Un tel nom mérite qu'on s'y penche de plus près. Au début je pensais qu'un ornithologue "inventeur" de l'espèce avait ajouté un peu d'humour à cette science qui parait austère à bon nombre de personne. Hé ben non ! L'oiseau est découvert par un certain Temminck en 1825, une époque où l'humour n'avait guère de place dans ce domaine. On pense que l'oiseau récolté était un oiseau "perdu" parce que Temminck ne décrit pas du tout son milieu de vie si particulier.
Avec sa tête complètement déplumée et son allure générale, Temminck le classe dans les corvidés :
Corvus gymnocephalus (gymnόs signifiant « nu », et kephalế signifiant « tête »).
Mais trois ans plus tard cet oiseau est retiré des "corvus" pour atterrir chez les "
Picathartes" : Le nom générique provient d'une combinaison des noms de genre Pica, comprenant des pies, et Cathartes, comptant des vautours du genre Urubu. Voilà pour la petite histoire, ce n'est donc pas un délire ornitho.... Seules deux espèces couvrent cette famille (
Picathartidae), celui présenté ici et le
Picatharte du Cameroun dont les couleurs de la tête diffère un peu avec du rouge au lieu du jaune.
Ghana - 5 avril 20171 - Ce picatharte est considéré comme l'un des oiseaux les plus recherchés d'Afrique par les observateurs d'oiseaux et représente un symbole de l'écotourisme sur l'ensemble de sa distribution, espérons que çà dure
2 - Tout d'abord on rejoint un village perdu au milieu de rien pour recruter les guides locaux. Nous ne sommes pas à la saison de reproduction mais les oiseaux passent tout de même la nuit dans les nids construits au fil du temps dans la petite falaise au milieu de la forêt. Le seul espoir est qu'ils arrivent quand il y a encore de la lumière pour pouvoir les prendre en photo.
3 - Après une bonne heure de marche dans la forêt par 35° de température nous arrivons (à la nage) devant le bloc où ces oiseaux passent la nuit et nichent lorsque c'est la saison. Ces oiseaux, malgré leur taille, font des nids à la façon des hirondelles sous des surplombs rocheux à l'abri des intempéries et des prédateurs dans les forêts épaisses. L'endroit est un fouillis de branchages, il fait très sombre malgré le milieu d'après midi et pour couronner le tout l'orage gronde au loin. Pour la photo çà va être vraiment très compliqué.
Je passe par un autre hébergeur pour cette image que celui du site parce que je suis obligé de tomber à 4 de qualité JPEG pour avoir moins de 130ko. Désolé. 4 - Les oiseaux passent leur journée à se nourrir dans la forêt (insectes) mais ils viennent parfois pendant la journée sur le site, c'est ce que j'espérais pour la lumière. Il est 15h00 lorsque nous nous installons...... ce n'est qu'à 17h30 que le premier oiseau apparait. Autant vous dire qu'il fait presque nuit. Rapidement un second puis un troisième oiseaux arrivent. Mes amis ont rangé depuis belle lurette leur 100/400mm et leur 150/600mm et moi je me lamente sur les possibilités qu'il me reste pour éviter trop de bruit numérique.
Je fais le pari que j'arriverai à les saisir lorsqu'ils resteront immobiles, un pari risqué à mains levées avec le 500mm.
f/4 - 1/20" - 4000 iso
5 - C'est un oiseau assez gros de la taille d'une mouette (à la louche) et qui se déplace de branche en branche à la façon des touracos, très rapide.
6 - Par chance ils prendront la pause sur des branches pas trop masquées et ils resteront souvent figés à nous regarder.
Un temps fort du voyage avec cet oiseau extraordinaire.