(Pour cette entreé en matière, pas de photo ou presque mais je me rattrapperais dans les posts suivant, ne vous inquiétez pas !! Rendons à César ce qui est à César et à Vinny ce qui est à Vinny
c'est son récit qui m'a replongé dans les photos de cette semaine sur le Nil et c'est à cause de lui/grâce à lui que je vous livre ce qui suit ...
Ce voyage remonte à février 2004, ce qui fait presque trois ans je n’avais pris aucunes notes, l’histoire des dynasties pharaonique est fournie et complexe, les temples visités nombreux et les récits de "La croisière sur le Nil" abondants sur le Net. Aussi ferais-je un récit un peu moins précis et avec un peu plus de généralitées que les autres fois …
En ce qui nous concerne ce n’était pas notre « première fois en Egypte » puisque nous étions allés chez des amis expatriés qui habitaient Le Caire en octobre 2001. Je sais que le temps passe et que le propre de l’Homme est d’oublier les mauvais souvenirs pour magnifier les bons mais souvenez-vous tout de même qu’octobre 2001 est peu de temps après le 11 septembre 2001… Ca vous remet dans l’ambiance ? A cette époque les touristes avaient désertés les pays musulmans ce qui fait que nous avions pu visiter le site de la première pyramide à Saqara complètement seul et voir les pyramides de Gizeh, le Sphinx, le musée de la Barque Solaire ainsi que le musée du Caire à peu près dans les mêmes conditions. ( Mais ce sera l’occasion de faire un autre carnet ! ) J’ai appris plus tard, qu’au musée du Caire, lorsqu’il n’y a QUE une demi-heure d’attente pour admirer le masque funéraire de Toutankhamon on est chanceux. A l’automne 2001 il n’y avait tout simplement pas d’attente !
En février 2004, les touristes étaient revenus en masse et, attirés par les prix relativement bas en comparaison des prix « moyens » des voyages, nous avions décidé de faire cette fameuse croisière sur le Nil dont on avait entendu dire tant de bien … et tant de mal !
Mais, quoi qu’il en soit de la croisière, nous savions que l’Egypte sera toujours l’Egypte, le pays qui fût envahit par à peu près tous ceux qui dominèrent le monde connu lors des deux dernier millénaire MAIS surtout le pays où, c’est systémaytiquement l’envahisseur qui s’est gorgé «d’Egyptiennité » au lieu d’écraser la culture en place pour imposer la sienne, comme ce fut le cas partout ailleurs …
Vu sa position géographique, clé entre l’Afrique et l’Asie il fallut des décennies de luttes, d’alliance, de coup d’état et de guerres pour que le pays accède, vers le milieu du XXème siècle, à l’indépendance véritable. La république d’Egypte est le premier pays arabe à avoir reconnu Israël en 1979 et pour ça, le président Anouar el Sadate fut assassiné 3 ans plus tard, en 1981. Depuis, c’est Hosni Moubarak qui dirige le pays, réélu sans inquiètude a chaque élection, et l’Egypte est à nouveau incontournable dans cette région où la situation politique est, tout le monde le sait, d’une extrême complexité. Mais les questions de politique internationale sont assez éloignées des préoccupations quotidiennes des Egyptiens puisque l’énorme majorité du peuple est très, très pauvre, la démographie du pays est galopante (28 millions d’habitants en 1960 pour 70 Millions en 2000), les seules terres cultivables du pays s’étendent sur 1 ou 2 kilomètres de part et d’autres du Nil et si les barrages réalisés sous Nasser ont certes régulé les crues du fleuve, ils les ont aussi empêché de venir enrichir les terres arables avec ses limons. Presque un demi-siècle après la mise en œuvre des barrages il faut de plus en plus faire appel en masse aux engrais chimiques pour tenter de nourrir le pays. Et quand on sait qu’une bonne part de l’activité économique du pays dépend de la fréquentation touristique on comprends que la situation de l’Egypte est un colosse aux pieds d’Argile.
Pour revenir à la croisière, il faut bien savoir que de toutes façons TOUTES les croisières en Egypte sont montées par des prestataires egyptiens qui les revendent ensuite au voyagistes internationaux. Il n’y a pas d’alternatives. Partant de là, il peut y avoir 100 personne sur un bateau, les 100 personnes peuvent avoir payés un prix différent et les 100 personnes peuvent avoir achetés leur voyage chez dix TO différents.
Sans parler de tous ceux qui auront gagné un concours d’entreprise, challenge ou objectif de vente, le Nil semblant être le lot privilégiés pour redonner la « gniak » aux commerciaux de tout poils ! Il y avait tellement de « gagnants » lors de notre croisière, que nous avons eu quelquefois l’impression d’être les seuls à avoir payé pour être là !! Et pourtant malgré ces différences, tout le monde fera à peu de choses prêt, les mêmes choses selon une logique ... sans logique apparente !
Par exemple il est possible que soit ceux qui payent le plus cher qui se retrouvent avec les plus mauvaises cabines, celle située au-dessus des moteurs, car puisqu’il y a des cabines au-dessus des moteurs il faut bien que quelqu’un les occupe ! Sur le bateau où nous étions c’était les cabines « individuelles » qui étaient à cette place … Mais il n’y a pas de règles, ce n’est pas gérable, ni par vous ni par personne. Et si quelqu’un en Europe vous assure qu’il a le pouvoir d’assurer quoi que ce soit sur l’intendance de votre croisière c’est pur mensonge car une fois sur place c’est le prestataire Egyptien qui dirige. Il fera ce qu’il peut pour que votre trip s’effectue plus ou moins comme vous l’avez acheté … Mais si, dans tous les catalogues, il est spécifié que ni l’ordre ni le nombre de visites ne peuvent être garanti c’est bien qu’il y a une raison ! D’ailleurs les Egyptiens sont assez fatalistes …
Sur le bateau vous subirez inévitablement des soirées « à thèmes » : Soirée Disco, soirée Nubien, soirée Galabeya ( Dans le Maghreb c’est la Djellaba, au Moyen Orient c’est la Galabeya, même chose, nom différent ) Ces galabeyas sont à louer ou à acheter à la boutique du bateau, de ce coté, ne vous inquiétez pas, tout est prévu ! Vous pourrez vous insurger, dire que c’est stupide et insultant pour les Egyptiens de ce « déguiser » avec leurs vêtements de tous les jours mais vous rendrez compte que la majeure partie des touristes trouvent ça très drôle … C’est comme ça …
A l’extérieur, où, afin de ne pas contribuer à faire passer les occidentaux pour de gros pignoufs impolis, vous prendrez soin d’aller décemment vêtu, surtout vous Mesdames, pour ne pas choquer nos amis Egyptiens qui ont certes des mœurs différentes des nôtres mais qui sont chez eux en Egypte, les marchands vous harponneront avec une insistance à la limite de la lourdeur et les « Hello, where are you come from ? » « «Vive la France » «Jacques & Bernadette Chirac» sans oublier l’inévitable «Zinedine Zidane » serviront à vous attirer vers des échoppes où on jurera que c’est moins cher que gratuit … Mais vous pourrez tout de même y marchander et faire baisser les prix … un peu ! Car tant que les touristes se compteront par millions, vous n’arriverez pas à faire baisser le prix sous la limite que le commerçants s’est fixé à l’avance … Mais gardez le sens des choses, ça reste bien moins cher que chez nous où la moindre horreur du genre Tour Eiffel dans une boule à neige coûte 30€ !
En plus des visites vous aurez au moins un passage obligé et inévitable dans une boutique de parfums, une de papyrus et une de bijoux. Bien sur le prestataire local touchera une commission pour vous avoir amené ici. Mis à part le fait que les prix n'y soient pas forcément beaucoup plus élevés que ce que vous pourriez trouver ailleurs, n’oubliez pas que vous avez toujours le pouvoir de ne rien acheter, et qu’encore une fois, une bonne partie de ceux qui font cette croisière ( je dirais 90% selon une estimation de haute précision pifométrique ) sont demandeurs de ces passages « shopping » et préfèrent même y aller plutôt que de passertrop de temps sur les sites historiques … No comment …
Enfin, n’oubliez pas que que pour la même raison que vous êtes en Egypte, plein d’autres y sont aussi et la plupart du temps ils accosteront au même moment que vous, feront les visites dans le même laps de temps que vous et remonteront sur leurs bateaux en même temps que vous. Du coup, lors des visites, vous croiserez inévitablement les mêmes groupes et les mêmes personnes et vous vous demanderez forcément pourquoi tout le monde visite les mêmes choses au même moment ! A cette angoissante questions … il semble bien que seuls les anciens pharaons aient la réponse ! En tout cas vous aurez compris qu’il est illusoire d’espérer être seul sur les sites car ils seront remplis de grosses grappes de gens groupés autour de leur guide. La seule solution que j’ai trouvé pour arriver à faire des photos sans trop de foule est de larguer le groupe ( en le suivant quand même de loin pour voir où il va et ne pas être « celui qui se perd tout le temps ») et de naviguer seul. Si vous attendez, entre le moment ou un groupe quitte le stationnement devant LE splendide bas relief que vous convoitez et celui où le groupe suivant arrive, il y a toujours un moment la vue de dégage, c’est court, il faut être rapide mais ce moment existe…
Mais alors me direz vous, vu tous les trucs déplaisant que je décris « Faut pas y aller ! ?»
Et bien si « Il faut y aller » ! Et si, partout ailleurs, la moitié de ces facteurs réunis seraient pour moi rédhibitoire, en Egypte on oublie tout car l’Egypte est unique, nul part au monde on ne peut comtempler tant de merveilles et quand on est devant ces temples, ces fresques, ces statues, ces bas reliefs et ces sculptures créées à des époques où en Europe nous habitions des huttes en bois, chassions le sanglier et nous vêtions de peaux de bêtes … Je vous promets qu’on oublie tout le reste …