J’ai ramené ces trésors dans mes cartes mémoires, sans trop savoir ce que j’avais capturé.
L’identification m’a pris du temps, pour une raison que tous les amoureux des oiseaux de proie connaissent : non seulement les adultes d’une même espèce ont souvent des plumages variables, mais avant d’atteindre la maturité, ils passent par des stades intermédiaires, juvéniles et sub-adultes.
Voici un exemple typique de cette difficulté. Les trois rapaces suivants, que le profane peut identifier comme trois espèces, ne sont que trois formes différentes de l’autour chanteur.
Juvénile…
J6
J7
Sub-adulte…
J8
J9
Et adulte.
J10
J11
Pour ces identifications, j’ai toujours démarré avec le guide Sasol des oiseaux d’Afrique australe, qui donne en général une idée de départ. Puis j’ai consulté deux sources d’expertises : la rubrique identification de COW, et la page Facebook « Raptors of Southern Africa », où sévissent également quelques solides spécialistes du sujet.
(Merci notamment à Ojeff, Merle, Caracal, Mosquito, Sophie83, Loxodondat et Did1971)
Au total, selon ce décompte, j’ai photographié huit espèces différentes de rapaces.
Certains sont très faciles à nommer et impossible à confondre. Le bateleur est de ceux-là…
J12
J13
Sur l’origine du nom « bateleur », utilisé aussi en anglais, j’avais proposé une petite explication sur le fil dédié. Je me permets de la reprendre ici (et pardon à ceux qui l’ont déjà lue).
Le bateleur est un aigle sans queue, ce qui l'oblige à osciller en vol d'une aile sur l'autre pour rétablir son équilibre, alors que les autres rapaces s'équilibrent avec les plumes de la queue.
Par ailleurs, un bateleur, autrefois, désignait un acrobate de foire, et notamment un funambule.
Les francophones qui ont vu cet aigle voler pour la première fois ont été surpris de cette oscillation permanente, qui leur a évoqué les mouvements du funambule qui s'équilibre avec les bras sur son fil.
D'où le nom... pour une fois adopté par nos amis anglophones.