Alatoul 2005 - Episode 4
Un peu avant le lever du soleil, vers 6 heures, tout le monde émergea et constata un peu surpris que les duvets, la tente et les voitures étaient recouvert de rosée …
Rallumage du feu, chauffage de l'eau, petit déjeuner pantagruélique, lavage de la vaisselle, remballage... L'expé prenait ses repères … Le soleil avait quasiment fait sécher les affaires lorsqu'on termina de tout charger dans les voitures. A 9h00 on quittait les lieux, laissant le désert aussi propre qu'on l'avait trouvé, seul nos traces dans le sable témoignaient de notre passage mais elles seraient vite effacées par le vent. On rejoignit au plus direct la route en direction de l'oasis de Bahareya.
Pour moi comme pour la plupart des gens a qui j'ai posé la question, le mot oasis évoque les oasis de « Tintin et l'or noir » Un petit lac avec des palmiers autour, une vision idyllique au milieu des sables brûlant … La réalité est bien différente. Certes les oasis existent grâce à la présence d ‘eau dans le sol ainsi qu'à la résurgence de sources. Certes on y trouve de nombreux palmiers et les champs sont quadrillés par des réseaux d'irrigations. Mais elles ne sont pas vraiment petites puisqu'elles mesurent quelques centaines de km2 et que plusieurs milliers de personnes y habitent, la plupart du temps depuis l'antiquité. Quant à ce qui concerne la vision idyllique, disons pudiquement que les villes et villages des oasis ressemblent aux autres villes d'Egypte…
Ce second jour, l'étape se décomposait en 450 km de route goudronnée suivis de quelques dizaines de kilomètres dans désert blanc. Le ruban d'asphalte se déroulait sans histoire, long et ennuyeux et il faut bien avouer que les chevaux sous le capot nous incitaient pas mal à « rouler légèrement au-dessus des vitesses indiquées » malgré les bonnes résolutions prisent par Vincent tous les 50 km… Les consommations des moteurs allaient de pair avec les performances routières et il apparut assez rapidement que sur route, nous consommions autour de 15 l au 100km. Et des litres d'essence, pas de gazole ! Heureusement qu'en Egypte, l'essence ( de qualité supérieure) ne coûte que 20 centimes d‘euros le litre !
Nous sommes arrivés à Bahareya pour midi, nous avons refais les pleins avant de déjeuner au restaurant incontournable de l'oasis, celui ou le patron attire/arrête les voitures de voyageurs à grands coups de sifflet : « le Popular Restaurant » Au menu, assortiment de plats locaux avalés a toute vitesse pour pouvoir reprendre la route le plus vite possible. Au dire de Jim & Steph, les prix ont bien augmenté depuis que cette oasis fait parti du circuit des TO, toujours est-il que nous avons mangé à 6 pour 250 Livres Egyptiennes (1LE = 0,15€)
Dans cette oasis, nous avons pu voir de près les longs Toyota affrétés par les voyagistes pour les groupes, nous en avions doublé quelques-uns un sur la route mais sans vraiment avoir le temps de bien les regarder. Et franchement nous étions incomparablement mieux dans nos Cherokee qu'entassé à 5, 6 voir 7 dans ces voitures …
Nous avons repris la route mais malgré tout nos efforts pour être rapide, on s'aperçut vite que la totalité de l'itinéraire prévu par Jim ne pourrait être fait dans l'après-midi et nous avons fait sauter une des boucles prévues dans le Désert blanc pour aller voir directement voir « le champignon ». Sur le chemin qui y menait, l'étrangeté du paysage calcaire nous frappa, où que nous regardions, les rochers avaient des formes étonnantes. Si je m'étais écouté j'aurais fais arrêter la voiture tous les 5 mètres pour faire une photo !
Les nombreuses traces de roues nous montrèrent clairement que même si sur le moment nous étions seuls, l'endroit était fréquenté par de nombreux 4x4. Il est sur qu'un paysage splendide le reste même si beaucoup de monde le contemple mais nous nous sommes rendu compte que de sombres pignoufs avaient gravé une grille de morpion sur le pied du champignon …
Nous avons fait la première photo groupée du Alatoul Team, admiré un peu le paysage puis refait le chemin dans l'autre sens, pour reprendre la route sur quelques kilomètres avant d'aller dans une partie bien moins fréquentée du désert blanc.