Nous avions prévu de consacrer trois jours aux chimpanzés. Les deux premiers jours dans le très célèbre site de Kibale, et un troisième dans la george de Kyambura, beaucoup plus loin au sud.
A Kibale, après avoir beaucoup lu et consulté sur ce forum, nous avions choisi deux expériences différentes. Le premier jour la « chimp-ex ». Partager pendant une journée entière la vie d’une équipe de jeunes locaux et de rangers chargés d’accoûtumer les singes à la présence humaine.
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Le deuxième était une visite « normale » auprès d’une famille « habituée ».
Il faut se rappeler que Jane Goodall, lorsqu’elle a, la première, tenté d’approcher des chimpanzés sauvages en Tanzanie, a mis des mois avant d’établir un contact. Naturellement, le chimpanzé fuit l’homme, et ce que nous voyons donc dans les parcs d’Ouganda ou d’ailleurs est le résultat de dizaines d’années de rapprochement progressif.
Nos guides nous ont dit qu’il fallait plusieurs années pour habituer une famille à la présence des visiteurs. Il y a donc, en amont de notre visite d’une journée, un énorme et surtout très long travail de l’ombre qui demande des moyens humains et de l’investissement.
En fait, nous avons très peu vu la différence entre nos deux journées. La communauté que nous avons vue le premier jour était déjà assez tolérante. Ils étaient très haut dans un figuier, nous au pied de l’arbre, et ils n’avaient pas l’air de faire attention à nous. Lorsqu’ils ont changé d’arbre, nous avons suivi, mais enfin nous avons passé plus de temps immobiles qu’à marcher. Nous étions six touristes, avec les six locaux qui observaient et prenaient des notes.
Le lendemain matin, choc ! A l’heure du rendez-vous, une bonne centaine de personnes se pressaient dans la salle de briefing.
Je ne me prends pas pour un broussard, mais là, à entendre les conversations et à échanger un peu avec les autres, nous comprenons très vite que cette « journée chimpanzés » est vécue par beaucoup comme une journée « Tour Eiffel » ou « Disney Land » ! Certains visiteurs ne savent strictement rien sur les chimpanzés, leur vie, leur comportement ou leur protection. J’ai l’impression d’être seul avec mon émotion, au milieu de contemporains qui « font » les chimpanzés parce que c’est au programme.
Même séparés en une dizaine de groupes au départ, nous allons évidemment nous retrouver sous les arbres à singes, puisque les guides se téléphonent entre eux. Résultat : des chimpanzés à dix mètres au-dessus de nous, qui n’ont aucune intention de descendre pour tomber nez à nez avec une cinquantaine d’appareils photos bruyants et excités.
Bilan de Kibale : très faible au niveau photo (deux ou trois correctes) et la découverte d’une observation difficile, qui n’a rien à voir avec l’observation confortable des éléphants ou des girafes !
Le deuxième spot est la gorge de Kyambura. Notre expérience y sera plus proche de la nature, et plus authentique. Cette gorge boisée, la voici :
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Au fond vit une communauté d’une vingtaine de chimpanzés, qui ont été accidentellement séparés de leur communauté d’origine il y a plusieurs années par le chantier d’une route. Depuis, ils vivent en autarcie et, de facto, en consanguinité.
Mais ils ont été habitués aux humains et c’est par groupe d’une dizaine de personnes que nous tentons de les approcher.
Voici le point de rendez-vous au sommet de la falaise
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C'est un canyon très escarpé, au fond duquel coule une rivière aux hippos.
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… nous allons marcher très longtemps avant de trouver un petit groupe de cinq ou six chimpanzés. J’aurai brièvement le temps de réussir quelques photos. Mais dans l’ensemble, nos amis restent très haut dans les arbres, et lorsque l’un d’entre eux descend au sol, il se déplace avec une telle agilité dans les broussailles qu’il est pratiquement impossible de le suivre. Et encore moins, pour moi, de le fixer sur le capteur.
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Voici les quelques images que je peux montrer, de ces trois jours.. Pas grand’chose en vérité, mais ça reste un souvenir très fort :
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A suivre...