Le camp de Twee Rivieren, où nous passons notre première nuit, est une sorte de sas entre la civilisation et la vie sauvage que nous allons mener dans les jours à venir. On y trouve, comme dans tous les camps principaux des parcs sud-africains, un petit shop à l’odeur de bois sec et de biltong, un bloc sanitaire propre, une station service.
C’est là que s’effectue l’obligatoire dégonflage des pneus. Pour éviter de détériorer les pistes de sable compact où, explique la brochure d’accueil, les pneus trop durs creusent rapidement des ornières. Accessoirement aussi pour limiter les risques d’ensablement sur les zones de terrain meuble. Nous en reparlerons.
Premier montage des tentes, premier feu de camp, première bière devant le braai et première entrecôte à la braise. Il faut ce qu’il faut pour prendre le rythme du safari. Nous sommes en automne mais la nuit est déjà froide. Les couvertures d’Avis Safari sont bien légères et les duvets sont les bienvenus.
Réveil à six heures, en pleine nuit. En avril, l’accès au parc est autorisé à partir de sept heures. A Twee Rivieren, il faut en outre passer à la « gate » chaque fois que l’on quitte le camp, pour déposer son plan de route. Le soleil est encore caché derrière les dunes lorsque nous nous enfonçons dans la vallée de la Nossob, qui marque la frontière entre le Bostwana et l’Afrique du Sud.
Enchantement d’un premier matin… Bonheur d’une première coche sur « la-liste-des-photos-à-faire-absolument-dans-le-KTP ». Ma chair de poule n’a peut-être pas pour seul raison le froid du petit jour…
Les images, je crois, disent beaucoup mieux que les mots ce que nous ressentons.
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Puis le soleil monte et là, surprise. Le « désert » du Kalahari est… vert.
Nous sommes en automne austral. La saison des pluies vient de se terminer, et les célèbres dunes orange sont, par plaques, hérissées de hautes herbes où les chacals jouent à cache-cache avec les oryx.
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La vallée entre les dunes est le royaume des springboks. Des dizaines, des centaines de ces antilopes aériennes s’ébattent en toute liberté.
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Je suis fasciné depuis des années par la course des springboks, unique chez les antilopes: un rebond qui semble les libérer de l’apesanteur, suivi d’un instant magique de suspension dans l’air. Je les ai déjà vues, dans d’autres parcs, sans jamais parvenir à fixer sur mon capteur cet instant où elles flottent entre terre et ciel.
Là, je viens de réussir un atterrissage.
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Mais je me promets de faire mieux durant ce séjour, si l’occasion s’en présente.