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Nouvelles: Photographe COW de l'année 2014 : Amarula
 
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Auteur Fil de discussion: Mon inoubliable voyage en Côte d'Ivoire en mars 2004  (Lu 32174 fois)
Marariver
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« Répondre #30 le: 25 Février 2007 à 20:40:02 »

Yes Yes La suite , la suite, SVP voisine, profites du temps pourri que l'on a sur la région pour continuer, a moins que tu ne digère une fondue, là c'est de saison Rire

Merci pour ton enthousiasme voisine du vignoble vaudois ! Non, ps de fondue aujourd'hui mais...une raclette !!!
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Floflo
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« Répondre #31 le: 26 Février 2007 à 12:16:10 »

Je suis bien contente que tu te sois lancée dans ce récit que je viens de lire d'une traite... comme c'est bien raconté ! on s'y croirait... moi aussi tu as réussi à me faire pleurer avec ton récit sur l'orphelinat, c'est tellement merveilleux de donner un peu de bonheur à ces enfants qui n'auront sans doute pas beaucoup de chance dans leur vie - même sans photo on sent toute l'émotion ressentie de part et d'autres
Merci pour ce partage  J'aime
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Floflo

On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités - Mahatma Gandhi
kiserian
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« Répondre #32 le: 26 Février 2007 à 13:13:51 »

Merci de ce beau récit Marariver.

Je ne connais Abidjan que par le hublot de l'avion et par deux transits à son aéroport.
Y aller en 2004 de surcroit ce n'est pas banal (à cause des évènements de 2002/2003 et de la partition/guerre qui ficherait la trouille à plus d'un)...Bravo. Clin d'oeil
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Keekorok
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« Répondre #33 le: 26 Février 2007 à 18:47:54 »

Tu m'avais déjà tout raconté, mais je prends un immense plaisir à me plonger dans ton carnet de route très prenant et touchant! Yes
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Marariver
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« Répondre #34 le: 26 Février 2007 à 22:03:31 »

11 mars 2004.
En nous levant, à 6 heures ce matin, nous ne savons pas encore que ce jour  marquera au fer rouge le peuple espagnol, en raison des attentats islamistes qui ont frappé la gare de Madrid...  Choqué

Lors de notre escapade campagnarde, nous avions fait connaissance d'un jeune français, Stéphane Brisset, gérant d'une ferme-laiterie à Bingerville. Nous avons juste échangé quelques mots avec lui et il nous a spontanément offert une visite de sa ferme "Nouvelle Normandia". Mieux : il nous a même proposé de passer nous prendre à notre domicile ! Sympa, non ?. Il vit à Abidjan et pas très loin de "chez nous".

A 6 h.3O, nous nous engouffrons tous les trois dans sa jeep et en route pour la ferme ! L'harmattan nous reste fidèle, la ville s'éveille doucement, les voitures commencent leur tour de chauffe et beaucoup de piétons se rendent au travail "pole pole" !! Clin d'oeil

Stéphane adopte, lui aussi, une conduite "très sport" ! Il est beaucoup plus nerveux qu'André ! Il klaxonne avant chaque manoeuvre et hurle des noms d'oiseaux à tout bout de champ ! Nous trois, on se marre !! Rire

Enfin, après un parcours agité, nous arrivons à la "Nouvelle Normandia". Nous découvrons un grand troupeau de vaches broutant paisiblement. Elles sont de races bien connues : Holstein, Brunes et Montbéliardes ! Clin d'oeil Insolite parmi ce troupeau : plusieurs aigrettes ! Nous sommes bien en Afrique !

Le cheptel est composé de 52 têtes de bétail dont 27 vaches laitières. Le personnel comprend 13 employés qui se répartissent le travail à l'écurie (traite à la machine, nourrir les animaux et nettoyer) et la fabrication du fromage, du beurre et des yogourths.

Mon mari et Evelyne, issus d'un milieu rural, sont très intéressés par le travail d'écurie,les vaches, les génisses et les veaux tout mignons, Moi, j'écoute aussi les explications de Stéphane mais je suis surtout occupée à faire de nombreuses photos !

Après le travail de la ferme, nous avons l'occasion de visiter la laiterie et de voir la fabrication des produits. Un informaticien s'occupe de toute la partie administrative et nous impressionne par sa grande taille ! Il ressemble plus à un basketteur qu'à un comptable !! Yes

Pour terminer, nous avons droit à une sympathique dégustation de tous les produits laitiers. Nous ne manquons pas, bien sûr, de faire quelques provisions pour les jours à venir !

Cette ferme-laiterie vend ses produits à des clients privés et particulièrement en "vente à domicile". Ce sont certainement les gens de la classe supérieure qui se fournissent à la Ferme Nouvelle Normandia, étant donné les prix assez élevés :

1 litre de lait demi-écremé :                            CFA 1'000     (1.50 euro environ)

1 litre de lait entier                                        CFA   975

crème fraîche                                               CFA 1'350

1 yogourth                                                   CFA   325

1 petite meule de fromage Binger                   CFA 15'000

Un demi-Binger                                           CFA   7'500

Beurre (j'ai pas noté le poids)                        CFA   1'000

Puis, Stéphane nous "enwagonne" à nouveau dans sa jeep et nous fait même une fleur (c'est la cas de dire) sur la route du retour : on visite une allée de bambous et une jardinerie de fleurs exotiques : magnifique !! Les bambous forment un arc complet au-dessus de la route et nous admirons, humons et commentons de nombreuses espèces d'orchidées, fleurs d'ananas, hibiscus, anturiums et bien d'autres. Sourire

Nous voyons, pour la première fois, un poivrier : des feuilles très vertes ressemblant à des feuilles de thé et plein de petites grappes de poivre vert que ne ne manquons pas de déguster !

Stéphane nous reconduit à Abidjan et nous nous quittons en le remerciant chaleureusement de cette belle matinée. Yes

Les Schulé sont tout heureux de nos cadeaux "lactés" et nous décidons de partir tous les cinq pour un restaurant typique, situé au bord de la lagune. L'harmattan est si violent tout à coup que nous avons l'impression de voir débarquer une tempête de sable !! Lèvres scellées Nous nous régalons d'un poulet yassa (au citron) et de machoiron braisé (sorte de gros poisson).

La journée fut longue et bien remplie. Nous rentrons "chez nous", nous palabrons avec Mariam, Lydie, Sylvie qui vivent tout près et nous ouvre leur porte à chaque instant. Les Africains sont toujours si chaleureux, si conviviaux, si naturels. On apprécie  J'aime J'aime !

Le lendemain, nous prenons un petit-déjeuner fruité à la maison. André et Paulette nous proposent d'aller faire les courses en leur compagnie, dans un grand centre commercial. Et bien, on se croirait en France !! Et on ne voit pratiquement que des clients français, avec quelques Africains par ci, par là ! ça, c'est pas très "local" !!

Juste à la sortie du magasin, j'aperçois un grand tableau d'affichage aux annonces insolites pour des Européens :

- A vendre : plantation d'hévéas de 10 ha !

- A vendre : un palais climatisé (?)

- Jeune Togolais, sachant lire et écrire, cherche un emploi de cuisinier dans restaurant de
   spécialités libanaises et européennes.

- Mlle Kouassi Akissi Micheline, sachant lire et écrire, de nationalité ivoirienne, cherche un
   emploi dans les domaines suivants : nounou, nénage, gérante.

Soirée calme, repas : salades - fruits - fromages et yogourths de la ferme (!)  Clin d'oeil

Ce matin est à nouveau le prélude à une journée formidable et riche en émotions. En Afrique, il se passe toujours quelque chose ! J'adore !

Je remplis à nouveau une autre valise de vêtements d'enfants, livres, etc. Nous nous rendons dans une petite communauté : Ono, où vivent deux ou trois familles assez pauvres que connaissent les Schulé.

Nous quittons Abidjan à 8 heures sous la chaleur habituelle mais, ô miracle, pas encore d'harmattan et ciel bleu !! Schumacher est en pleine forme ce matin et nous fait une grande spécialité, peu après le départ. Il arrête la voiture et nous désigne un HLM ivoirien typique : façade toute déglinguée, lessives super colorées suspendues à chacune des fenêtres ! Il recule pour repartir mais crac ! La roue arrière se plante dans le profond caniveau détérioré ! Nous quittons la voiture et aidons activement André à libérer son véhicule ! Aussitôt, un grand attroupement de curieux nous encercle ! Une aubaine pour commencer la journée dans les rires !! J'aime

Au bord de la route, bien en dehors de la ville, je demande à André de stopper la voiture car un panneau insolite me saute aux yeux ! Il y est écrit : "A vendre remèdes pour L'ANEMIE, LA VIRILITE, PIPI AU LIT" !! c'est trop drôle ! Rire Rire

Il est vrai que les panneaux publicitaires sont très parlants dans ce pays ! On peut y voir aussi, une grosse dame souriante qui nous dit : "J'aime la Côte d'Ivoire, je paie mes impôts" ! Et aussi : "Lessive NIL, lavage à la main, LA PROPRETE SANS EFFORT !" Et encore, une grande affiche montrant 3 magnifiques enfants prenant des pauses de body-buildeurs et disant : "NIDO NESTLE, POUR UNE CROISSANCE COMPLETE" !

Et une autre méga-affiche pour les yogourths  montrant un couple amoureux tenant à chacun un pot de Yoplait et c'est inscrit : "LE PLAISIR, CA SE PARTAGE" ET une toute dernière, presque iréelle, représentant 3 hommes entrelacés et disant : "NOUS SOMMES TOUS DES FRERES ! DEPOSONS LES ARMES ! LA PAIX, MAINTENANT, ENSEMBLE" ! No comment... Heuh?

Nous reprenons la route avec force commentaires ! Après la sortie de la ville encombrée, nous nous retrouvons à la campagne où se déroule la vraie vie africaine que nous aimons !

Nous longeons la rivière Comoe, via Alepe. Nous nous régalons de scènes de vie : au bord de l'eau, des femmes font la lessive, un homme abreuve sa vache, un autre nettoie des ustensiles. Des oiseaux aux couleurs lumineuses chantent dans les grands arbres, des femmes (toujours elles) transportent du bois. Des grumiers (camions transportant les grumes) surchargés traversent le pont de la rivière. Nous nous régalons d'Afrique ! Yes Yes

Maintenant, le paysage change, il devient plus monotone, l'air est de plus en plus chaud et nous retrouvons notre fidèle harmattan ! Tout à coup, nous découvrons d'immenses et impressionnantes cultures d'ananas. Aussi loin que se porte notre regard, tout autour de nous, on ne voit que des ananas ! Trois mille hectares d'ananas à perte de vue !!! Roulement d'yeux Roulement d'yeux

La chaleur est torride mais nous décidons tout de même de faire quelques pas dans cette marée verte. C'est réellement extraordinaire.

Nous arrivons enfin dans la communauté. Une agitation bizarre nous laisse penser qu'il y a un problème important. Une petite fille prénommée Ozia est en pleine crise de paludisme. André ne perd pas de temps : il transporte la fillette dans sa voiture et la conduit lui-même (il connaît l'endroit) dans le dispensaire le plus proche... à 2 heures de route !!... Triste

En attendant son retour, dans plusieurs heures, nous sommes invités à entrer dans une petite maison de pierre au sol tout frais et sur lequel sont couchés 4 enfants. Un petit ventilateur apporte à tous,  un air bienvenu. Nous faisons connaissance avec nos hôtes, nous leur demandons de "nous raconter les ananas", nous fraternisons, nous rions. Après quelques minutes, nous sommes comme chez des amis ! J'aime

Nous nous inquiétons pour André et la petite Ozia... Sont-ils arrivés au dispensaire sans problèmes ? Comment va la fillette ? Combien de temps vont-ils devoir attendre leur tour ? Quand vont-ils pouvoir rentrer ? Triste

Nous remarquons, une fois de plus, que pour les Africains le temps n'existe pas. Ils vivent dans le présent. Ozia a été conduite rapidement dans un dispensaire, rien ne sert de s'inquiéter avant son retour !

Nous offrons "la valise" que nous laisserons à Ono, tout comme nous avions laissé la toute grande à l'orphelinat. Ces valises serviront à l'entreposage de mille choses et sont accueillies comme de précieux cadeaux. Les enfants se sont tout à coup approchés et...c'est à nouveau Noël ! Ils essaient tout de suite leurs nouveaux vêtements, leurs nouvelles chaussures, imitent le brossage des dents en riant de plaisir. Ils se regardent, ils rient mais timidement et sont priés de nous dire MERCI. Tous en choeur, ils hurlent MERCI MERCI MERCI tantines ! Moments si privilégiés... Nous nous  sentons tout à coup très proches de tous ces gens que nous ne connaissions pas il y a quelques heures ! Sourire Sourire

On nous offre de l'eau bien fraîche (en espérant qu'elle est potable...Paulette en est certaine... )Heuh? On nous apporte...des ananas tout frais, tout sucrés, tout juteux et coupés sous nos yeux gourmands ! J'aime

Le temps s'écoule. Deux heures ont passé... Nous espérons qu'André et Ozia ont trouvé le dispensaire et que cette crise de palu sera rapidement traitée...

Je demande si je peux sortir et visiter les alentours de la maison et chacun extériorise sa joie ! Evelyne et Georges m'accompagnent. Et ça valait bien le déplacement !! Nous n'imaginions pas la tranquille activité se déroulant à l'extérieur :3 ou 4 femmes sont assises sur de grosses pierres et font cuire un "repas de fête" à notre intention. Les marmites sont posées sur le feu de bois, on aperçoit de gros morceaux de canards qui frémissent (kadjenou) dans la sauce, de l'attiéke, des oignons et des tomates qui mijotent tout doucement et du poisson qui cuit (poisson braisé à coudjou).

Chacun veut se faire photographier, les femmes rient beaucoup de tout et de rien, les enfants s'amusent à toucher notre peau couleur aspirine, quelques poules curieuses picorent tout près : le tableau africain par excellence !

Les hommes sont de l'autre côté et palabrent entre eux dans leur dialecte. Ils sont assis sur un vieux banc de bois et sont calmes, calmes, calmes  Cool Cool Cool.

Il est environ 15 heures et, même si elle n'en laisse rien paraître, je sens que Paulette est inquiète... Et juste, quelques minutes plus tard, on entend ronronner un moteur ! Ils arrivent !! Soudainement, tout le monde sort de la maison et tout le monde crie en apercevant le retour de la voiture rouge !! Sourire Sourire

André et Ozia sont là ! Je vois tout de suite le visage de la maman s'éclairer et son sourire se faire plus joyeux. André sort, dégoulinant de sueur. Le voyage fut long et éprouvant mais Ozia est guérie !! Hourra !  Souriant Souriant Souriant Souriant Souriant La fillette est encore fiévreuse et fatiguée mais elle est parmi nous.  Clin d'oeil Clin d'oeil

Maintenant, toutes les femmes s'activent autour de leurs marmites, font frire les bananes, "affinent" les sauces, dressent la table : modestes récipients ébréchés dans une modeste salle à manger mais la chaleur de l'accueil, la qualité de la nourriture, la beauté des gestes et la sincérité de l'amitié provoquent chez nous une immense émotion et beaucoup de reconnaissance !  Yes Yes Yes

Avant le repas, le papa d'Ozia fait une prière de remerciement. Nous sommes tous les trois protestants mais pas très pratiquants, même si nous croyons en Dieu. Mais cette prière est si belle, si profonde et les mots sont si bien choisis que nous ne l'oublierons jamais.

Ce moment de partage, tous ensemble autour de cette grande table, restera gravé dans notre coeur, tout comme l'après-midi passé à l'orphelinat d'Akeikoi.

Après ce délicieux repas, nous nous retrouvons à nouveau à l'extérieur, tous ensemble. Nous partageons nos idées, nos impressions, nos moments de vie. J'entends soudain un cliquetis bizarre... On dirait une machine coudre. J'en parle à Evelyne qui éclate de rire en me disant de faire attention au soleil !! Personne m'aime !! Rire Rire

Je m'éloigne de la troupe et j'avance doucement en direction de "la machine à coudre" et : c'est bien une vieille machine à coudre à pédale !!! Yes Yes Je vais discrètement chercher Evelyne et nous nous permettons de nous approcher. Une jeune femme confectionne une blouse dans un beau tissu rouge à gros dessins. Elle nous fait signe de la rejoindre avec de grands gestes. Nous voyons immédiatement qu'elle a un sérieux problème avec l'encolure !

J'encourage Evelyne, qui est une très bonne couturière, à proposer un "petit coup de main". La jeune femme n'attendait que ça. Quelques minutes plus tard, la blouse est terminée, la jeune fille radieuse. Elle accroche un bébé dans son dos et empoigne son fer à repasser ! Jamais pensé voir un engin pareil, comme chez nous il y a un siècle !

Le fer est en fer (faut l'faire!!) très gros, très lourd et rempli de braises chaudes. Elle nous le prête et nous avons des difficultés à manier cet engin mais le repassage est impeccable.

Il est l'heure de quitter tous nos nouveaux amis avec beaucoup de reconnaissance de part et d'autre. Moment d'émotion... Pleurs

Mais ils nous réservent une dernière surprise : nous recevons chacun 2 gros ananas tout frais cueillis. Quelle délicate attention  Sourire.

Nous reprenons la route et avons l'impression que nous ne sortirons jamais des ananas. C'est pas petit 3'000 hectares !! Nous croisons soudainement...un homme à vélo ! Il coule de sueur et rentre de son travail dans les plantations. Quelle rude journée de labeur et même pas une douche pour se rafraîchir... Triste

Nous arrivons tout à coup près d'une grande coopérative, au milieu des plantations. Nous nous arrêtons et un homme très sympathique nous invite à entrer. On nous explique que 1000 ouvriers travaillent dans cette plantation avec un gain mensuel d'environ 60 euros. Un tractoriste touche un salaire supérieur, soit le double.

J'aperçois une affiche où il est écrit :

"Les Meilleurs Travailleurs du mois" sont :
Hien Kpenidommon (tractoriste) Meilleur suivi de leur tracteur
Some K. Gereaud (tractoriste) Meilleur suivi de leur tracteur

et en dessous, il est aussi écrit :

Les personnes ci-dessus sont désignées comme les meilleurs travailleurs du mois et par conséquent, la Direction de la plantation les félicite et les exorte à continuer ainsi !!  Roulement d'yeux Roulement d'yeux

En quittant ces lieux très animés, nous sourions en apercevant un immense camion, bourré d'ananas, qui arbore sur le devant, suspendus à des ficelles, 3 gros ananas tels des trophées  Clin d'oeil

Nous quittons cette région "juteuse" et "sucrée" , la tête et le coeur à nouveau débordant de souvenirs et de joie.

Demain, pour le dernier volet de mon récit, je vous parlerai d'une femme extraordinaire qui est toujours présente dans ma vie. Nous continuons à nous écrire via internet et je la rencontre dès que l'occasion se présente...
                                                  
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« Répondre #35 le: 26 Février 2007 à 22:12:20 »

C'est bizarre mais le fait de te lire nous emporte réellement en Afrique. Choqué Tu sais trouver les mots justes et nous transmettre ton amour pour l'Afrique. Yes C'est comme si on y était. Un vrai régal. Merci et vivement la suite....... Yes Yes Yes
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L'humanité court trop vite à la recherche d'un monde qu'elle veut sans doute tout meilleur.
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« Répondre #36 le: 26 Février 2007 à 22:29:07 »

Citation
Les hommes sont de l'autre côté et palabrent entre eux dans leur dialecte. Ils sont assis sur un vieux banc de bois et sont calmes, calmes, calmes  Cool Cool

Ca c'est une grande constante , "all over the world" les femmes bossent et les mecs sont au troquet en train de discuter, de boire des coups ou de jouer aux dominos ...  Grimaçant Grimaçant Grimaçant

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« Répondre #37 le: 26 Février 2007 à 22:50:30 »

On frissonne à l'idée de la gamine qui a chopé le Palu (ce jour là, il y avait une voiture pouvant l'emmener au dispensaire... Mais combien de zones, sans voitures, sans dispensaires...)

On souri, aux slogans publicitaires (Ils ont toujours été d'une imagination sans bornes, à ce sujet!  Souriant)

On salive, à votre dégustation de ces ananas bien frais...

Merci pour cette authentique plongée au coeur du quotidien de ces hommes et femmes en Afrique.
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Point besoin de porter la crinière, pour croquer la latérite afin qu'elle coule dans mes veines.



Si vous appréciez un commentaire constructif sur vos photographies.... Les autres aussi… Merci.
gerenuk
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« Répondre #38 le: 27 Février 2007 à 02:20:35 »

Merci de ce partage et de ce récit si vivant.
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« Répondre #39 le: 27 Février 2007 à 12:19:50 »

On s'y croirait presque, bravo  Yes
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« Répondre #40 le: 27 Février 2007 à 21:57:28 »

Les jours filent beaucoup trop vite ! Nous arrivons presque au terme de notre séjour en Côte d'Ivoire mais, la visite des Centres de Lotti Latrous, à Adjouffou, restera pour moi la plus belle expérience humaine de ma vie. Jamais je n'oublierai...

Dès notre premier jour à Abidjan, j'ai demandé à Paulette de prendre contact avec les Centres Espoir 1 et 2 (d'eux !), fondés par Mme Lotti Latrous car j'ai également des vêtements en grand nombre à lui offrir ainsi que des articles d'hygiène, des jouets pour "ses" petits orphelins et plein d'autres choses.

Rendez-vous est pris pour ce matin à 10 heures. Je réunis toutes les affaires, on prend le petit-déjeuner et "Schumi" nous embarque pour une nouvelle traversée agitée de la ville. Comme chaque jour, il fait lourd et très chaud.

En route, nous parlons de Lotti que certains d'entre vous connaissent peut-être... Elle a été l'invitée, pendant une semaine, d'une émission de la TSR s'intitulant "Zig-Zag Café", elle a reçu le prix Adèle Dutweiler en 2002 et a également été élue "Suissesse de l'année" à fin 2004.

Elle a abandonné une vie très confortable pour créer seule son Centre Espoir en 1999.Trop de pauvres gens, atteints du sida et rejetés de leurs familles, meurent dans des conditions épouvantables. Lotti veut les aider, les soigner et leur permettre de mourir dans la dignité, en se sentant aimés. :

Lotti a passé son enfance dans un beau village de la campagne zurichoise (Suisse). Son premier boulot comme aide-soignante dans un hôpital de Genève pour permettre à ce Tunisien qu'elle allait épouser de finir son diplôme d'ingénieur, le départ avec lui vers l'Afrique. L'histoire de cette femme est celle d'un renoncement, pour que sa vie devienne une cause.

Lotti nous parlera de ce "boy" qui lui servait des gin tonics en gant blanc au bord de la piscine de sa grande villa de femme d'expat, avec cuisinier et femme de ménage.
 Lotti s'ennuie pendant que ses enfants sont à l'école. Elle ne s'intéresse déjà plus à la piscine, ni au bridge... Un jour, le cuisinier de la famille Latrous était en train de préparer de la potée pour leurs  deux chiens,  avec du ragoût, des carottes, des courgettes et des pâtes quand le gardien de maison informe Lotti qu'une petite fille était à la porte et voulait lui parler.

La fillette avait environ cinq ans, des habits en lambeaux, des poux plein la tête et était maigre jusqu'aux os. Elle dit à Lotti :"Tanti, j'ai faim, est-ce que tu as un petit morceau de pain à me donner ?" Triste

Lotti est allée à la cuisine et a remis à l'enfant un sac plein d'aliments. Cette petite fille, sans le savoir, a déclanché quelque chose en Lotti. Elle a réalisé que des êtres humains mouraient de faim près de chez elle et que la gamelle de ses deux chiens coûtait plus cher qu'une semaine de "bouffe" pour une famille entière de ces taudis !!

De fil en aiguille, l'idée fait son chemin dans la tête de Lotti qui commence par travailler bénévolement dans des orphelinats et décide de fonder son premier Centre. Presque 150 consultations par jour, des tests de dépistage et 400 bouillies par jour, le tout pratiquement gratuit.

Nous traversons les premiers bidonvilles. Baraques de bois , entrecoupées ça et là d'une bâtisse en béton et de petits stands qui proposent, au bord de la route, du riz et du poisson. A nouveau une foule innombrable, du rythme, de la musique à plein tube, une pauvreté évidente. Sourire

Lotti avait bien indiqué à Paulette le chemin à emprunter pour arriver "chez elle" mais c'est loin d'être un jeu d'enfant ! Nous glanons quelques indications aurpès d'un groupe d'hommes qui nous renseignent mollement. Nous allons arriver dans le bidonville d'Adjouffou, à Port Bouet. C'est là que "Madame Lotti" (comme chacun l'appelle ici) vit et travaille depuis plusieurs années.

La suite, nous ne nous y attendions pas : un chemin de sable, large d'environ trois mètres, qui file tout droit au travers des étals de marché misérables. Les nids de poule sont immenses ! Nous sommes ballottés de tous les côtés, propulsés hors de notre siège pour nous y retrouver, complètement aplatis ! Quand je comparais la traversée d'Abidjan au Paris-Dakar, en ce moment, c'est véritablement le Camel-Trophy ! Roulement d'yeux

Ce qui impressionne, ce sont tous ces gens, des gens partout qui déambulent dans tous les sens. Des jeunes assis dans des carcasses de voitures, des mères tenant leur stand avec leur bébé ficelé sur le dos, des hommes immobiles, dans des restaurants de fortune. Et des enfants en grand nombre, en shorts, t-shirts troués, sales, pieds nus. Ils se déplacent agilement au rythme d'une musique criarde crachée par des haut-parleurs. Ils rient, ils sont gracieux, comme seuls les enfants africains peuvent l'être. Lotti me dira un jour :"La richesse des pauvres, c'est le rire et l'amour" !

Nous arrivons devant un grand portail en fer orange sur lequel est inscrit "Centre Espoir". Enfin, je vais faire connaissance de Madame Lotti !

Nous sortons de notre véhicule, nous franchissons la porte de fer et nous nous retrouvons dans une grande cour, ombragée par un grand arbre parasol. Les chambres de ce dispensaire sont disposées en U: elles ne sont pas en ciment mais en fer : des containers hors d'usage. Dans la cour, l'animation est intense. Sans cesse, des personnes viennent, seules ou avec leur bébé, paient un demi-euro, reçoivent un numéro, s'asseyent sur un long

banc qui a été installé devant les containers, attendent. Attendent des heures, imperturbablement, que vienne leur tour. Une infirmière pèse chaque bébé avant la visite médicale.

Je reste saisie devant une affiche représentant un enfant qui sourit tristement. Il est inscrit au haut de l'affiche :"Que veux-tu être quand tu seras grand ?" et, en-dessous de la photo on lit :"VIVANT !"  J'ai déjà les larmes aux yeux... Pleurs

Tout à coup, Madame Lotti traverse rapidement la cour et se dirige vers nous. Energique, environ 1 m.60,  une grande mèche blonde balayant ses 51 ans, des yeux très bleus, un sourire radieux, une simple blouse blanche sur son jean.

Je lui dis combien je suis heureuse de pouvoir enfin la rencontrer, je loue son courage et le travail qu'elle accomplit au quotidien pour les plus pauvres d'entre les pauvres. Elle répond qu'elle ne fait que donner à des êtres humains ce qui leur est dû, tout simplement.

Lotti nous présente le Dr Germain Gnode  qui travaille bénévolement au dispensaire (mais actuellement, un autre médecin a pris le relais). A droite du cabinet du médecin se trouve le bureau de Lotti, à gauche la pharmacie où travaille l'indispensable Maurice (un jeune ivoirien atteint du sida et qui reçoit gratuitement sa trithérapie en échange de ses compétences professionnelles précieuses). J'aime

Lotti nous explique le fonctionnement de ses Centres où elle donne du travail à 25 personnes africaines, essentiellement. Le dispensaire ayant ouvert ses portes le 1er février 1999, à la fin août 2003 on comptait 90'000 consultations !

Le Centre Espoir d'Eux (mouroir) a été ouvert le 2 septembre 2002. En un an, 400 patients ont reçu des soins et 150 d'entre eux sont morts.

Le nouveau foyer pour mères et enfants, ouvert en 2005, s'appelle "Centre Espoir trois. Il abrite un foyer mères-enfants et des orphelins.

En Afrique de l'Ouest, la Côte d'Ivoire est le pays le plus gravement menacé par le sida. Officiellement, près de deux millions de personnes sont séropositives et 60'000 à 70'000 nouveaux cas sont recensés chaque année. Une situation que la guerre civile a aggravée...

Lotti, malgré la journée surchargée qu'elle s'impose, prend un peu de temps pour nous donner de nombreuses informations, pour nous parler de "ses" malades, de "ses" enfants, pour nous raconter diverses anecdotes plus tristes et dramatiques les unes que les autres.

Je ne voudrais pas donner à ce récit un côté trop mélo,  mais je pense que je parle tout simplement d'une réalité que beaucoup ignorent ou oublient...

Il y a quelques mois, Lotti a ausculté Talat, une petite fille de 3 semaines et se rend compte qu'elle ne survivra pas... La mère du bébé se tient près d'elle. Avant de donner le jour à Talat, pour tenter d'éviter la contamination de la mère à l'enfant, Aseita a suivi un traitement qui n'a pas fait effet.

Pendant deux heures, Lotti garde contre sa poitrine le nourrisson secoué par les nausées et écoute les faibles battements de son petit coeur...Lotti nous dit, les larmes aux yeux :"Elle entend mon coeur battre, ça la rassure, elle va partir tranquille". Elle l'assiste jusqu'à son dernier souffle.

La mère du nourrisson est séropositive. Elle a déjà perdu quatre autres enfants ! Choqué Triste Malgré la maladie et les risques de contamination qu'elle fait courir à ses partenaires, Aseita n'ose pas refuser les grossesses, de peur de perdre son statut de femme et de mère. Choqué

Lorsque le coeur de la petite Talat a cessé de battre, Aseita a hurlé son dégoût de la vie puis elle s'est effondrée, terrassée par le chagrin J'aime J'aime Elle dit à Lotti que la vie est mauvaise et qu'elle veut mourir avec son enfant.  Lotti pleure en nous racontant ce drame... Elle a pourtant trouvé la force de soutenir la mère puis de prendre les dispositions nécessaires pour que l'enfant ait une sépulture décente, sans que l'enterrement ruine la famille.Les services d'un corbillard légalement obligatoire coûtent l'équivalent d'un mois et demi de salaire. Et de toute façon, Aseita ne pourrait pas payer, elle n'a pas d'emploi. Triste

Depuis des années, elle et son fils survivant, Bouba, 12 ans (que Lotti a adopté aujourd'hui en raison du dècés de la mère) sont entièrement à la charge de Lotti.

Lotti nous avoue être révoltée par cette tradition qui pousse les femmes malades à avoir des rapports sexuels non protégés et à donner le jour a des petits condamnés à mort !  Pleurs

Nous sommes bouleversés par le récit de Lotti  Pleurs Elle nous propose de nous rendre maintenant du Centre Espoir d'Eux. Nous nous serrons tous les six dans la voiture d'André et tournons dans la première rue à droite. Nous arrivons au Centre et apercevons également une grande cour avec, également un grand arbre parasol au milieu. Des bougainvilliers roses et oranges se balancent au vent.

Je vois les mots "paix" "shalom" et "salam" - le même mot "paix" en français, en hébreux et en arabe - écrits sur le mur, derrière les quatre grandes tables à manger et, sur un autre mur, une citation du Talmud : "Celui qui sauve une vie sauve toute l'humanité".

Nous constatons que plusieurs lits occupés chacun par un malade, sont alignés près du mur. Trois matelas sont posés sur le sol. Les malades qui sont couchées là n'ont pas trouvé de place dans les chambres pleines à craquer.

Lotti nous présente Yusuf, un enfant de huit ans dont la mère attend la mort dans une des chambres réservées aux femmes Triste Triste Comme Yusuf n'a plus de père, Lotti l'a recueilli chez elle, lui aussi. Il dort dans un petit lit d'enfant, au pied du lit de sa mère. Il ne peut pas étendre ses jambes mais par contre, Lotti nous dit qu'il peut au moins entendre respirer sa maman  Triste Triste

Lotti nous présente maintenant Bouba (le petit orphelin de 12 ans dont j'ai parlé plus haut). Lui et Yusuf sont très amis et fréquentent l'école payante du bidonville. Lotti paie leur scolarité.

Ensuite, on rencontre Christ 4 ans, Emmanuel a 20 mois et Mohammed a dix-sept mois. Ils sont tous les trois orphelins de père et de mère mais par "chance", ne sont pas infectés par le sida...

Puis, Lotti nous demande si nous désirons voir les chambres. Les Schulé et mon mari préfèrent rester dans la cour avec les enfants mais Evelyne et moi suivons Lotti. Jamais je n'oublierai ce que j'ai vu ce jour-là, ni les plaintes des grands malades, ni les râles des mourants... Lotti les caresse, leur parle tendrement, les réconforte. Evelyne et moi ne pouvons plus parler, nous sommes si tristes...Pleurs

Nous supportons ces regards suppliants, ces visages amaigris, ces corps décharnés... Nous supportons pour pouvoir témoigner  Triste C'est pour tous ces pauvres gens que Lotti se lève chaque matin. L'énergie qui la pousse, c'est de la révolte à l'état pur. En Afrique, on ne meurt pas, on crève !

Lotti nous relate encore un dernier et dramatique événement :

- C'était en janvier 2002, j'étais assise dans mon vieux 4x4, j'étais en avance et j'attendais César (un homme qui l'accompagne dans ses visites aux domicile des malades du bidonville). Je suis descendue pour préparer mon sac et j'ai senti l'odeur douceâtre d'un animal crevé. J'ai fait le tour du véhicule en suivant l'odeur et j'ai trouvé...un homme. Il était enveloppé dans un sac poubelle noir. A trois mètres de la route, dans un fossé, complètement déshydraté, avec des fourmis qui lui sortaient de la bouche et des oreilles. J'ai vu qu'il respirait et me suis approchée. Je lui ai demandé depuis combien de temps il était ici et m'a répondu faiblement "Je ne sais pas". César est arrivé et a réuni trois hommes. Nous l'avons déposé dans le 4x4 et conduit au dispensaire. C'est ce jour-là que Lotti a pris la décision de faire construire le Centre Espoir d'Eux (mouroir) Triste

Dans le bidonville, on savait que cet homme gisait là depuis...10 jours ! De temps en temps, on lui apportait un peu d'eau et des restes de repas Triste Triste Il a vécu encore 8 jours pendant lesquels Lotti l'a veillé avec amour. Triste Triste

Lotti côtoie la misère chaque jour, elle aide inlassablement tant de malades à quitter ce monde, elle leur donne de l'amour, de l'espoir. Elle leur rend leur dignité. Cette femme est admirable et ne baisse jamais les bras.

Depuis ce jour de mars 2004 qui m'a permis de rencontrer Madame Lotti Latrous, je suis restée en contact permanent avec elle grâce à Internet et je la rencontre en Suisse, trop rarement...

Je réalise, bien sûr, que mon carnet de voyage va se terminer sur une note très triste mais porteuse d'espoir. Il y aura de l'espoir tant qu'il y aura des Madame Lotti qui renoncent pour que d'autres reçoivent.

Nous allons quitter Lotti, son personnel, les malades et les enfants, non sans avoir distribué tous les vêtements et diverses choses utiles dont Lotti a tant besoin.

Nous quittons ce grand carré de poussière qu'on appelle "Adjouffou" et reprenons la route de la ville. Nous avons "des bleus au coeur" et les émotions se bousculent dans notre tête.

En cours de route, nous apercevons de grandes taches de couleur déposées à même les collines herbeuses : les célèbres lessives de l'Afrique !  J'aime Nous nous faufilons dans la grande circulation et décidons de rentrer "chez nous" directement et nous partirons ensuite à pied, rendre une visite à nos amis du quartier.

Le lendemain, Les Schulé nous proposent une journée calme et reposante dans les lames écumeuses de l'Océan, à Grand Bassam, à 45 km d'Abidjan.  Finalement, nos amis André et Paulette ainsi que mon mari Georges resteront à la plage,  Cool Cool mais Evelyne et moi décidons de faire quelques achats-souvenirs dans le plus grand marché artisinal que j'aie vu de ma vie !

Sur environ 2 km et de chaque côté de la route, des boutiques, des boutiques, partout et de toutes les couleurs. Des objets en bois sculptés, des souvenirs pour tous les goûts, des tissus, des cacahuètes grillées dans les bouteilles plastic, de grands papillons colorés, en bois, des sacs et trousses en tissus africain, etc. etc. etc. Il me faudrait 20 minutes pour tout détaillé et...il fait trop chaud !! Sans blaguer, ce jour-là à Grand-Bassam, on se liquéfiait. Une horreur ! Nous ne pouvions même pas marcher sur le sable du bord de la route qui s'enfilait dans nos sandales et nous brûlait les pieds !  No No

Transpiration : chercher à te fuir constamment, c'est méconnaître le milieu où tu règnes ! Mieux vaut adapter le pas et modérer les mouvements ! (auteur inconnu) !! Clin d'oeil

Nous avons même dû carrément renoncer à notre magasinage et nous avons attendu qu'André vienne nous rechercher à l'heure convenue, dans un petit bar, à l'OMBRE ... en sirotant une eau gazeuse bien fraîche Yes Yes Cool

Le lendemain, nous réunissons nos maigres effets (maintenant, nous allons voyager léger), je donne quand même un coup de nettoyage dans notre petit logis (!) et nous décidons d'aller dans un marché local où nous achèterons quelques fruits exotiques pour emmener en Suisse.

Nous passons l'après-midi à échanger nos impressions avec André et Paulette, nous prenons une douche, nous allons embrasser tous les voisins, tous les enfants du coin qui rient avec nous, qui dansent, toujours prêts à faire la fête !! Souriant

Et puis voici l'heure de quitter le quartier où nous avons vécu tant de beaux moments, où nous avons connu tant de gens adorables.

Les Schulé nous accompagnent à l'aéroport. Une dernière fois nous rions des acrobaties de notre chauffeur préféré, nous jetons un dernier regard aux amusants panneaux publicitaires, aux vieilles voitures déglinguées "Au revoir la France" ! Nous retrouvons les petits vendeurs de rues, nous faisons un clin d'oeil ému  Clin d'oeil en passant devant la rue conduisant à Adjouffou- Port-Bouet, avons une pensée pour Lotti, son personnel et tous les malades  J'aime et nous arrivons à l'aéroport, déjà... Triste

Nous buvons une dernière bière africaine et prenons congé de nos amis André et Paulette qui ont tant contribué à la réussite de cet "inoubliable voyage en Côte d'Ivoire en mars 2004" ! J'aime J'aime J'aime

Je termine ici mon récit par une pensée africaine que j'apprécie particulièrement :

"Pour élever un enfant, il faut tout un village"   J'aime J'aime

Au revoir belle Côte d'Ivoire, puisse ton peuple trouver le chemin de la réconciliation !

Bonne chance à tous les membres de COW et à bientôt pour une nouveau safari ! Yes
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dric
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« Répondre #41 le: 27 Février 2007 à 22:25:27 »

 Pleurs Embarrassé Lèvres scellées Indécis Choqué Non Yes Yes J'aime
Ton récit aura été super du début a la fin. J'en reste muet.
Merci de l'avoir écrit. Sourire
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« Répondre #42 le: 27 Février 2007 à 22:30:56 »

Merci dric, car je ne savais pas quoi dire, donc maintenant il me suffit de dire :

Tout à fait d'accord avec dric  Yes  Clin d'oeil
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Patrick.
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« Répondre #43 le: 27 Février 2007 à 22:54:08 »

Bon ben tu m'avais prévenue... Et c'est juste, tu avais raison, j'ai pleuré...  Pleurs
J'avais d'ailleurs déjà pleuré devant zigzag café...
Autrement que dire de plus, magnifique récit, réaliste, rempli de contrastes, comme l'Afrique...
Merci...
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« Répondre #44 le: 28 Février 2007 à 10:48:11 »

En certains lieux du monde, la tragédie, la comédie de la vie se joue sans fard, sans masque...

Merci pour cette tranche de vie au goût amer et sucré de Côte d'Ivoire que tu nous as servi Marariver.
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