Je profite que vous êtes acclimatés avec le fil de Sam sur le Pôle Sud pour vous menez en montagne en plein hiver.
Pour voir ce petit animal, qu'on peut classer sans problème dans les "reliques" de l'aire glaciaire, il faut aller là haut sur son territoire quand il gèle à "pierre fendre". Si ce n'est pas le cas, cette petite peluche restera bien à l'ombre bien au frais......
Cette semaine avec cette dorsale sibérienne qui baigne toute la France, c'est le moment idéal.
1 - Pour être au plus près le lendemain matin, la veille nous montons à une cabane de berger équipée d'un bon poêle. Les joies simples de la vie....
2 - Départ au lever du jour pour essayer de trouver le Graal avant l'arrivée de la belle lumière.
3 - Mon ami, qui connait à peu près tous les gîtes du secteur peste en voyant arriver le soleil..... On n'arrive pas en trouver un malgré nos efforts.
J'en profite pour faire quelques clichés, la vue est magnifique et cette mer de nuages accentue encore un peu plus l'isolement.
4 - Nous marcherons plus de deux heures avant de trouver le premier lièvre. La belle lumière est passée mais la satisfaction de la découverte est intacte. Cette femelle (les mâles restent à l'ombre) prendra le soleil plusieurs heures avant de regagner le fond de son gite ..... quand elle aura trop chaud !
5 - Pour essayer de varier les images la recherche continue....
6 - Une autre relique de l'aire glaciaire croisée lors de nos recherches. Un beau mâle reconnaissable à son lore noir (entre l'oeil et le bec) ne nous laissera pas l'occasion de faire plus de photos.
Même si je connais ces oiseaux et plus largement la faune qui vit à ces altitudes, je reste toujours impressionné par leur adaptation au milieu. Nous sommes pas loin de 3000m d'altitude, à l'étage nival, et pourtant la vie est là. Je n'irai pas écrire qu'elle foisonne mais ce matin nous croiserons tout de même des traces de renard, de chamois, d'hermines et de campagnols, incroyable !
7 - Nous en trouverons un second. Il fait un froid d'enfer, les cils et les moustaches du lièvre commencent même à givrer avec l'arrivée de la mer de nuages chargée d'humidité.
8 - Toutes les 40 à 50mn le lièvre fait une crotte. En fait il fait deux sortes de crottes, une molle et une sèche. Il mange systématiquement la molle. Nous sommes dans biotopes où rien ne se perd et surtout pas la nourriture. Pour faire ce genre d'observation il faut une patience à toute épreuve et surtout des fringues adaptées.
9 - Le mimétisme joue un rôle important dans la survie de cette espèce. Ce n'est pas du tout évident de les localiser et Bernard, mon copain, est d'une efficacité redoutable dans cet exercice. D'ailleurs il va être publié sur Nat'images le mois prochain..... sur le lièvre variable. Une reconnaissance amplement méritée.
10 - Votre serviteur bien congelé malgré un équipement adéquat. Je pense qu'il devait faire entre -10 et -20°, difficile de dire avec ce petit bisounet qui accentuait encore le ressenti..... La prochaine fois je monte un thermomètre je vous dirais çà plus précisément.
Excusez moi c'est un peu long mais le lièvre variable c'est aussi une ambiance, un biotope et bien sûr un challenge. C'était dommage de les passer sous silence