Dimanche 06/02/11
A mon réveil j'ai un message vocal de Tony qui me fait une proposition.
Je l'appèle donc pour confirmer cela avec lui.
Il me propose de le rejoindre dans son camp, qu'il me mettra une tente à disposition pour un petit prix et me prêtera son deuxième boitier (eos 1D Mark 2) avec un 70-200 2.8 L, et un TC 1.4.
Il voudrait que je puisse rentrer chez moi avec quelques images tout de même.
C'est extrêmement gentil de sa part car au camp ils n’acceptent pas de client en « freelance ».
J'accepte, fonce à l'ambassade voir si je ne peux pas déjà récupérer un papier quelconque en cas de contrôle de police, mais c'est fermé.
Le monsieur que j'ai eu au téléphone de la permanence n'a pas l'air bien pressé, je lui explique donc que je passerais le vendredi suivant vers midi faire les papiers car mon vol retour est le samedi matin.
Je file alors récupérer ma voiture, et c'est reparti pour le Massaï Mara !!!
Au bout d'une petite heure de route un bruit inhabituel se fait entendre, quand quelques kilomètres plus loin, le bruit s'amplifie d'un coup et le moteur s'arrête subitement !
Crotte, je ne m'y connais pas beaucoup en mécanique (c'est le moins que l'on puisse dire), mais le son m'a fait penser à piston qui déconne...
Pas moyen de redémarrer le moteur !! Je suis arrêté à l'arrache, à moitié sur la route à 200m d'un petit village.
Je vais trouver un petit magasin de réparation de scooters, qui appèle alors le mécano du coin.
Il viendra une dizaine de minutes plus tard, trifouille un peu dans le moteur. Entre temps celui ci a bien voulu repartir mais pour mieux caler quelques secondes plus tard, tout ça dans un grand tremblement...
Le mécano me dit que le moteur est HS, qu'il ne peut rien faire.
Et ça continu !
J'appèle alors l'agence de location et leur donne ma position. Il est 11h30, il faut que je sois à la Mussiara gate avant 18h30 si je ne veux pas me perdre dans la brousse !
Durant mon attente je vois passer un 4x4 de MeltingPotSafari, quasi certain que c'est Tony, mais je ne fais aucun signe pour qu'il s'arrête ne voulant le déranger.
Les gars de l'agence arriveront vers 17h à trois, avec un seul 4x4.
Je leur demande si c'est bien le 4x4 que je récupère ; c'est un landcruiser, mais pas préparé pour la brousse si ce n'est les pneumatiques, et en boite auto...
Je transfère mes affaires dedans, les tracte jusqu'au bled; check vite fait le véhicule...Le toit ouvrant ne fonctionne pas, ça ne va pas être pratique pour les photos, mais bon, pas le choix, et je ne dois pas trainer car il est déjà 17h30, je ne vais jamais parvenir à la Mussiara avant la tombée de la nuit !!!
Les gugusses essaient de me taxer 3000Ksh pour m'avoir dépanner...Je les envois bouler et fonce (ça va je paie déjà assez cher de location, et mettre 5h pour venir alors qu'ils m'avaient dit qu'il seraient là en moins de deux heures...faut pas déconner non plus).
Seul avantage de ce véhicule c'est qu'il est beaucoup plus péchu. Je me lance alors à fond jusque Narok, puis en direction de la Sekenani gate.
J'aurais au moins la chance de n'avoir que très peu de trafic ce qui me permettra de rouler très fort même sur la piste.
A l'approche de la Sekenani gate il fait déjà nuit noire.
Je connais la piste pour monter jusqu'à la Talek gate, c'est celle que j'avais prise de nuit la première fois que je suis venu au Mara mais je suivais un garde, donc ça risque de ne pas être simple.
Je croise alors des Massaï marchant sur le bord de la piste et demande, si l'un d'entre eux peux m'accompagner jusqu'à la Mussiara gate.
L'un d'entre eux se propose, pour 7000Ksh (70€), allez je ne discute pas j’accepte, j'ai déjà perdu assez de temps, je ne veux pas arriver trop tard au camp par respect pour Tony.
Il me dit que les gardes de la Mussiara sont ses potes, qu'il se débrouillera pour redescendre le lendemain.
Il me demande si un de ses pote peut monter dans la voiture également, cela ne me pose pas de soucis, il prend le volant et c'est parti.
Il conduit extrêmement lentement car il passe son temps au téléphone, ça me démange de reprendre le volant car on se traine vraiment !
Petit aparté...C'est hallucinant comme les Massaï sont scotchés à leur téléphone. Toute la journée, pour des micros conversations la plupart du temps, mais ça n'arrête pas.
Il me dit qu'il faut environ une heure pour rejoindre la Mussiara gate. J'en doute pas mal car rien que pour aller à la Talek la dernière fois c'est à peu près le temps que nous avions mis et on roulait nettement plus vite.
Qu'importe, l'important c'est d'arriver à bon port.
Il fait un stop dans un petit village juste avant la Talek et me demande de l'argent pour qu'il aille s'acheter une recharge téléphonique. Je lui donne mais lui dit que ce sera déduit de ce que je lui devrait. Il ronchonne mais je suis inflexible.
Son pote file alors acheter la carte.
Pendant ce temps là il me dit qu'il faudra payer son pote aussi.
Là je me fâche, et lui dit qu'il ne faut pas qu'il essai de me prendre pour un con, que si il joue à ce jeu là il allait descendre fissa de la voiture lui et son pote et qu'il n'auraient pas un kopek.
Il se résigne et on repart (Le salaire minimum au Kenya est aux alentours de 100 à 120€ me semble-t-il...là en une soirée il va se faire plus de la moitié d'un salaire).
Passé la Talek je vois qu'il n'est plus très sûr de son chemin, il se plante une ou deux fois.
Le temps file...J'ai Tony au téléphone qui commence à se demander ce que je fabrique.
Nous arrivons à la gate vers 23h...On aura mit trois heures...la notion du temps chez les Massaïs c'est pas ça...
Les gardiens de la gate nous rejoignent, ils me reconnaissent (j'avais eu de très bon rapports avec eux auparavant), je leur demande si je peux rejoindre le campement malgré le fait que ce soit interdit de rouler de nuit dans le parc.
Ils me demandent si je connais le chemin, je confirme, ils approuvent alors. Je leur dis que je passerais le lendemain matin pour payer les droits d'entrée.
Je paie alors mes guides, et leur dit qu'ils peuvent descendre, qu'à partir de là je connais.
Le conducteur, me dit alors qu'il croyait que je leur payais la nuit d'hôtel et le diner.
Là je vois rouge...Il essai encore de me la faire à l'envers, dès le départ il était convenu qu'une fois à la Mussiara gate ils se débrouilleraient, et lui de me dire que c'était ses copains donc que ça ne posait pas de soucis.
Il essai tout de même de grappiller quelques shillings, je ne lâche pas et reprend le volant.
Je passe la gate, commence à rouler, mais ne reconnais pas la piste, c'est étrange, je poursuis un peu quand je vois un panneau indiquant le governor's camp (il est proche du MPS) dans la direction d'où je viens...Hop demi tour je reviens sur la gate...en fait le guide s'était planté de route, il avait coupé dans le parc...pas très autorisé...C'est bon je tiens le bon cap, dix minutes après j'arrive au camp.
Tout le monde est déjà couché, sauf Samuel qui m'attend avec un repas chaud et m'accompagne à ma tente.
Je ne traine pas, encore une journée chargée en aventures...
En tout cas je me couche extrêmement heureux d'être ici, dans le Massaï Mara que j'affectionne tout particulièrement, et au MPS bush camp de surcroît !