Les déserts Egyptiens en 4x4

[LeTigre]

Alatoul 2005 - Episode 7

Quand je revins, les autres étaient pour la plupart levés et je vis que si je me décrassais le soir dans ma tente, d'autres préféraient sentir les rayons du soleil sur leurs corps nus ! Nous avons déjeuné, puis fait la vaisselle et démonté le camp pendant que Vincent préparait la salade composée pour le midi. 3 heures après nous être réveillés nous étions prêts à partir.

Mode gros phallo ON  : Voila ce qui arrive quand on emmène pas de filles ... Mode gros Phallo OFF ... AIEeeee pas taper les filles !! 

Jim dévoila alors sa « surprise », c'était un site où un ami à lui avait découvert de nombreux outils préhistoriques, racloir et pointes de flèches taillées. Rien que le paysage me suffisait amplement et je passais plus de temps à regarder dans mon viseur et à shooter qu'à regarder au sol ! Heureusement les autres, et plus particulièrement Vincent trouvèrent de superbes pièces, mais on était loin du superbe gisement décrit à Jim, il semble bien que l'endroit ait été méticuleusement « ratissé » C'est le problème du GPS, il rend d'incommensurable service en permettant facilement de se diriger mais lorsque quelqu'un trouve quelques choses, il lui suffit de prendre le point GPS pour pouvoir y retourner précisément. Forcément il en parle et sachant qu'un secret partagé par 2 personnes n'est plus un secret, ce point GPS fini invariablement par tomber dans de mauvaises mains qui viennent alors ramasser tout ce qui peut se revendre …

Nous avons quitté les lieux vers 10h30 et après quelques kilomètres le paysage changea à nouveau, nous roulions maintenant sur les flancs de grandes dunes, semblant surfer d'immenses vagues. Nous pouvions constater que ce simple mot de « désert » recelait en réalité une infinité de paysages, sur la route nous avions traversé des étendues de sables et de roches sans intérêt, au camp 1 on aurait pu se croire sur une immense plage puisque le sable était plat, seul un petit cordon de dunes en cassait la monotonie, après Bahareya nous étions passés dans ce qui est appelé désert noir à cause de plusieurs collines de cette couleur, puis le désert blanc et ses paysages fantastiques, et maintenant du sable et des dunes … Et ça ne faisait QUE 2 jours que nous étions partis !

Lors de l'arrêt du midi nous avons tendu comme nous pouvions la grande toile en l'accrochant à nouveau sur les voitures afin de s'abriter un peu du vent. Malgré ça, il arriva plus d'une fois que la salade croque sous les dents à cause des grains du sable. Nous avions également des saucissons amenés de France, du pain bédouin, de la bière fraîche pour faire passer le tout et des fruits comme désert… Pardon, dessert !

[LeTigre]

Alatoul 2005 - Episode 8

L'après midi, l'itinéraire que nous suivions traversait encore de grandes étendues de sable. Parfois le sol était si plat et si dur que nous avions l'impression d'être sur une autoroute de plusieurs dizaines de kilomètres de large et que nous pouvions rouler à plus de 100km/heure sans soucis. A d'autres moments, il devenait si mou qu'à la moindre erreur on s'ensablait ! Ce fut d'ailleurs moi qui ouvrit le bal des ensablages ! Je suivais Jim qui, pour me prévenir d'une zone de sable mou fit brièvement clignoter ses warning, surpris, ne comprenant pas le sens du « message », et agissant par reflex, je mis un coup de frein malencontreux. La sanction tomba immédiatement : planté ! J'essayais de m'en sortir en jouant avec la boite de vitesse mais sans succès ! Jim et Stéphane avaient filé devant et en attendant qu'ils reviennent tout le monde y alla de son conseil, ce qui eut surtout comme résultat d'enfoncer pour de bon la voiture dans le sable !! Quand les deux seuls qui savaient vraiment ce qu'il fallait faire revinrent et donnèrent des instructions précises, il nous fallu tout de même une grosse demi-heure d'effort en pelletant et déplaçant les plaques de désensablage pour arriver à reculer la voiture sur du sable dur. Si au cours du trip tout le monde ensablera sa voiture à un moment ou un autre, je dois préciser que MON plantage fût celui qui nous demandera le plus d'effort pour sortir la voiture et le seul où nous devrons utiliser les plaques !

Quand la voiture est sortie, ne pas oublier de récupérer les plaques de désemsablage qui se sont enfoncés dans le sable

Le reste de la journée se passa sans soucis. Et après avoir parcouru 130 km, quasi exclusivement dans le désert, nous nous sommes arrêtés pour établir le camp 3. Comme avec l'habitude nous montions le camp de plus en plus vite, Jim profita de la fin du jour pour aller se balader devant le camp et pour trouver là aussi quelques silex taillés. Du coup, après manger, Kalsèche, Plumde et moi-même allâmes prospecter avec les lampes frontales pour tenter de débusquer quelques pointes de flèches. Mais la récolte fut mince.

[gerenuk]

Mais le Costa Rica c'est autre chose. Il parait qu'il y a plein plein d'animaux, tu confirmes ?

Beaucoup d'oiseaux dont le fameux quetzal vraiment magnifique et les ibis rouges . Des paresseux, des coatis,des singes hurleurs beaucoup de lézards très variés,des iguanes...La meilleure façon de les découvrir reste la marche à pied dans des forêts primaires souvent très humides ou des forêts secondaires tout aussi humides... Pas toujours facile pour le matériel photo.Plus facile quelques beaux parcs à découvrir en bateau. tel le Cano Negro ou Tortuguero
Très beaux volcans dont certains encore en activité. Un pays vraiment intéressant à découvrir et facile à faire en individuel

[babelilu]

J'ai une petite question : C'est quoi qui rend la couleur du sable si blanche On dirait presque de la neige... Bon je sais bien que c'en est pas mais alors qu'est-ce, du sel ?

  allé l'OL... 

[fendleroc]

Quelle immensité - on doit se sentir petit - et quelle beauté! Très bien écrit.  Belle aventure.

[LeTigre]

Geranuk :

la marche à pied dans des forêts primaires souvent très humides ou des forêts secondaires tout aussi humides... Pas toujours facile pour le matériel photo.

Je connais, 3 semaine de Thailande sous les pluies mousson c'est pas triste non plus !


Babelilu : Ce n 'est pas du sel c'est sur, c'est bien une sorte de sable très fin, probablement du calcaire mais un géologue en saurait plus que moi la dessus ...

[vinnylove]

[d'autres préféraient sentir les rayons du soleil sur leurs corps nus !

Que c'est beau !...     

Ce fut d'ailleurs moi qui ouvrit le bal des ensablages !

Je ne me moque pas mais     

[dric]

J'ai vu un reportage cet après-midi sur le désert blanc en Egypte. Il parlait de calcaire et apparemment il serait assez facile de trouver des coquillages et d'autres trucs comme ça !!!
Est-ce vrai ?

[LeTigre]

Je n'ai pas le souvenirs des coquillages mais c'est fort probable, par contre dans un autre genre, dans le desert lybique, des os de baleines, ça oui !

[Simba]

Immensité où chaque trace, naturellement se marque et s'efface aussi vite.
Paysage qui offre une palette époustouflante de couleurs et que dire des formes, plus qu'originales et dont tu as su saisir les pourtours avec grâce et talent! 

PS : Z'êtes mignons à la plonge!  (ouille, pas la tête!  )

[LeTigre]

Alatoul - Episode 9

Ce 4éme jour était LE jour le plus incertain. C'était la distance que nous parcourrions aujourd'hui qui déciderait si nous arriverions à faire tout le parcours prévu ou s'il faudrait en supprimer une partie non négligeable. L'étape était longue, 200km, intégralement dans le désert et Jim ne savait pas quel type de terrain nous allions rencontrer car il ne connaissait personne qui soit allés à Regenfeld, là où nous établirions le camp 4.

Qu'est ce que c'est que ce nom de Regenfeld vous demandez-vous ? Et bien, c'est le nom que donna à ce lieu un explorateur Allemand du nom de Gerhard Rohlfs. Et pourquoi appela t-il un endroit du désert égyptien ainsi, vous demandez-vous encore ? Et bien c'est parce que le 1 er février 1874, l'expédition dirigée par Rohlfs, qui tentait de découvrir une piste mythique qui relierait les oasis Egyptiennes et Libyennes arriva à cet endroit dans une situation pour le moins délicate puisque, ayant sous estimé la difficulté du franchissement des nombreux cordons de hautes dunes, leurs réserves d'eau étaient quasi épuisées ce qui, au milieu du désert augure d'un rarement d'un avenir joyeux. Eux avaient des raisons de s'inquiéter outre mesure … Mais miraculeusement, alors qu'il peut ne pas tomber une seule goutte pendant plusieurs dizaine d'années, il tomba un monumental orage qui dura 2 jours et qui leurs permit de remplir toutes leurs réserves d'eau. Rohlfs baptisa l'endroit «Regenfeld » ( champs de pluie en allemand) et marqua l'endroit d'un cairn (monticule de pierre ) dans lequel il déposa une bouteille contenant un message à l'intention de ceux qui arriveraient en ces lieux. Les expéditions qui passèrent ensuite prirent l'habitude de laisser un message dans une boite en fer. C'est cette boite et ses messages que nous espérions trouver…

Malgré que nous n'ayons pas été sur d'arriver à faire le parcours dans la journée, nous nous sommes arrêtés un bon moment sur un gisement de pierres taillées. Ici, pas de pointes de flèches mais des artefacts encore plus anciens, des pierres de la taille du poing, vaguement taillées en forme de cœur. Il y en avait tellement que nous avons pu écrire le nom de l'expédition sur le sol avec ! Nous avons pris une photo puis nous avons redisséminé les pierres afin de ne pas attirer l'attention et de tenter d'éviter un « ratissage » (voir jour précédent) Je sais que dit comme ça, ça peut paraître bizarre puisqu'on pourrait croire que le désert est tellement grand que personnes ne passent aux même endroits mais en réalité les passages praticables entre les dunes et les massifs rocheux où les zones de fech-fech ne sont pas si abondant et de ce fait les véhicules à moteur passent tous plus où moins aux mêmes endroits.

Un peu plus tard c'est Steph qui ensabla légèrement sa voiture mais il nous suffit de la pousser pour qu'elle sorte du sable mou. A cette occasion, je réalisais que 6 hommes représentaient une "force de poussage" non négligeable, d'ailleurs en discutant un peu plus tard avec Jim, il me dit qu'il estimait que nous étions le nombre idéal pour ce genre d'expédition, pas trop nombreux ce qui permettait de faire UN groupe et pas plusieurs petit groupes, pas trop de voitures ce qui permettait d'être toujours assez proche les uns des autres et suffisamment de force pour sortir les voitures de pas mal de plantages.

[LeTigre]

Alatoul - Episode 10

A midi, nous avons mangé encore plus vite que les autres fois, en 1/2 heure c'était envoyé. Nous avions parcouru la moitié du kilométrage mais ce n'était absolument pas un gage de réussite car il suffisait que les 100 autres bornes soit en sable mou, recouvert de pierres pointues où une suite de cordons de dunes pour que nous ne terminions pas l'étape dans son intégralité. Aussi, par prudence, avons nous décidé de supprimer encore une fois une partie de l'itinéraire en n'allant pas a Amonite Scarp, un site découvert par Rohlfs où il y a pas mal de fossiles d'Ammonites (des mollusques datant de l'époque où les déserts actuels étaient le fond des mers)

Au cours de l'après midi nous avons dû à plusieurs reprises chercher le bon passage pour traverser des cordons de dunes et tandis que Vincent et Steph partaient repérer les passes à pieds j'en profitais pour photographier de superbes paysages de dunes et découvrir ce que j'appellerais des « pièges à 4x4 », de larges fosses profondes de 4 ou 5 mètres, remplies de sable fin dans lesquels, si par imprudence, un tout-terrain allait s'échouer, il était évident que nous ne pourrions l'en sortir …

En fin d'après midi nous avons rencontré du terrain caillouteux où il fallut passer doucement pour préserver nos pneus, puis du fech où il fallut passer vite pour ne pas y rester mais globalement le terrain se révéla plutôt roulant. Le seul problème était qu'un des 4x4 se comportait bizarrement, il chauffait alors que le niveau d'eau était correct et quand cela arrivait c'est à dire à chaque fois qu'il y avait des passages où fallait « pousser » le moteur dans les tours, la boite automatique n'arrivait plus à trouver le  bon régime, nous étions en permanence en sur ou sous régime. Pour couronner le tout, le voyant de température de boite s'allumait rouge alors que, vérifications faites, il y avait huile et eau...

Malgré ça on réussit à avaler nos 100 bornes de désert dans l'après midi et nous sommes arrivés au cairn de Regenfeld sur les coups de 16h30. Le soleil s'apprêtait à disparaître derrière une immense dune située a l'Ouest du site et après quelques photos rapides du groupe en train de commencer à fouiller dans le cairn je fonçais à l'assaut de la dune. Elle était vraiment haute et j'en bavais pour arriver en haut mais depuis le sommet quelle vue hallucinante ! D'un coté du sable à perte de vue, éclairé par les rayons orangés du soleil qui descendait doucement sur l'horizon, devant moi le cordon de dunes qui semblait sans fin et de l'autre coté un paysage déjà envahi par l'ombre et au premier plan duquel de petites fourmis s'activaient autour d'un tas de pierres.

Je serais bien resté des heures à « me remplir les yeux » du paysage qui s'offrait à moi, aucunes photos ne pouvant rendre le dixième de la grandeur de ce que je voyais mais comme Jim m'avait dit de ne pas traîner, je redescendis au bout de quelques minutes, curieux de savoir ce qu'avaient trouvé les autres … En arrivant en bas j'appris la mauvaise nouvelle : la recherche avait été vaine ! On supposa qu'un voyageur indélicat avait embarqué la boite et les messages, trouvant probablement que c'était génial comme souvenir... Foutue mentalité de maudits pignoufs …

Malgré tout, comme prévu, les gars d'Alatoul 2005 avaient mis dans le cairn une bouteille avec nos noms et celui de l'expédition... Enfin c'est ce qu'ils me dirent car ils ne m'avaient pas attendu pour le faire et bien qu'ayant tous un compact numérique en poche, aucun des 5 n'avait pensé à prendre UNE photo ! J'arrivais tout juste à photographier du goulot de la bouteille avant qu'il ne soit, recouvert par des pierres.

Le temps de prendre le point sur le GPS et de regarder ce cairn d'un peu plus près que les autres étaient déjà repartis, laissant Kalsèche, une voiture et les traces sur le chemin pour les rejoindre. Apparemment le montage du camp 4 ne pouvait souffrir d'un peu de retard. Du coup, je ne ressentis aucun dépit de cet empressement et en arrivant au camp je fis profiter tout le monde de mon caractère enjoué et joyeux tout en faisant l'éloge de ce stage Commando qui ce passait plutôt bien !

[fendleroc]

Superbe les dunes 

Edit : J'ai une connaissance qui a fait le désert de Lybie. Le capteur de son D70 était en piteux état avec le sable. Il a du subir un nettoyage complet au SAV.

[LeTigre]

Oui j'apprends au fur et à mesure à prendre mes précautions contre le sable, le malheur c'est que l'apprentissage me coute cher mais j'ai un peu l'habitude, y'a des chanceux qui peuvent tout se permettre et à qui il n'arrive rien de grave et d'autres qui se prennent une tuile sur la tronche dès qu'ils sortent du chemin ... That's life ...

Sinon, merci Louis.

[seezzer]

Patrick,

J'adore ton dernier paragraphe