Le voyage que j'ai entrepris au Québec avec deux copains avait pour but de voir et de photographier les limicoles Nord Américains. Pour réaliser ce petit challenge il fallait arriver sur place ni trop tôt ni trop tard. D'après les Québécois et divers compte-rendus la période fin aout et début septembre semblait la plus propice.
Il ne faut pas perdre de vue que la plupart de ces oiseaux nichent dans le Grand Nord du Canada et qu'une fois la reproduction terminée, tout ce petit monde regagne le sud pour passer l'hiver en Amérique Centrale et parfois même en Amérique du Sud.
C'était un voyage "low cost" comme je les aime avec location d'une cabane (13 nuits) avec 3 chambres (cuisine, salle d'eau etc...), la voiture et le vol pour un millier d'euros à peine chacun.
Je suis conscient que pour la plupart des gens tous les limicoles ou presque se ressemblent. De fait je me doute bien que les quelques oiseaux que je vais vous présenter n'intéresseront que très peu de personnes. Si une ou deux personnes le sont, çà suffira
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Donc je commence par une rareté "française" qui se retrouve parfois sur nos côtes après les tempêtes qui sévissent dans l'Atlantique Nord durant l'automne. A ce sujet, les Québécois nous ont confirmé que dans l'autre sens çà ne fonctionnait pas très bien et même pas du tout. Il est très rare que des limicoles européens atterrissent chez eux. Les vents des dépressions vont plutôt d'Ouest en Est et rarement l'inverse.
Photos faites le long du Saint Laurent sur la commune de La Pocatière en aout 2017.
Premier critère à part la taille qu'il est difficile d'apprécier sur une photo, la longueur des ailes plus longues que la queue (longues projections primaires). Seuls deux bécasseaux sont concernés par cette particularité, celui-ci et le bécasseau de Bonaparte.
Second critère le bec : tout noir, assez court et très fin.
Troisième critère, le plumage : Un dos écailleux régulier et une poitrine chamois qui s'arrête brusquement pour passer au blanc pur. Quand vous avez la chance de pouvoir observer cette oiseau de près et calmement, on peut distinguer une petite tache blanche au dessus des lores (trait fin souvent foncé qui relie le bec à l'oeil).
Quatrième et dernier
critère, le moins évident : l'allure. C'est un oiseau assez élancé pour un bécasseau, c'est dû aux ailes plus longues que la queue qui prolongent d'autant sa silhouette. Par contre il a des pattes assez courtes, plus courtes qu'un sanderling par exemple. Ce qui lui donne une allure si particulière et propre à cette espèce. Mais là il faut avoir pas mal de références en tête pour saisir ces nuances sur le terrain. Loin d'être évident quand on ne croise pas des limicoles au quotidien comme moi.
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Quand vous avez tout çà vous avez un bécasseau de Baird en cher et en os. Celui-ci n'était pas perdu et on peut espérer qu'il continu sa vie à peu près normalement. Par contre ceux que l'on croise en France doivent avoir sûrement un avenir beaucoup moins sûr. Parce que nous avons aucune preuve d'un retour de ces oiseaux vers leurs destinations "normales" qui semblent de toute façon assez difficilement réalisables dans des conditions normales.
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A bientôt avec d'autres limicoles
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