Merci de m'encourager
!
Suite et fin (jusqu'au nouvel incident, quelques jours plus tard
)...
Nouvelle tentative, même résultat! Je n'avance pas plus d' 1 mètre ... j'ai besoin d'une nouvelle pause! Je commence à croire que je n'y arriverai jamais. Nous avons bien un treuil, mais, comme toujours, aucun point d'encrage aux environs! Comme les roues arrière sont assez profondément enfoncées et que les sand ladders sont souples, les quelques cm pour sortir des ornières sont infranchissables. Me remémorant une technique lu dans la bible du 4x4, je décide d'essayer la procédure du "soulever et pousser": il faut soulever la voiture assez haut à l'aide de Jack puis pousser la voiture sur le coté afin qu'elle retombe hors des sillons. Je place Jack au milieu de l'avant et je commence à pomper, une fois de plus! Ainsi positionné, Jack est bien moins stable, surtout avec cette terre si meuble, et il glisse sur le coté! Ça semble un peu dangereux, mais bon, je veux précisément que la voiture glisse latéralement, donc je continue à pomper. A un moment, Jack est si incliné qu'il glisse et la voiture retombe lourdement quelques centimètres à l'extérieur des ornières. Malheureusement, pas assez loin, et les roues reviennent dans leurs sillons, de plus en plus glissants et déformés...
Je pense que je dois être plus prudent et mettre jack très précisément au centre du pare choc avant afin de pouvoir soulever la voiture plus haut avant qu'elle ne glisse sur le côté. Je commence, maintenant très fatigué. Pourtant la voiture monte bien, d'autant plus que j'ai placé la roue de secours sous le cric afin d'avoir un appui ferme (idée de Vahi). Soudain, Vahiné remarque que Jack est en train de plier!!! Je m'arrête immédiatement, le regarde, constate qu'effectivement il a pris une forme un peu bombée. Je n'ose plus toucher quoi que ce soit, craignant qu'il casse et représente un réel danger. Je me demande que faire maintenant... si je veux redescendre la voiture, je dois d'abord imprimer une légère force additionnelle vers le haut et j'ai peur que Jack n'y résiste pas. Je suis dans une impasse! Après quelques minutes d'hésitation, ne trouvant pas de solution, je décide de pousser la voiture sur le côté, vaille que vaille. Allons-y, le trouillometre à zéro! jack doit être beaucoup plus costaud que je le pensais car il ne se cassera pas, et l'avant de la voiture est maintenant 15 centimètres sur le côté. Malheureusement, la situation ne s'en retrouve guère meilleure, car après toutes mes tentatives, le sol est devenu encore plus glissant, inégal, l'adhérence encore plus précaire...
... Je devrais maintenant renouveler l'effort à l'arrière de la voiture, mais il y a une boule de remorquage qui rend le positionnement de Jack impossible. De plus, je suis effrayé pour voir notre précieux cric plier de nouveau et rompre.
Je suis vraiment épuisé. Je fais une autre pause et mes yeux errent sur le paysage. Je remarque un petit taillis environ 20 mètres devant la voiture. Je commence à me demander si un petit arbre à l'intérieur pourrait être assez solide pour y accrocher le treuil. Je m'en rapproche et constate que cela pourrait marcher.
Je sors la sangle, l'attache autour du petit arbre fais une première tentative. Le câble se tend ... nous commençons à avancer, centimètres après centimètres! J'essaye d'aider le treuil avec le moteur mais les roues continuent à patiner. Après 5 mètres, j'arrête pour observer alentour. En effet, nous progressons, mais les roues creusent toujours de profonds sillons. Un peu à droite de l'arbre la terre semble un peu plus sablonneuse et j'espère que je pourrai atteindre cette zone. J'actionne de nouveau le treuil et, finalement, nous atteignons le sable, donc une certaine fermeté. Hourra! Nous bénissons notre petit arbre, le prenons en photo et commençons à tout ranger. Il est maintenant 13 heures, j'ai donc travaillé sur la voiture 5 heures!
Nous sommes à présent assis confortablement dans la Toyota. Nous disons au revoir à notre petit arbre, prêt à démarrer. Je dis Vahiné, sous forme de plaisanterie : "espérons que nous ferons plus de quelques mètres"!
Je lance un peu le moteur qui broute toujours. J'ai seulement 4 ou 5 mètres de terre ferme avant de retrouver la partie meuble.
Allons-y! 10 mètres plus loin, nous sommes... de nouveau embourbé! En plus, la pluie commence à tomber. Après une belle averse, je ressort tous les outils, sur un sol encore plus tendre qu'auparavant! Je décide de soulever la voiture en plaçant le cric au milieu du pare choc, dans l'idée de n'avoir qu'une manœuvre pour retrouver les 2 roues en l'air et placer les sand ladders dessous. De nouveau, nous nettoyons de nos doigts nus les rainures des pneus dans l'espoir de gagner un peu d'adhérence. Nouvelle tentative, nouvel échec. La dernière solution que je n'ai pas encore essayée est de creuser le sol afin d'y enfoncer une roue de secours pour y accrocher le treuil. Je commence le travail mais la terre est si collante et lourde que je dois nettoyer mon outil après chaque pelletée! Après 30 minutes épuisantes je suis si loin de la profondeur exigée que je décide de renoncer pour le moment. Je veux essayer de nouveau en soulevant la voiture et mettre tout ce que je pourrais trouver sous les roues. A Chaque nouvelle tentative, nous parcourrons 1 ou 2 mètres, pas plus! Il pleut de plus en plus, la terre est détrempée! Je suis vraiment épuisé, j'ai levé la voiture un nombre incalculable de fois et il est proche de 19h00!Le soleil est sur le point de disparaître derrière l'horizon.
Je ne pourrai pas m'en sortir seul et je dois décider d'utiliser le téléphone satellite. Demain matin, j'appelle à l'aide!
Nous déplions la tente. Tout est humide et sale. Vahiné prépare un repas rapide que j'engloutirai comme un ogre avant de m'endormir, pas si rapidement malgré la fatigue extrême.
Le matin suivant je saisis le téléphone et appelle notre ami/loueur et lui décrit notre situation. Je pourrais appeler la porte de Matswere mais la transmission est souvent mauvaise et il lui sera plus facile de tout expliquer au rangers en utilisant une ligne fixe. Notre ami nous rappelle à 8.30, confirmant qu'il a pu joindre quelqu'un à la porte de Xade. Il a précisé que nous sommes profondément embourbés et qu'ils devraient venir avec 2 voitures ou un tracteur. Nous estimons que les rangers pourraient nous rejoindre au mieux vers 14h00. car ils doivent se préparer et parcourir 80 km de piste peut-être encore plus difficiles que lorsque nous l'avons empruntée. Nous attendons avec confiance, tandis qu'il pleut de plus en plus et que la terre se gorge d'eau tout autour. Aux environs de 14h00, nous entendons le son d'un moteur. Bientôt le tracteur est à côté de nous. Le ranger est très amical, mais je suis vraiment stupéfait qu'il soit venu sans la moindre sangle, avec ses chaussures de ville et son uniforme tout propre et parfaitement repassé. J'accroche notre sangle au tracteur en pataugeant, et notre ranger commence à nous tracter, en ayant bien pris soin de ne pas se salir. Son engin reste scotché, même si j'essaie de l'aider avec le moteur de nôtre propre voiture. Je suis effrayé quand je vois qu'il insiste, creusant de très profonds sillons sous ses énormes pneus crantés! Je lui fais signe de la main pour
l'arrêter immédiatement et il ne s'y plie que très tardivement. Je le rejoins et lui dis qu'il serait peut être plus judicieux de faire un tour complet et de se replacer sur la piste inondée, pensant que l'eau pourrait nettoyer ses pneus. Nous sommes inquiets de voir que même son tracteur a des difficultés pour sortir des ornières qu'il a lui même creusé! il y parvient pourtant, et la tentative suivante sera la bonne. Il ne s'arrêtera pas avant que nous ne soyons bien loin de l'endroit ou nous nous étions enfoncés!
Je n'ose lui demander de s'arrêter afin que je récupère les sand ladders et le support du cric enfoncés dans la boue. Si vous passez par là bas d'ici quelques mois, vous pourrez peut-être les récupérer....
Notre sauveur:
Vidéo 2:
EmbourbésVidéo 3:
Embourbés encoreVidéo 4:
Sauvé, en route vers Xadé