Echappée de dernière minute à Madagascar

[Mth]

Ce carnet va vous raconter une semaine d'oubli total en croisière à Madagascar. Nous étions ma compagne et moi dans un moment difficile point de vue professionnel et cherchions un voyage de plus ou moins une semaine pour s'échapper. Je cherchais une méharée et j'ai trouvé une croisière. Y étant déjà aller en 1993 on a réfléchi .... 1 seconde. le récit est de Geneviève ma compagne.

Madagascar 2
Du 7 au 15 mars 1999

Dimanche 7 mars 99

A Bruxelles, il pleuvine et il fait froid. Départ en Thalys de la Gare du Midi à midi 40. Transfert à Paris en RER jusqu'à Anthony (tarif 1e classe mais assis en 2e comme quoi il n'y a pas que dans les pays lointains qu'on se fait rouler…) puis l'Orlyval jusqu'à l'aéroport. Enregistrement des bagages et attente plusieurs heures pour embarquer. Je bouquine, Manu observe les autres passagers.
 
Pour des raisons d'encombrement céleste par des cohortes de charters de vacanciers, notre avion Corsair décolle avec près de 2h de retard, dont une passée dans l'avion à poireauter. Heureusement qu'on a osé aller demander un changement de nos places au guichet d'enregistrement (à une employée maussade, mais comment lui en vouloir, elle qui reste dans la grisaille parisienne…), car nous sommes en effet mieux placés qu'initialement. Côté couloir, pas trop loin de l'écran. Enfin vers 20h, on décolle. Souper couscous, film d'action « Ennemi d'Etat » (avec Will Smith et Gene Hackman) puis film d'animation « Fourmiz », pendant lequel Manu dort déjà. Moi, comme d'habitude en avion, j'insomnie joyeusement jusqu'à 3 h du matin, lorsque nous survolons Nairobi. Sommeil rapide donc puisque les hôtesses, soucieuses du jet-lag, nous réveillent avec lumière et petit-déjeuner à 4h30, soit deux heures avant l'arrivée. 

[Mth]

Lundi 8 mars 99

Atterrissage à Antananarivo à 7h30 heure locale. La température est de 17° C, mais le ciel est couvert. Accueil VPM par Mouni, une jeune Malgache de type asiatique et Dams, un beau Malgache. Rencontre et découverte de deux équipiers français, Gérard (env. 40-45 ans) et Laurent (30-35 ans). Petite balade en Toyota 4x4 jusqu'au marché artisanal où les échoppes attendent le touriste. Je me sens vraiment naze et ne pense qu'à dormir. Manu est plutôt excité… Les souvenirs reviennent à la pelle (de notre premier voyage à Madagascar en 1993). A 11h enregistrement des bagages pour Nosy-Be et « lunch » au bar de l'aéroport : nems et sandwichs arrosés de THB (Three Horses Beer). On fait la connaissance de deux guides VPM/Nouvelles frontières très sympas. A 12h45, décollage pour Nosy-Be : sieste réparatrice pendant l'heure de vol dans ce vieux 737 qui ressemble à un vieil autocar.
 
A Nosy-Be il fait 28° et le ciel est d'un bleu lumineux ! Accueillis par deux malgaches, avec des colliers de fleurs très parfumées (ylang-ylang et frangipanier). Cela nous embarrasse un peu pour le côté « gros touriste allemand arrivé à Tahiti », d'autant que nous sommes les seuls passagers à « profiter » de cet accueil, mais cela sent vraiment bon. On récupère les bagages et on part pour le port, à 11km, où nous attend le Nosy Pearl, beau bateau blanc fier comme un oiseau. C'est avec un dinghy que nous le rejoignons avec nos bagages.

Le skipper s'appelle Bernard, c'est un Français qui bourlingue depuis des années sur les mers Caraïbes et Océan Indien. Une superbe Seychelloise, Ruth, est sa « matelote » (qui partage sa cabine…). Parmi les clients, trois Français, Gérard, Laurent et Nadine, plus nous deux. Sept passagers pour la nouvelle croisière sportive Nouvelles Frontières vers l'archipel des Mitsos, au Nord de Nosy Be. Le bateau, c'est un xxx ?
Après le planteur de bienvenue (cocktail à base de rhum et de fruits exotiques), nous nous installons à bord dans les cabines, petites mais confortables, toutes pourvues d'une ultra-mini salle de bains avec douche et WC. L'intérieur du bateau est tout en bois, et a l'air neuf. Amusant, il est enregistré à Luxembourg et arbore le drapeau belge ! Dernières courses, et puis départ au moteur pour quitter le port, avant d'hisser la grand-voile et le génois. Cap sur Nosy Komba. J'ai quelques craintes quant aux manœuvres de navigation, mais Ruth fait tout, sous les ordres de Bernard. On passe dans un grain, petite pluie bienvenue pour nous rafraîchir, avant de mouiller devant Nosy Komba, que nous visiterons demain. Baignade… quelle volupté de plonger dans l'eau alors qu'à Bruxelles, l'hiver persiste. Tout cela semble fort irréel.

Complètement fou de retrouver là, en maillot à nager dans la mer turquoise ! Apéro planteur avec chips et pop-corn, tout en faisant connaissance. Souper sur le pont, après un superbe coucher de soleil dans un ciel sculpté par les nuages éclairés d'orange, rose, violet… Menu trois étoiles : crevettes à la sauce malgache, délicieuses ; salade de tomates, chou blanc et riz. Avec un vin blanc malgache tout à fait acceptable en ces lieux. On s'effondre ensuite sur la couchette, pour notre première nuit à bord, bercés par le roulis. Un peu chaud !

[Mth]

Mardi 9 mars 99

Réveillés par le ciel bleu, aperçu à travers l'écoutille, vers 7h30. Il fait très beau. On profite encore un peu de la cabine… puis plongeons dans l'eau plus fraîche qu'hier, mais quel plaisir de se rafraîchir après la moiteur de la nuit.

Petit-déjeuner dans le carré : bananes, thé malgache, pain et confiture de fraises. Départ en dinghy pour l'île aux lémuriens, Nosy Komba. Joli petit village (comme à Sainte-Marie, découvert en 1993), avec quelques marchands d'artisanat touristique (tissus paréos, bois sculptés, coquillages, superbes maquettes de bateau en bois).

Le «site » de lémuriens est payant (2500 francs malgaches, soit 15FB ou environ 0,375 euros) pour les photos. Il s'agit en réalité du coin du village où les lémuriens trouvent de quoi se rassasier, en chipant quelque nourriture aux habitants. Balade dans le village, le soleil commence à taper et l'ombre est bienvenue. Je me baigne, avec un petit garçon fou-fou.
 
Nous rejoignons les autres au bar de la plage pour une bière désaltérante. Retour sur le bateau et départ à la voile. Le soleil tombe dru et le bateau n'offre que peu de coins d'ombre. Je sieste un peu dans la cabine jusqu'au dîner sur le pont, à l'ombre du tau dressé. Salades et poisson fumé. L'après-midi se passe en navigation, coups de soleil et crème solaire. Pêche d'un waou, gros poisson malgache. Râpage de noix de coco sur un petit siège en bois monté d'une lame qui sert à gratter le coco.

Navigation plein large jusqu'à des falaises pleines d'oiseaux. Mouillage près d'une plage au coucher du soleil. Baignade vespérale, douche puis repos. Apéro avant le souper, à l'intérieur car pluie d'orage. Au menu : calamars au coco, riz et purée de pommes de terre. Vins blanc et rouge pas trop mauvais. Léger malaise stomacal pour moi car cela tangue un peu. Il pleut de plus en plus. Au lit vers 21h30, dans une cabine un peu chaude, seules les hublots de coque étant ouverts à cause de la pluie. Bercés par le bruit de l'ancre qui frotte…

[vinnylove]

Tes couchers de soleil sont un appel à ne rien faire de la journée   

la matelote aussi d'ailleurs     

[zabinouk]

C'est un véritable rêve en ces tristes journées d'automne, ou bien est ce déjà l'hiver?

[griffe]

Aucun doute là dessus, crapahuter dans les iles autour de Nosy Be, ça doit pas mal changer les idées...
J'attends la suite ! Je ne connais pas du tout cette région de Mada !

[Mth]

Mercredi 10 mars 99

Ciel nuageux mais soleil quand même. Lever 8h, baignade avant le petit-déj. Avocat à la cassonade -insolite mais excellent (en Europe, on ne songe pas à le manger comme un fruit.) - bananes, tartines à la confiture. On démarre pour rejoindre une jolie île, où nous abordons en dinghy. La plage est sauvage, bordée de rochers noirs très particuliers. Repos à l'ombre d'un arbre très parfumé (frangipanier ?). Nadine ramasse des coquillages, Manu traque les oiseaux avec son appareil, je lis, les autres se baladent. Pendant ce temps, Bernard fait tourner les batteries pour le frigo. Baignade jusqu'à midi où nous regagnons le bateau protégé d'un tau. A l'ombre nous dînons de poulet grillé sur le barbecue ! Celui-ci est situé à l'arrière du bateau, bien sûr fixé à l'extérieur de la rambarde. Lorsqu'il est refermé, on peut croire qu'il s'agit d'une balise radar ! Très agréable ce premier barbecue de l'année, même si les morceaux de poulet sont un peu brûlés. Puis départ navigation moitié à la voile, moitié au moteur.

 

Le soleil tape et les peaux rougissent. A part ça, tout baigne. Pas trop sportif, en fait, cette croisière « sportive ». On bénéficie de la présence de Ruth, la matelote qui cuisine hyper bien et qui aide Bernard à la manœuvre. Tout confort donc. D'autant plus que nous sommes sept sur un voilier prévu pour 10 ! De l'espace donc. Question navigation, c'est plutôt du cabotage : on ne navigue jamais que quelques heures, et si le vent faiblit, on met le moteur en marche. Dommage pour le charme. Musique à bord, plutôt agréable. Arrivée dans une petite baie très poissonneuse où on « snorkele » un peu, tandis que Bernard pêche avec sa bouteille de plongée : mérous et deux autres poissons non identifiés pour le repas.

Superbe coucher de soleil pendant l'apéro (planteur), mais la pluie du soir nous oblige à souper à l'intérieur, au chaud ! Poisson cru aux épices malgaches et poisson cuit en sauce au riz. Un délice. Tous les « vasahas » ont la peau rouge des coups de soleil malgache. Pousse-café sur le pont : un punch coco pour faire de beaux rêves.

[lozerefamily]

Merci de nous faire partager ce merveilleux moment, le pied total , un de mes rêves!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

[Mth]

Jeudi 11 mars 99

Lever 8h. Baignade, petit-déj, vaisselle puis on débarque sur la petite plage avoisinante. Coquillages et gros bourdons ! Baignade puis retour à bord. Départ vers la Grande Terre, soit l'île de Madagascar proprement dite. Dîner au large : poisson grillé et riz. Simple mais délicieux. Sieste à l'ombre, enfin recroquevillée dans un coin d'ombre, derrière la grand-voile. Navigation au Nord, on remonte la côte malgache. Le temps est chaud et lourd. Mouillage dans une baie où le bateau s'échoue sur un banc de sable. Heureusement, c'est marée basse. Y a qu'à attendre. Les hommes vont à terre en dinghy, nous restons à bord, tranquilles. Deux Malgaches en pirogue nous abordent pour échanger des mangues contre des tee-shirts.



Petite pluie fine tombant d'un ciel gris très nuageux, sauf un petit trou pour le coucher de soleil. Tentative de dégager le bateau à l'aide du dinghy (et d'une corde attachée en haut du mât) qui réussit, mais le voilier se recoince un peu plus loin. Un vrai champ de mines, cette jolie baie.
 
C'est que les fonds marins ne contiennent pas que du sable, mais aussi de gros « champignons » de coraux qui piègent la coque du bateau. Le skipper est très énervé. C'est vite la nuit noire. Apéro bière ou planteur avant de souper sur le pont de poisson cuit au four avec des pâtes au gingembre. Malgré les ingrédients fort semblables de jour en jour, les repas sont variés par les préparations culinaires qu'imaginent Ruth. Je ne traîne pas et dès 21h30, je regagne mes plumes. Façon de parler car l'air est doux, un drap suffit pour se couvrir au petit matin. Par le hublot, clair de lune. Les nuages ont filé. 

[zabinouk]

Il y a le feu au ciel, c'est sublime

[Mth]

Vendredi 12 mars 99

Réveillés à 7h30, pour découvrir un ciel tout bleu. Baignade et petit-déjeuner tranquille. Il fait assez chaud. Des gens en pirogue nous apportent des crabes de palétuviers, tout boueux (beek !) en échange de tee-shirts et de médicaments dont ils sont dépourvus.

Bernard et Gérard vont inspecter la baie et placer des balises (bouteilles plastiques) là où il y a du fond (ou le contraire, je ne sais pas). En tout cas, ils « flèchent » notre échappatoire vers la haute mer, et retour vers les îles oµ le vent est plus agréable. Près de la grande terre, l'air est plus sec et chaud. Au large d'une très jolie plage, Nosy Lava, on déguste les crabes ébouillantés et délicieux. Plongée tuba sur les coraux.

L'après-midi le vent se lève et nous partons à la voile par 6-7 nœuds d'allure.Ça tangue un peu, et je ne suis pas dans mon assiette. Ciel orageux, mais arrivée au coucher de soleil dans une baie abritée d'où on aperçoit les éclairs lointains.

Ici ce sont des langoustes que les habitants locaux nous vendent 20000 le kilo, soit environ 120 FB/kg, un prix dérisoire. Elles sont superbes, très colorées et posent pour les photos.

Apéro planteur et souper à l'intérieur car il pleut. Un peu chaud et moite le carré, mais à l'abri de la pluie tropicale. Crabe et riz. Soirée tranquille en écoutant « T'es vivant » de Bernard Lavilliers et en sirotant un petit punch aux fruits (litchis et ananas). Dodo 

[Mth]

Samedi 13 mars 99

Départ 6h, à l'aube, au moteur. Ça tangue, mais on reste couchés jusqu'à 7h. Puis bronzette sur le pont tant que le soleil ne tape pas trop fort. Un peu de houle. Vers 11, arrêt en pleine mer pour une trempette rafraîchissante car tous ont chaud.

On repart, avec le tau, pour l'ombre. Mouillage dans une mer turquoise, au large d'une jolie plage - elles le sont finalement toutes, idylliques, de rêve, comme sur les catalogues -, non loin de Nosy Be. Au dîner, le festin : langoustes grillées au barbecue. Succulent et pas trop difficile à décortiquer.

Baignade. J'essaie le masque et tuba, mais à la vue des fonds marins, c'est l'angoisse, inexplicable mais forte. Je ne parviens pas à lâcher l'échelle du bateau. Les autres nagent plus loin et observent une tortue marine !

Vers 16-17h, on repart alors que le soleil baisse. Dans les baffles, le Grand Bleu d'Eric Serra. Ambiance pour cette dernière nav', à la voile, au son de cette musique mythique. Mouillage au port d'Hell-Ville.

Apéro bière, souper foie gras et langouste ! Grosse pluie entre 19 et 20h, histoire de se réhabituer ? Trois planteurs pour se mettre en forme et virée à 22h, vers la discothèque locale « Au moulin rouge » encore déserte à cette heure ! Déprime. Décidément je sais pourquoi on ne va pas souvent en boîte. Peu à peu la foule arrive. Musique européo-boum-boum et drague dans tous les coins. Manu tape dans l'œil d'une petite malgache à qui je signale ma présence très gentiment. Beaucoup de frottis-frottas (collé serré) entre les prostituées, très jeunes, et les vasahas, très vieux. Un vétéran de Montpellier vient jusqu'à me baratiner. C'est que Nadine et moi sont les deux seules femmes blanches ! On danse quand même, mais il fait très chaud . Vers 1h, Manu et moi regagnons le bateau avec Ruth, les autres rentrent une heure plus tard. 

[Simba]

Je tenterais bien le pied marin pour déguster des planteurs, au quotidien  et me gâver de ces couchers de soleil flamboyants.

Avocat à la cassonade -insolite mais excellent (en Europe, on ne songe pas à le manger comme un fruit.)

C'est vrai...Nous c'est plutôt vinaigrette et poivre...

Musique européo-boum-boum et drague dans tous les coins. Manu tape dans l'œil d'une petite malgache à qui je signale ma présence très gentiment.

Beaucoup de frottis-frottas (collé serré) entre les prostituées, très jeunes, et les vasahas, très vieux

Ca c'est tout de suite, moins drôle...

[babelilu_007]

Très sympa cette virée en bateau ! Et ces langoustes me font trop envie 

Les couchers de soleil sont magnifiques !!!

[fendleroc]

Très belle échappée bleu azur et superbes couchers de soleil? Les langoustes et les poissons frais crus ou cuits