J’avais fait une demande spéciale à John, je voulais qu’il s’arrête pour que je puisse photographier le roi des animaux africains.
Le lion, me dirait vous. Et bien non. D’ailleurs vous parlez d’un roi, à part la couronne, euh la crinière, on ne pas dire que ce flemmard ait un comportement très royal.
Non, mon roi à moi est beaucoup plus ordinaire, passe-partout et pourtant il est présent dans toute l’Afrique du Nord au Sud, d’Est en Ouest, je veux parler de l’âne.
Oui, oui vous avez bien lu, l’âne, celui qui est présent auprès de quasiment toutes les peuplades africaines, celui qui charrient des tonnes de choses au côté de l’homme, n’a-t-il pas mérité un statut royal ?
Evidement quand j’ai fait par de ma réflexion à John, il a du penser que vraiment la Suisse avait perdue la boule.
Mais bon, j’ai quand même pu prendre une ou deux photos.
Mais je reconnais qu'elles ne lui rendent pas homage, elles sont un peu sombres
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2
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3
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4 Sur la route en re-construction arrivée des ouvriers
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Arrivé à Isiolo pour faire le plein d’essence John s’aperçoit que l’on a encore des problèmes avec le moteur qui chauffe, petit check-up, mais il n’a pas confiance alors on va continuer notre route à 50km/h. Heureusement que mon vol est à minuit vingt.
On quitte la station service et demi tour un passant nous signale une anomalie, et de quatre, encore une crevaison apparemment, retour à l’arrière de la station service ce coup ci, où tout une équipe s’affère plus ou moins au tour de quelques réparations, enfin il doit y en a trois quatre qui travail et une dizaine qui regardent et commentent.
La roue n’est peut être que finalement dégonflée, parce que un employé s’affaire à la regonflée et un autre arrive avec une gamelle d’eau, ils recherchent vainement la fuite en mouillant le pneu, un troisième vient les aider en apportant un complément d’eau.
5 Station service à Isiolo
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6 Près du marché, ils attendent leur chargement
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7 Boutique de meuble
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Nous repartons donc comme je l’ai dit à une vitesse maxi de 50km/h.
8 A cette vitesse j'ai le temps de photographier le Mont Kenya
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C’est comme cela qu’à 13h je suis larguée pour une heure dans un resto à Nanyuki, avec ma lunch box préparé par le lodge. Franchement c’est le pire lunch que j’ai mangé, si j’avais su j’aurais viré la boite et commandé un repas.
Je passe le temps en complétant mon journal et en bouquinant. Puis Joseph me rejoint et me dit que Big John n’en a plus que pour dix minutes, de vraies minutes africaines puisque ça prend plus d’une heure avant qu’il ne nous klaxonne. La roue a été réparée et le radiateur apparemment aussi, nous reprenons notre vitesse de croisière à 110 km/h sauf dans les côtes ou quand la route est trop défoncée. Chacun roule à sa convenance, rien n’à changer, matatus surchargés, camion fumant noir. Dépassement en côte, franchissement de ligne jaune, même plus peur quand arrive en face un véhicule qui fait de pressants appels de phares.
Je crois ce qui était marqué sur le bus le soir de mon arrivé, « trust in God », et je suis persuadée qu’il a quitté le Paradis pour vivre au Kenya, d’ailleurs il aurait bien raison c’est le paradis sur terre.
16h. Nairobi 94 kms. Bon vers 17h30 18h on devrait y être.
Etals de fruits en bordure de route, odeur d’ananas bien murs à travers le nuage de pollution.
Arrivée à Nairobi. HORREUR ! Des embouteillages, la circulation d’un vendredi soir dans une capitale, où sont les parcs et leur tranquillité.
Je sais bien qu’il ne faut jamais dire jamais, mais je crois bien que je ne conduirais JAMAIS à Nairobi à moins d’avoir un tank.
Pas de priorité dans les ronds-points, les feux rouges sont apparemment là pour la déco, changement de file et déboitement en tout genre sans avertissement…
Je repense que je n’ai pas eu peur quand les éléphants venaient un peu près, pas peur non plus quand la lionne passe à côté du véhicule et que la vitre est ouverte, mais la circulation dans Nairobi, au secours, sortez moi de là.
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Bien que ce soit pare-choc contre pare-choc, John doit bien faire une infraction à la minute, quand à la prise de bec avec le flic qui refuse de le laisser couper…
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En double file ils me déposent devant l’agence, les adieux sont rapides, Joseph espère bien me revoir un jour.
Changement de véhicule, je monte à bord d’un taxi qui m’emmène à l’aéroport, là c’est pire que tout, déjà je suis plus bas que dans le mini-bus, c’est les autres qui sont impressionnants, pas de pare buffle à l’avant, le chauffeur semble plus calme que John, mais il ne faut pas s’y fier, il a quand même grillé six feux rouges.
Et arrivé à l’aéroport il me dépose au mauvais terminale heureusement je n’ai que 100m à parcourir.
Présentation du billet d’avion et du passeport pour entrer dans le terminal.
Juste avant d’enregistrer mon bagage, je quitte mes sandales, enfile des chaussettes, pauvres petits pieds, finit la liberté, et me casse la figure, mon pied à glisser sur le sol.
Pas de mal, personne pour se moquer de moi, ouf.
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Je sors aussi les polaires et referme le sac. Enregistrement du sac jusqu’à Genève, tiens lui il a maigrit de trois kgs.
Passage des premiers contrôles et puis attente, attente en zone de transit, plus de 5h à patienter. Je marche de long en large, visite les toilettes après avoir visité les cafétérias, visite les shops, sans rien acheter. Bouquine, grignote, refait un tour au toilette…
Minuit enfin l’embarquement, après un dernier contrôle. Deux sièges à l’arrière de l’avion, je suis contre le hublot, pour l’instant personne à côté de moi, l’avion est bien plein déjà, de touristes tout bronzés qui vienne de Mombassa ou de Tanzanie.
Pourvue qu’il n’y ait personne à côté de moi, telle est ma prière.
Et je suis entendue parce que maintenant l’avion est prêt à décoller et j’ai donc deux sièges pour moi seule.
Une annonce du commandant de bord me fait frémir, il fait actuellement 17° à Nairobi et il nous annonce un tout petit 1° avec neige à Zurich.
Bon j’espère que les bronzés qui sont en t-shirts, short et sandales ont prévue le coup.
Vol sans histoire, j’ai pu dormir deux trois heures et on se pose en avance à Zurich ce qui m’arrange bien parce que j’ai un peu plus de temps pour changer de terminale.
Je patiente devant la porte d’embarquement avec un capuccino et un croissant, par la fenêtre j’aperçois effectivement la neige tomber. Mais ce n’est pas grave j’ai du soleil et de la chaleur plein la tête, et le coeur.
Zurich-Genève sans problème
Passage de douane, récupération des bagages sans problème, je retrouve ma voiture au parking, heureusement que j’avais pris la précaution de noter mon numéro de place au dos du ticket.
Et en route pour Lausanne, routes et autoroutes en bon état, circulation civilisée, c’est le choc.
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Et voilà douze jours de ma vie racontée au fil de ces pages.
12 jours vécus intensément, 12 jours merveilleux, pleins de facinantes rencontres et de coups de chances phénoménaux.
Le safari c'est avoir la chance d'être là, au bon endroit et au bon moment pour que l'on puisse rencontrer l'inoubliable.
J'ai la tête et le coeur farcie d'images, de souvenirs, de sensations.
Allez maintenant il faut mettre des sous de côté pour pouvoir repartir
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Merci à tous ceux qui ont eu la patiente de me lire jusqu'au bout et qui m'ont encouragé.
Merci à tous les cowpains qui partagent la même passion.
Et rendez- vous le 17-18 mai chez les deux plus "félés" et passionnés d'Afrique qui ont ouvert ce lieux d'échanges virtuels.
FIN- THE END
Isabelle