Bon alors chouette si la destination vous plait
Donc on y retourne aussi sec
Jours 3 :
Aujourd'hui on va voir le groupe situé dans la forêt principale de Nyungwe. Il est normalement moins « facile » et moins sûr mais bon le bon coté est que nous gratons 30mn de sommeil du coup, lever 4h c'est la grasse mat
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Route vers le GQ à Huwinka, inscription et on entame une longue descente avec le minibus sur une piste défoncée à flan d'une pente ultra raide. Le chemin se réduit sans cesse et se termine nez a nez avec un camion en vrac sur le coté et un autre sur la piste venu lui prêter assistance. Ça parle fort, on descend à pied, ils vont se dégager et notre chauffeur nous rattrapera ensuite.
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Vu le site nous pensons la piste bloquée pour des heures mais notre brave Félix arrive 20mn plus tard, effectivement en Afrique il y a des miracles tous les jours
Nous remontons, encore 20mn de piste et nous arrêtons à la sortie d'un village. Comme toujours les gens et les enfants affluent on discute un peu, on fait quelques images des enfants ponctuées par des éclats de rire quand ils se voient sur les écrans et d'un coup… On entend des vocalises de chimp et pas qu'un seul. Nous commençons à rêver !
Un trackeur arrive discute avec le guide et nous voila de nouveau sur un joli petit chemin. On y croit et le chemin et le terrain semblent plus accueillant
Hélas 5mn plus tard on pique à travers bois "pour aller plus vite". Aucun problème on a retenue la leçon le matériel est dans le sac, on a de l'eau et des bananes on est paré. Nouvelles vocalises des chimp, ça sent bon pitain ils sont pas loin.
Et là c'est le drame ! On attaque une pente... Aujourd'hui encore j'hésiterais entre mur de liane ou mur tt court
Couvert d'herbes hautes où on ne voit pas nos pieds qui eux ne rencontrent pas d'appui solide mais juste un malestrom de liane, plante et feuilles glissantes posées sur une terre grasse tout aussi glissante.
Et pour compliquer notre tâche il faut aller vite, très vite même, en fait il faut suivre le rythme des trackeurs afin de tous arriver groupés et limiter les risques de voir les chimp s'en aller jouer ailleurs.
Même allégés les sacs pèsent, les 1800 m d'altitude se font encore sentir et le dernier quart d'heures les gars nous remorquerons littéralement sur la pente pour tenir le rythme imposé. On arrive le palpitant à 200 avec comme seule pensée " pitain je vais crever !"
et là on trouve un énorme ficus avec un petit groupe de chimp mâle en train de manger tranquillement.
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La lumière est mauvaise (3/4 face), l'impossibilité d'utiliser le flash ne permet pas de lever correctement le contre jour mais qu'importe les 90 minutes suivantes seront excellente. Assis callé contre la pente, nous observons, filmons, photographions nos petits amis en plein repas. Ils nous jettent à peine un œil de temps en temps.
Je tente le doubleur sur le 300 mais impossible d'en mettre un dans le viseur. Non pas qu'ils soient très mobiles mais pas moyen. Et puis je suis vraiment pas riche en lumière et déjà F4 avec le 1.4 à 800iso j'ai vraiment pas des vitesses de fou donc je fais sagement la séance au comme ça. Un moment je regarde le terrain et entrevoit une possibilité de se décaler de 100m sur la pente pour réduire l'angle avec le soleil. J'hésite à demander au trackeur si c'est possible mais j'ai trop peur que le mouvement inquiète nos amis. Tant pis pour les photos on reste comme ça.
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L’arbre est encombré, outre quelques l’Hoest, quelques Braza passeront aussi. Tous fort bien tolérés d’ailleurs par les chimps. Tous juste un grognement d’avertissement de temps en temps.
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Le retour sera presque aussi compliqué que l'aller sauf que là on prend notre temps et on y arrive seul.
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Un village traversé. Les vêtements posés à gauche ne sèchent pas c’est l’étale d’une boutique
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Le village vu d’en haut.
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Un œil de mécanicien exercé notera aussi l’inquiétante inclinaison de notre roue avant gauche. Le triangle tiendra jusqu'à Kinigi où on nous amènera un autre véhicule
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Retour au qg de l'ORTPN nous sommes heureux cette fois ci nos cousins étaient bien au rendez vous.
Retour a Guisakura, repas et l'après midi nous allons aux colobes mais nous n'avons aucune idée du lieu nous restons donc avec nos fringues "de forêt" couvertes de boues et on tue le temps avec les colibris dans les fleurs.
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Et là nous voyons arriver un groupe d'anglais, basket blanche, pantalons de brousse de marque immaculés, bref un rien décalé. Le guide arrive: en fait le groupe de colobe est dans une portions de forêt à 1km de là, nous y allons à pied par la route, puis par un petit chemin dans les plantations de thé et nous débouchons d'un coup sur nos petits amis, en bordure de forêt.
Plantation :
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Les appareils commencent à crépiter et on a encore ce *$ù^$* de contre jour. Timidement et sans grands espoirs je demande au guide :
- on peu utiliser le flash ?
- aucun problème, ils sont habitués.
Ha bon cool, on observe le groupe et les jeunes, on photographie, on se décale un peu et on recommence.
Puis le groupe recule un peu dans le bois, on nous emmène sur un jolis petit chemin avec de jolis marche renforcées en bois et nous suivons le groupe 20m plus bas en bordure d'une petite rivière qu'ils franchissent un a un par la canopée. Derrière une anglaise ne suit pas, pire c'est limite si elle ne descend pas les marches assises.
Nous regardons nos petits amis s'en aller et apercevons l'unique hocheur survivant dans le bois. Le guide nous explique que bien que séparé par 10km (au bas mot) de plantation de thé les chimpanzé font régulièrement des raid et viennent ici chasser les colobes (pour les manger je précise). Etonnamment ils ne chassent que le colobe et se donnent beaucoup de mal en plus, la raison invoquée serait que le colobe " c'est meilleur ".
En attendant les anglais découvrent un rien horrifie les mœurs guerrières et culinaires de nos cousins et, en passant, nous ajoutons le mots "Apes" à leur vocabulaire. En réponse ils nous annoncent fièrement que les chimpanzés sont comme nous des mammifères ... Certes ...
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Le dernier hocheur
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Nous comprenons aussi que le lendemain ils vont voir les chimp et le site n'est pas encore décidé.
Le soir venu nous leur montrons quelques images des chimpanzés du matin et un rien inquiet quand à leur niveau " physique " nous les mettons un peu en garde contre les difficultés du terrain et essayons de brosser un tableau honnête de la situation. Prenez les bâtons de marche, à boire, à manger, ne sortez pas vos appareils avant ils vous gêneront, soyez prêt à marcher beaucoup, etc
Histoire qu'il ne se fasse pas cueillir à froid comme nous. Au bout de 20 mn l'anglaise qui avait peiné dans l'escalier dans la forêt renonce et fond en larmes en annonçant à son groupe qu'elle va les ralentir donc vaut mieux ne pas qu'elle y aille.
Bon, ce n’était pas exactement le but de notre discours et on repasse le quart d'heure suivant à la convaincre d'y aller malgré tout mais en étant consciente des difficultés. Si ça se trouve ils seront très accessibles, les guides font tout pour aider, etc, etc, etc.
Au pire si elle n'en peut plus elle restera sur place avec un trackeur et voila ! Mais si les autres reviennent en les ayant vu après 10mn de marche elle risque d'être un tantinet dégouté de ne pas avoir tenté sa chance.
Et effectivement ils seront plus chanceux que nous et de surcroit les trackeurs la porteront littéralement pour la montée.
Fin de journée, les chimpanzés étaient au rendez vous cette fois ci, on s'endort serein et heureux !