Afrique grandeur nature: Kalahari et Okavango

[rjulie95]

Super Chris, vivement cet été où j'y serais 

[chris Jek]

      Le lion est encore à une bonne cinquantaine de mètres des deux combattants.  J’admire sa  course nonchalante, cette façon de mimer l’indifférence dans un petit galop décontracté, comme s’il n’était pas question de mort et de survie, mais d’un simple un jeu dont il serait le maître. Un seigneur.
   Il sait les springboks aveuglés par leur lutte. Il sait aussi que sur cette plaine dégagée, ses chances d’arriver avant d'être repéré sont faibles.
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   Les deux gladiateurs devront la vie sauve à leur troupeau, qui détale à la vue du lion, provoquant l’arrêt immédiat du combat et la fuite des combattants.
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     Tant pis, un steak de springbok au petit-déjeuner n’aurait pas été refus…
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   Le roi lion se recouche alors, tout près de la piste, et nous allons passer avec lui beaucoup de temps. Pour le plaisir.
   
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   Notre premier camp de brousse sera Rooiputs.
   Le confort ? Une plaque de béton surmontée d’une structure pyramidale en bois dotée d’un paratonnerre. Un emplacement au sol pour faire le feu, et une cabine de rondins en guise de douche.
   La réserve d’eau est pleine et nous pourrons nous laver sous l’eau glacée, sous le regard attentif de quelques habitants des lieux (ici un écureuil terrestre).
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    Les camps du Botswana, ô miracle, comptent généralement entre quatre et dix emplacements, espacés de plusieurs dizaines de mètres. Ici, nous sommes seuls. Nos voisins sont cachés par un repli de dunes et nous ne voyons même pas leur feu.
   Premier soir magique, même si je ne suis guère rassuré lorsqu’il s’agit de marcher une vingtaine de mètres jusqu’au robinet à la nuit tombante, ou simplement de m’éloigner du feu pour prendre des photos de nuit...
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      Histoire de créer l’ambiance, je raconte à Didier une vieille anecdote que l’on se refile de photographe à campeur dans les soirées de Johannesburg, où il est question d’un touriste allemand parti à la douche et dont on n’a jamais retrouvé le corps…

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[chris Jek]

   Au fond du désert, à droite, se trouve Polentswa. Le coin de brousse où nous allons passer quatre nuits. A plus de 200 km de Twee Rivieren par la vallée de la Nossob.
Au passage nous avons traversé le camp « principal » de Nossob. Petit, sauvage, malgré son camping clôturé, son shop et sa station service.  Plusieurs chalets en brique rouge y sont en construction. J’ai failli écrire « malheureusement » ! Car il faut ici assumer son égoïsme : l’extraordinaire sentiment de solitude que l’on peut ressentir dans le KTP est dû au fait qu’il y a très peu d’hébergements. Et comme la première ville, Upington, se trouve à 250 km de route de la porte d’entrée, on rencontre peu de visiteurs à la journée.
   L’envers de la médaille, c’est qu’il faut s’y prendre des mois à l’avance pour réserver ses emplacements. Je suis passé par une agence, Botswana Footprint (que je recommande) et, bien que je les ai contactés dix mois avant mon séjour, je n’ai pas pu avoir toutes les nuités en camp de brousse que j’avais demandées.
   Le voyage est agréable, le sable doux sous les roues et la piste facile.
   Première rencontre, comme la veille, avec des springboks montés sur ressorts.
Adulte…
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Et jeune
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Whaoooo ! Comment ils font ça ces herbivores?
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   Je trouve que je progresse dans ma technique pour les attraper en vol… Mais j’ai en tête une image encore un peu différente. Je veux un springbok en apesanteur!
   Plus loin, c’est une lionne que nous croisons sur la piste. On voit, sur la première image, dans le lointain, les fameuses dunes orange du Kalahari. Sur les photos prises en hiver, elles sont nues. Là, comme vous pouvez l’apercevoir, elles sont mangées par la végétation.
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   Doucement, la lumière décline…
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(La mouche. Vous l’avez vue, la mouche ?)

   Et c’est l’arrivée au point d’eau de Polentswa.

[chris Jek]

   J’ai dans mon sac le petit guide du KTP de Hannes Lochner (collection Photo Tips), le plus talentueux photographe de ce parc, qui y a passé cinq ans. Il assure que le point d’eau de Polentswa est un formidable endroit pour voir herbivores et prédateurs converger en fin de journée.
   Nous allons vite comprendre qu’en avril, juste après les pluies, le désert est parsemé de de flaques suffisantes pour désaltérer les animaux accoutumés à la sécheresse. Les planques au point d’eau « officiels » ne sont pas productives.
   Belle surprise toutefois pour notre premier soir à  l’affût. Ce bateleur au bain nous régale pendant 20 bonnes minutes. Dans l’armoire aux trésors de mes amis photographes à Johannesburg, j’ai réussi à emprunter un 500 mm f4, qui va faire merveille avec les oiseaux.
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 Le « Wilderness camp » de Polentswa ne mérite même pas le nom de « camp ». Juste un cercle de sable, et la fameuse pyramide et son paratonnerre. La cabine de douche en rondins est bien là,  un peu à l’écart, mais pas une goutte d’eau n’y coule. Je suppose que ceux qui reviendront dans quelques années y trouveront du confort…
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   Nous sommes entrés dans la routine du safari… Dépliage des tentes, feu, bière, braaï, vigilance, par peur des prédateurs. Comme le disait la baronne Blixen, « il y a quelque chose dans la vie de safari qui vous fait oublier tous les chagrins et vous donne l’impression que vous avez bu une demi-bouteille de Champagne. On est pénétré par la reconnaissance la plus profonde pour le fait d’être au monde ».
   Ce soir, je prends des photos de nuit. Je m’efforce d’intégrer dans l’image à la fois notre feu, un arbre, le ciel africain, un personnage. Travail au retardateur, multiples essais, 20 secondes, 30 secondes, une minute, je joue avec les ISO…
    A l’horizon gronde un orage. 
   Il m’a fallu du temps, mais j’ai fini par capturer un éclair ! (merci Didier d’avoir fait la cuisine pendant que je jouais à l’artiste…).

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   Cette photo, en grande partie due à la chance, a pour moi une valeur presque magique. J’y vois une sorte d’auto-portrait « philosophique".  Une silhouette éphémère, qui ne doit sa brève existence qu’à la lumière tombée du Ciel et au feu allumé sur le sable par nos ancêtres. L’histoire de notre passage sur Terre.

A suivre…

[musungu]

Cette dernière photo est terrible, si aléatoire et pourtant tu l'as bien eue. Bravo !!
Mais que dire aussi des autres, dont cette rencontre de lionne sur la piste, qui n'est pas sans rappeler une autre rencontre du même type  , et bateleur, en F3 en particulier.

[petit-robert]

La dernière photo est très réussie, c'est incontestable. Mais je trouve toutes les autres le sont également. Tu sais nous distiller des photos abouties très agréables à regarder et qui montrent très bien le voyage dans son ensemble. Superbe, j'en redemande 

[vinnylove]

Ce carnet réveille en moi une furieuse envie de KTP 
Bravo Chris, que du bon 

[Papy_75]

Très belle suite, avec de chouettes images. Le KTP, un rêve pour nous, mais comme nous n'avons plus 20 ans...

Papy

[chris Jek]

Très belle suite, avec de chouettes images. Le KTP, un rêve pour nous, mais comme nous n'avons plus 20 ans...

Papy

Papy, je fais croire dans mon récit que c'est l'aventure absolue, mais en fait y'a quelques lodges où l'on est accueilli avec le confort. (Et puis tout est relatif, un jour, alors que nous allions, barbus de 10 jours, crades et cheveux collés au front par la sueur et le sable dans le 4x4, nous nous arrêtons devant un point d'eau à côté d'un autre véhicule. Au volant, un papy en chemisette repassée, et deux dames la soixante bien sonnée avec colliers de perles et bagues! Didier était scandalisé qu'on puisse nous gâcher à ce point notre mythe de l'Afrique sauvage  , mais nous avons bien rigolé! Pour les Sud-Afs, ces coins là sont juste le terrain au fond du jardin... Donc, si on veut, on peut le faire à tout âge.)

[Papy_75]

Merci de me remonter le moral. La question qui se pose est moins le confort de l'hébergement que les aléas de la piste en self-drive (ex : ensablement, changement d'une roue, ...), le physique n'étant plus vraiment au rendez-vous de ce côté-là. Mais il doit bien y avoir une solution.

Papy 

P.S. Nous laissons d'habitude perlouzes et bagouzes à la maison. Moins classieux, c'est sûr. 

[gégé red léo]

Dès mon retour du Kenya, je découvre les nouveaux carnets et notamment cette magnifique aventure digne

d'un grand film ....

Que de belles images en particulier les springboks et les paysages

Je vais suivre

[MERLE]

Ce carnet réveille en moi une furieuse envie de KTP 
Bravo Chris, que du bon 

J'approuve! et quelle qualité de photos!
La dernière bien sûr est extra! mais j'aime beaucoup le springbok en E5
et la série du bateleur

[DIDS971]

On se régale toujours autant du récit et des images
L'ambiance sur cette dernière retranscrit bien la magie du camps en self drive

[genir]

Quel plaisir ce carnet grâce aux photos bien sur mais également la prose
D6 D7 et bien sur la dernière

[Simba]

J'adore le texte et les images.
Et la dernière feu de camp, éclair, campeur est extra.

Boudiou! Cette ambiance du KTP 

Simba