On n’est pas arrivés …..Voila je reprends, c’est le dernier post avant mes photos numérotées, c’est promis. Désolé pour l’attente mais j’ai rapporté des petits copains de là-bas
dans l’estomac.
Comme vous l’avez compris, les infrastructures sont rares, mais en plus il faut y arriver…. j’avais Pourtant tout organisé aux petits oignons, le programme était simple, prendre l’avion à Yaoundé pour un vol d’1H30 à destination de Garoua, puis 4X4 avec guide et chauffeur pour 6 heures de piste et arrivée à Boubandjida en fin d’après midi.Mais la Camair-Co, compagnie nationale du Cameroun en a décidé autrement. Faut dire que j’étais prévenu, tout le monde l’appel « Air peut être ».
Nous arrivons tôt le matin à l’aéroport de Yaoundé et là, on m’annonce que notre vol a été annulé la veille au soir( ?) Ce n’est que la 3ème fois que le vol change d’horaire ou de date depuis la prise du billet le 16 décembre.La charmante hôtesse d’accueil ne me donne aucune explication, mais me propose de prendre un hypothétique vol le lendemain au soir pour Garoua ou prendre le vol qui remplace le vol d’origine mais qui va dans une autre ville, à N’Gaoundéré…..
L’explication je l’ai eu plus tard : L’aéroport de N’Gaoundéré vient de rouvrir après des années d’abandon, et pour le faire fonctionner, la Camair Co annule des vols pour Garoua et les remplaces pour N’Gaoundéré. Enfin si l’aéroport a rouvert c’est que les militaires Français utilise la ville comme base en direction de Bangui en RDC.
Bref, je choisi de partir pour N’gaoundéré et de me rapprocher de ma destination finale, plutôt que d’avoir probablement encore une mauvaise surprise le lendemain. Mais la Camair Co n’en a pas fini avec moi, à peine monté dans l’avion (avec 2h de retard), le pilote annonce que l’avion fera une étape à Douala puis à Ndjamena au Tchad. Les 400km entre Yaoundé et N’Gaoundéré prendront 7 heures.
la dernière carte juré !J’atterri finalement à N’gaoundéré, mon chauffeur, mon guide et mon 4X4 étant à Garoua à 300km de là. Nous devions donc dormir à l’hôtel TRANS CAM de N’Gaoundéré (pourquoi tout le monde rigole quand je parle de cet hôtel… ?) et attendre notre moyen de locomotion pour le lendemain matin. Mais l’Afrique est toujours faite de surprise…..
En effet dans l’avion nous ne sommes pas les seuls blancs, 3 autres sont présents, et ils ont fait le même choix que moi, lors du vol du matin. Ce sont des chasseurs, un couple et le propriétaire d’une zone cynégétique de 80.000ha située entre le parc de la Bénoué et le parc de Boubandjida. Pendant les 7 heures de vol nous discuterons de la faune, du Cameroun, de la chasse et de nos vies, finalement peu avant l’atterrissage j’ose lui demander si il veut bien me rapprocher avec son 4X4 et s’il accepterait de nous héberger pour la nuit dans son campement. Les chasseurs ne souhaitent généralement pas accueillir de non chasseur dans leur campement et encore moins quand ils ont des clients mais sa réponse sera un OUI sans ambages. Nous nous retrouvons donc, Fred et moi, dans son super 4X4 avec un sympathique couple de clients belge dont c’est la 1ere chasse en Afrique, direction le campement. Sur la route je trouve mon chauffeur et mon guide qui descendaient sur N’Gaoundéré. Nous arriverons tous, ainsi, à son campement dans la nuit où une table nous attend, avec du vin, des cuisses de grenouilles, et du filet d’éland de derby. Un boukarou a été préparé à notre attention.
Un campement très agréableAutour de la table des vieux pisteurs et chasseurs français, tous on vécu au moins une trentaine d’années en Afrique et ont chassé partout (Zambie, Namibie, AFS, Congo, Gabon, RDC…), de ce que nous comprenons, se sont des sommités dans leur domaine. Un autre client est là aussi, en tout une petite dizaine de personne sont à table. Malgré la différence d’âge, et notre improbable présence, l’ambiance est excellente.
Nous discutons de la faune et de la chasse, bien évidement. Il en ressort 3 points importants qui m’ont été confirmé par la suite par Paul Bour.
1) Sans les zones de chasse, il n’y aurait plus de faune dans cette partie de l’Afrique, l’Etat n’ayant ni les moyen ni la volonté de la protéger. En effet, chaque zone de chasse a des gardes (de 15 à 30 gardes) pour protéger leur gagne-pain. A l’inverse, il n’y a pas ou peu d’éco gardes dans les parcs nationaux, et parfois même ce sont eux qui braconnent.
2) La faune est aujourd’hui plus abondante dans les zones de chasse amodiées que dans les parcs nationaux.
3) La chasse au Cameroun est principalement une chasse d’antilope, surtout de l’éland de Derby ; Le lion comme l’éléphant sont très peu chassés sportivement dans cette partie de l’Afrique. (faible crinière pour l’un, pointe courte pour l’autre)
Le tableau de chasse avec les noms en FoufoulbéL’éland de Derby est le sujet principal de la tablé, les chasseurs présents sont là uniquement pour elle, c’est l’un des trophée les plus convoités du continent. L'Eland de Derby (Taurotragus derbianus) est l'antilope la plus grosse d'Afrique (un peu plus grosse que l’éland du cap) et n’est présente qu’au Cameroun, en RDC et au Soudan (une population résiduelle existe aussi au Sénégal). Les deux sexes sont reconnaissables par leurs hautes cornes en V spiralées pouvant atteindre 130cm. Le mâle, peut mesurer 1m80 au garrot et peser près de 1 tonne. Son encolure porte un fanon particulièrement imposant pendant la période du rut. Le pelage gris beige de l'Eland de Derby est strié verticalement de fines rayures blanches. C’est une antilope craintive, discrète, que les chasseurs anglais nomment « ghost » (fantôme). Mon objectif photo est donc tout trouvé.
Pour le moment, je n'ai que le crane à photographier.... Pas un centime ne nous sera demandé, mais nous comprenons que nous ne pouvons pas rester trop longtemps, ni profiter de la zone pour quelques clichés, le prix d’un séjour étant ici très conséquent ET SURTOUT NOUS NE SOMMES PAS CHASSEURS, nous partirons donc tôt le lendemain matin après un excellent petit déjeuner pour le parc de Boubandjida. Un grand merci encore à notre hôte d’un soir, qui nous a permis par sa gentillesse de découvrir une part du safari africain qui m’était inconnue.
Une famille d'hippos se repose dans le Mayo en face du campement