merci Petit Robert (bien sûr ça m'intéresse
...)
18h15 nous partons vers le lieu de rendez-vous avec Batis Birding (en dehors de la ville à quelques kilomètres). Sean vient nous récupérer quelques minutes plus tard, nous avons privatisé et sommes donc seules. Sean est très sympa et connaît très bien son sujet. Il nous emmène dans une zone protégée et interdite au public.
Il y a encore un peu de lumière lorsque nous démarrons la marche, il nous explique la complexité de cet éco-système unique au monde et comment toute cette vie, souvent invisible… est possible.
En fait, pour qu’un éco-système vive il faut que les plus petits animaux de la chaine alimentaire trouvent à se nourrir. Alors comment les petits invertébrés se nourrissent ?
Du Pilasberg (Afrique du Sud) au nord du rift, les rivières charrient des tonnes de sédiments – de l’autre côté par la rivière Orange, le courant Benguela en charrient d’autres et tout cela arrive au pied des dunes.
Cette zone côtière fait sept kilomètres de large sur plus de cinquante kilomètres de long. Les dunes sont d’un côté dures (côté des vents) et de l’autre molles. Les sédiments arrivent au pied des dunes molles et nourrissent tous les invertébrés car dans ce mélange il y a des graines, des herbes sèches etc qui ont fait des milliers de kilomètres pour finir là. Ces détritus sont l’alimentation principale de ces petits invertébrés et bien sûr sont la base de la chaine alimentaire. Les lézards et geckos s’en nourrissent, sont eux-mêmes mangés par des mammifères plus gros comme les chacals et même parfois des hyènes brunes. Ce qui est étonnant également c’est le sol… à certains endroits Sean nous explique de bien marcher dans ses pas car ici les traces ne disparaissent pas car si le sable efface les traces au moindre vent ici cet espèce de gravier comme dans une gangue cimentée conserve les empreintes pendant des années voire des décennies. Il nous montre des traces de voiture datant de la seconde guerre mondiale qui sont intactes comme si la voiture avait gravé ces empreintes la veille… or ces traces ont presque soixante dix ans ! La nuit tombe rapidement, à cause des nuages il n’y a pas d’étoiles.
Nous marchons donc de nuit, frontale éteinte, essayant de marcher dans les pas de Sean mais c’est étrange de ne pas voir ou l’on met ses pieds ! Il n’y a pas d’étoile, le ciel est chargé de nuages. Sean tient une lampe à l’oreille et balaye autour de lui, nous sommes épatées par la technique et par ce qu’il va nous trouver… notamment dès le début une araignée que l’on appelle en anglais la White Dancing Lady (Dame Blanche) qui est donc assez petite, transparente ou un peu couleur du sable bref quasiment impossible à trouver. De loin il me lance « spider there » nous indique l’endroit en faisant un rond avec sa lampe, nous sommes dessus et nous ne la voyons pas… impressionnant ! Nous voilà allongées à quelques centimètres de cette araignée qui nous observe de ses huit yeux.
F124- l'entrée de son terrier... un petit opercule de la taille d'un ongle
F125 - désolée pour les arachnophobes...