Certes l’Afrique de Stanley et Livingstone, celle de Karen Blixen, d’Hemingway ou de Joseph Kessel, que j’ai découverte plus tard dans les livres, cette Afrique-là n’existe plus. On se s’aventure plus seul et à la boussole en territoire inexploré parmi des tribus insoumises, on ne risque plus sa vie à s’enfoncer dans le Kalahari et dans l’Okavango – là où nous allons voyager ensemble -- et les parcs naturels sont désormais délimités, gérés, administrés et soumis à des règles strictes de camping.
Le Botswana garde pourtant un charme que l’Afrique du sud a perdu. Les réserves y sont ouvertes et les animaux libres d’y circuler à leur guise. On peut y voir des lions ou des hyènes en sortant la tête de la tente, car les camps de brousse ne sont pas clôturés. Et les pistes sablonneuses de brousse ou de désert, à l’ancienne, proposent au pilote de 4x4 quelques défis dignes de la grande époque.
La nuit, l’absence de pollution lumineuse permet aussi un voyage dans le temps, lorsque s’offre tout à coup un ciel africain qui, lui, n’a pas changé depuis des millénaires.
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Avant de partir pour regagner l’Europe après cinq ans d’Afrique du Sud, j’avais donc décidé de passer la frontière vers le nord et de m’enfoncer dans les immensités du continent, en quête d’un peu plus de solitude et de magie africaine.
Ce serait, en avril, le KTP : Transfrontier Kalahari Parc, à cheval sur l’Afrique du Sud et le Botswana, une aventure partagée avec un ami d’enfance, Didier. Connu à l’âge des culottes courtes, au moment même où germaient en moi ces rêves d’Afrique, sans même que je m’en rende compte.
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Et, en juillet, le delta de l’Okavango, dans et autour du parc de Moremi, avec mon fils de 24 ans, Johann, remarquable photographe déjà. La prochaine génération à qui, j’en suis heureux, j’ai transmis cette passion de l’aventure en général et de l’Afrique en particulier.
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Pour ce voyage dans le temps, j’aurais évidemment bien aimé disposer de la célèbre Jeep Gladiator zébrée (version 1966) du bon Daktari,
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mais il y a des rêves auxquels il faut savoir renoncer.
Je me suis donc rabattu sur un Ford Ranger loué à Avis Safari, entièrement équipé camping. Et, sans faire offense à la mémoire des grands aventuriers du siècle passé, j’avoue que je n’ai pas été déçu :
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Mais assez parlé maintenant. Place aux images, et à ce carnet en deux volets, Kalahari d’avril et Okavango de juillet !