REVEIL… Non plutôt reveiiiiilahhhh...
L'odeur de moisi a disparu, la chambre est belle, dehors des oiseaux piaillent, je jette un oeil dehors..... C'est… Beau......
Premièrement réveiller mon titi qui écrase.... Marche mal, grognements, retournement, endormissement…
Une petite heure plus tard nouvelle tentative qui marche et madame coupe pétard et paupière de plomb condescend à poser ses mignons petons sur le carrelage oignon (c'est pour la rime et oignon blanc ça existe bien non?)
Après de rapides ablutions nous nous dirigeons vers le buffet, on nous assigne une table et un serveur et pendant que des chats faméliques viennent se frotter à nos mollets nous contemplons l'océan indien (pour paraphraser mon fils « ça le fait grave »).
Bref à part que je suis déguisé en chasseur alpin et qu'il va falloir se tartiner de la plage c'est un peu le bonheur…
Il ne va rien se passer de captivant pendant plusieurs jours jusqu' à ce que l'on décide de visiter Mombasa.
Notre réceptif nous affrète un bus pour la visite et c'est parti direction le bac.
Comme on est en plein jour qu'il y a beaucoup de circulation dont des camions et que notre bus est plutôt mini le trajet n'est plus effrayant, la volonté manifeste de notre nouveau chauffeur de ne pas passer à travers son pare brise est rassurante et de fait le trajet devient intéressant, bien sur dans ce cas de figure c'est nous qui nous rabattons en urgence sur le bas coté mais comme on écrase personne et que l'on s'arrête avant le fossé, c'est cool.
Nous pouvons observer la vie des kenyans le long de cette route très fréquentée. Nous sommes vraiment à des années lumières de ce que l'on connait en termes de commerce...
Nous voyons donc nombre de commerces....
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Les HLM de Mombasa.....
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Et nous commençons la visite de la ville par un hypermarché du touriste; gardé à l'entrée et marbré tout le long ; j'oubliais presque : hypermarché du bijou.
Personnellement j'adore que l'on me force la main avec de grosses ficelles alors je joue le jeu jusqu'a la caisse ou je me ravise.
Lourd regard de reproche du gérant indou à notre guide et retour dans le bus pour la visite du marché.
Quand j'étais plus jeune je me souviens n'avoir pas compris une expression dans un livre: « la cour des miracles » je ne saisissais pas le concept et je retenais miracle pour son sens romantique.
Le marché de Mombasa c'est une foule bruyante compacte tellement compacte que l'on commence à prendre peur de perdre de vue le guide, dans cette foule on sent toutes sortes de regards sur vous, les indifférents qui glissent sur nous, les surpris qui s'interrogent, les avides des marchands ambulants de n'importe quoi qui se précipitent sur vous.
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Notre guide nous promène dans 2 ou 3 boutiques d'épices et de mercerie typiques selon lui où l'on peut acheter mais nous nous sentons tellement oppressés, observés, rejetés que nous mettons vite les pousses et demandons à repartir. Le guide semble contrarié mais nous enjoins de le suivre et de nouveau, ces regards, cette pauvreté partout. Les femmes musulmanes se détournent comme fouettées par nos seuls regards, des enfants jouent dans les jupes de leurs mères, des chatons mourants appellent en vain la leur. Partout se mêlent de l'abattement de la résignation mais aussi de la joie des discussions des rires des cris avec cette chaleur qui fait entrer cela dans votre crane comme une massue.
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Au moment de remonter dans le bus il y aura cette supplique terrible d'un petit vendeur à la sauvette buriné et usé par les années qui nous voyant tenir quelques épices bien emballées dans un joli plastique. Me lancera cette phrase qui résonne encore dans ma tête 8 ans plus tard, reste plantée dans ma conscience comme un dard brulant: Why do you promote Indiens
Alors tout à coup je reprenais mes esprits et comme un et un font deux la vérité sidérante de ce pays m'apparaissait, depuis le début j'étais baladé d'hôtel en boutique, en bus en bateau selon un circuit bien huilé. Le point commun: tout ce que l'on amène voir aux touristes et ou ils sont susceptibles de dépenser leur argent appartient aux indiens...
Les anglais sont venus ils ont colonisés se sont appropriés les richesses, leurs serviteurs indiens (l'inde la major colonie) étaient avec eux. Les anglais sont partis les indous sont restés et ont pris en main l'économie du pays.
Sur la lancée de leurs anciens maitres ils ont profité de la nonchalance et gentillesse innée des kenyans ne leur laissant que des miettes...
Sans cette phrase assassine lancée du fond du cœur par ce kenyan je serais resté le gentil touriste lambda qui ne voit que ce qu'il est censé voir et qui donne son argent en pensant naïvement que cela profite au kenyans.
En jouant le jeu fléché de la filière du tourisme organisé j'ai blessé cet homme, mes reflexes de défense ont joués à fond. la peur de l'inconnu du lâcher prise m’ont empêchés de voir la profonde détresse le véritable désespoir de cet homme qui voit tous les jours les mêmes européens riches sortir du bus, s'engouffrer dans les mêmes boutiques et ressortir au pas de course apeurés par les suppliques d'un peuple qu'ils n'entendent pas.
30 secondes de retard pour comprendre et toute une vie de remords, j'aurais pu percuter dans l'instant me retourner vers lui et avec un sourire lui acheter quelques épices et lui redonner confiance en le genre humain en lieu et place je l'ai renvoyé à son enfer et ouvert la porte du mien.
Alors dans ce bus qui me ramène à mon hôtel paradisiaque me revient en mémoire la discussion que j'ai eue dans un des petits cabanons qui jouxte la plage privée de l'hôtel avec quelques uns des nombreux beachboy qui vous accostent inlassablement.
Après le temps de la négociation nous avons échangés sur nos vie respectives ils ont étés stupéfaits d'apprendre que René et moi étions ensemble par amour que je ne l'avais pas acheté de même de savoir que nos enfants étaient scolarisés gratuitement les a interloqués. Je comprends maintenant pourquoi l'ex président Moi à détourné bonne part des fonds étrangers alloués à la réflexion des routes pour se constituer un petit empire d'école privées...
Quand à nos beach boy quémandeurs leur histoire est simple. Leur village occupait le site de l'hôtel, un promoteur les a chassé, a construit ce complexe ou je me dore la pilule et comble, pour s'occuper des touristes à fait venir du personnel d'une autre ethnie et d'un même village qui gère le site au détriment et lieu et place des autochtones. Quand aux propriétaires et gérants de l'hôtel ils sont
Indiens (pas ceux avec les plumes).
Plus tard au fil de mes futurs voyages au kenya j'ai pu toujours vérifier quand c'était possible que, tous les Lodges, toutes les boutiques où vos guides vous amènent sont quasiment aux mains de la même caste hindoue.
Désormais NamiBird pourra vous le confirmer je donne directement à des kenyans, j'ai sponsorisé un photographe local avec appareil photo et graveur de cd et abreuve de photos ses proches et tous ceux que je peux revoir. Est une goutte d'eau qui ne compense pas mes larmes intérieures mais c'est la mienne et personne ne la détourne.
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Demain le paradis...