, étroite, mais haute de plusieurs mètres. La poussière de nacre a envahi l’endroit, et les promeneurs ont semble-t-il pris plaisir à y déposer les plus beaux coquillages trouvés en chemin.
Après cette petite pause, on repart, nez au vent, à la recherche de cette chute d’eau. Le parcours sera un peu moins difficile, ou alors devient on déjà des semi-rock dassies ? Le temps passe, le ciel se voile, et on finit par se demander si on va un jour atteindre notre but.
Nous sommes partis depuis un peu moins de deux heures lorsque l’on atteint enfin notre but. On est donc dans les temps renseignés. On prend une demi-heure de pause en contemplant les lieux, et en grignotant la pomme et le biscuit qu’on a eu la présence d’esprit d’emporter. Pour l’eau, il va falloir commencer à rationner ;o)
209. enfin , le but est atteint. La chute d’eau vaut clairement le détour. Elle dévale par paliers jusqu'à un premier bassin au bord du quel nous nous trouvons. Elle continue ensuite en escalier jusque dans l’océan. Un cormoran vient se rincer les plumes sous le flot d’eau clair, et une mouette attirée par notre biscuit vient nous tenir compagnie. Après une trentaine de minutes d’arrêt, on laisse la quiétude de l’endroit aux trois randonneuses qui viennent d’arriver. Dur de se remettre en marche, mais vu qu’on ne fait que rebrousser chemin, on sait ce qui nous attend au moins…
210. Un peu de compagnie pour le lunch. De retour à la Guano Cave, on va connaître un moment d’ « égarement ». On gravit machinalement les marches en rondins qui remontent la colline boisée. L’ascension nous parait interminable et les jambes commencent à tétaniser. Quelques centaines (sans blagues) de marches plus haut, on commence à se demander si on n’a pas commis une petite erreur. Mais d’un autre côté, le chemin est si « clair » qu’on ne peut pas être perdus. On poursuit donc, mais cela grimpe tant et pus. Au fur et à mesure que nos forces nous abandonnent, on comprend que l’on s’est planté! L’océan est à présent beaucoup trop bas, c’est sûr. Il faut prendre une décision. Tout redescendre et retourner nous engluer dans les rochers ne nous amuserait pas des masses non plus, on décide donc de continuer sur ce sentier qui doit bien mener quelque part. Bon, évidemment, au lieu de longer la falaise, on la gravit…ce qui est autrement éprouvant.
L’arrivée à un joli petit étang rempli de waterillies nous confirme qu’on s’est trompé de chemin, mais que l’on n’est pas spécialement perdus non plus. Au moins, notre erreur nous aura permis de découvrir des lieux comme celui-là.
211. Un peu de douceur , dans cette ascension de brutes... Notre ascension prend fin a l’arrivée au chalet dédié à l’Otter Trail : le célèbre parcours de randonnée côtière qui s’étend sur plusieurs jours. On a donc tout simplement suivi les mauvaises balises, en faisant une partie de cet Otter Trail… a l’envers. Nous voilà donc à la réception du parc, et il ne nous reste donc « plus qu’à » redescendre les 4 kilomètres qui nous séparent du camp, via le serpent de bitume. C’est évidemment plus monotone, même si un joli sunbird viendra égayer quelque peu le parcours. Encore une bonne raison de s’être gouré de chemin ;o)
On marche machinalement jusqu’au resto du camp que l’on atteint, sur le coup de 13h45. Vite : à boire ! On est sur une autre planète, cela fait 5 heures que l’on est en route, et on commence à avoir un petit creux. Heureusement, ils servent encore des lunchs malgré l’heure tardive.
Une fois requinqués, on se tape une petite marche jusqu’au pont suspendu qui surplombe la Storm River Mouth. Manque de bol, un récent incendie l’a détruit, et l’accès y est interdit pendant les réparations. On fait donc demi-tour, et on se met en route pour Port-Elizabeth où nous allons passer la nuit.
212. Storm River mouth La N2 est jalonnée de travaux, et l’attente indiquée sur le panneau est parfois de 20 minutes… Le rythme africain quoi…
On passe Jeffrey’s bay et ses surfeurs (mais bon, vu le ciel a présent plombé, il n’y a pas un chat), et on arrive en vue de Beachview, dans la banlieue de Port-Elizabeth. Une énorme dune digne du Pilat marque l’entrée dans cette petite cité balnéaire déserte. La pluie fait soin apparition, il est près de 19h. Notre hôtesse du soir, telle un loueur de voiture, nous annonce que malgré qu’on ait choisi une chambre bien précise des mois à l’avance, elle ne sera pas en mesure de nous la proposer. Je suis a deux doigts de l’envoyer paître, mais je n’ai que moyennement envie de sillonner les lodges du coin. Je pense qu’elle a cependant bien dû comprendre que je n’étais pas à prendre avec des pincettes ; lorsqu’elle nous a proposé une chambre de remplacement.
Heureusement, notre petite escapade du soir au resto « Elephant walk » me laissera bien plus de souvenirs que le reste. Un vin délicieux (Porcupine Ridge, je conseille), une décoration raffinée (lavande sur les tables, feu crépitant dans l’âtre) et un repas somptueux (curry de koudou à la coriandre pour madame et Filet Cajun pour moi) seront les ingrédients d’une soirée parfaite. Ajoutez à cela une salle pour nous seuls, et la présence d’un chaton espiègle et d’un toutou adorablement endormi…
La porte ouverte vers les rêves les plus doux……
213. Elephant Walk , juste pour nous.