Les léopards se nourrissent essentiellement d’impalas, et la BFK a été généreuse avec eux. Le super-marché est plein à ras-bord. A vrai dire, la densité de ces charmantes antilopes dans le sud du Kruger est impressionnante. On croirait des lapins sur le terre-plein central de l’autoroute entre la France et la Belgique. Et comme c’est la saison des naissances, je m’en donne à cœur joie !
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Le steenbok (raciphère champêtre pour les érudits) est plus rare. Et surtout plus difficile à photographier. Cette petite antilope a la fâcheuse habitude de regarder fixement quiconque s’intéresse à elle pendant… trois secondes.
Avant de tourner le dos et de disparaître sous les branchages.
Combien de jurons ai-je lancés lorsque, ayant pris deux secondes pour caler mon téléobjectif sur le beanbag, puis une seconde pour faire la mise au point, l’animal m’a montré son postérieur juste au moment où j’ai appuyé sur le déclencheur ?
Bref, pour une fois que j’en ai un de face, je suis fier de le présenter sur Cow :
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La photo suivante a sa petite histoire. En fait, parmi la photothèque que j’essaie d’avoir en tête lorsque je sors en brousse, il y a une photo de David Lloyd que j’adore : on ne voit d’une girafe que l’arrière-train de profil, la queue qui bat, et dans le lointain une autre girafe toute petite, en silhouette floue.
J’ai essayé à maintes reprises d’utiliser cette idée. Et cet après-midi, j’ai réussi à faire celle-là.
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(Bon, j’avoue, celle de Lloyd est beaucoup plus nette et l’arrière-plan nettement plus intéressant… En même temps, ne critiquez pas, si j’avais été primé six ou sept fois au Wildlife Photographer of the Year comme lui, j’aurais déjà épousé la BFK et je ne posterais sûrement plus sur Cow, alors…
En cette fin de journée, je monte tranquillement vers la cache de Mlondozi. Cette fois sans revoir mes guépards.
Au détour de la piste, une rencontre qui commence à devenir banale dans cette région du Kruger:
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Oui, le deuxième a l’air blessé. Impossible de savoir pourquoi...
En tous cas, la fréquence de mes rencontres avec des rhinos ces derniers jours me met un peu de baume au cœur, après avoir vu en vidéo toutes ces images horribles de rhinos décornés vivants et abandonnés à leur souffrance par les braconniers.
Et en plus quand ils sont servis sous une belle lumière de fin de journée, comme ici, on dit merci à qui???
J’arrive enfin à la cache. L’après-midi est chaud et le soleil est encore haut, lorsqu’une famille d’éléphants vient s’abreuver au point d’eau.
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J’avoue que j’ai tenté d’appliquer plusieurs post-traitements différents, couleur ou N&B, pour donner à cette photo d’éléphants le dynamisme qui lui manque. Sans vraiment obtenir un résultat qui me plaise. Mais j’aime bien la vue.
Tandis que je photographie mes pachydermes, je suis entouré de gros lézards qui prennent le chaud sur les pierres en contrebas de la cache.
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La journée a été riche, si l’on considère la diversité des observations. Mais pour mon dernier jour à Lower Sabie, j’en veux un peu à ma divinité de tutelle: ni lion, ni léo, ni guépard.
Demain, je suis en transit. Et ensuite, je serai vers Berg-en-Dal, dans un autre coin à léopards, mais que l’on dit très rocailleux et touffu, avec des observations rares et difficiles. Je crains que mon compteur ne s’arrête à cinq.
Et là, pourquoi? Comment? Je ne sais pas exactement ce qui me prend à ce moment-là. Mais, sans préméditation, je fais tout à coup à haute voix un voeu solennel: "BFK, je promets de te consacrer un carnet de voyage entier sur Cow si tu m'offres avant la fin du séjour un léo perché sur sa branche, comme je n'en ai encore jamais vu de ma vie".
Sur la route du retour, je fais un arrêt nostalgique sur la plage de Sunset Dam, que je vais quitter. Et j'enregistre un dernier avatar de ce petit trou d’eau sympathique.
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A suivre...