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Auteur Fil de discussion: Noël au Sénégal  (Lu 38796 fois)
genir
Buffle - Big Five
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« Répondre #45 le: 04 Juin 2016 à 10:54:45 »

Un reportage très pointu  Yes   Yes
et alors quelle diversité  Ko

je bisse
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sophie83
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« Répondre #46 le: 07 Juin 2016 à 18:53:22 »

Jeudi 24 décembre.

Ce matin, ils sont encore là. Au moins deux chanteurs d’engoulevents lancent leur ronronnement depuis différents perchoirs autour du camp. Les premières lueurs du jour apparaissent et cela va être l’heure pour eux de s’éclipser. L’oiseau le plus proche de nous s’envole pour rejoindre un autre poste de chant, le sommet d’un grand arbre, à l’extérieur du camp. On se rapproche. Il continue à chanter durant 2 minutes avant de s’envoler et glisser vers une zone de buissons hauts où après un virage serré il s’engouffre au pied d’une zone plus dense. Nous lui laissons quelques instants d’avance tandis que les habitants du village commencent à sortir de leur case. Approche en douceur et nous découvrons l’engoulevent au sol, au pied d’un buisson. On reconnait la même espèce d’engoulevent que celle déterminée hier dans le parc du Djoudj, c’est un longue queue. Nous nous éloignons afin qu’il entame sa journée de sommeil.

Nous quittons le camp et faisons nos adieux au parc du Djoudj non sans jeter un dernier coup d’œil aux mares devant l’entrée. Rien de plus que les jours précédents, il est temps pour nous de repartir vers la civilisation. Pas trop vite d’ailleurs car les 30 km de pistes avant de retrouver l’asphalte peuvent se révéler intéressantes. Nous avons vu lors de l’aller qu’il y a avait des mares, des roselières, des milieux de sansouires, des allées de tamaris, des rizières … qui offrent gîtes et couverts pour de nombreux oiseaux.

116-Coucal du Sénégal, Pistes près du Djoudj


117-Pistes près du Djoudj


Nous effectuons de nombreux arrêts pour tâter le terrain en fonction des habitats qui nous paraissent favorables et après plusieurs essais un constat ressort … les oiseaux ne doivent pas encore être réveillés. Tout est bien calme. Les prospections dans les zones de buissons bas, dans les forêts, dans les haies … pas grand-chose ne bouge. Vers 8h00, enfin un peu d’activité. 2 Astrils cendrés dans des buissons au bord de la piste, quelques tisserins et guêpiers nains et de Perse.

118-Tisserin vitellin, Pistes près du Djoudj


119-Guêpier nain, Pistes près du Djoudj


120-Guêpier de Perse, Pistes près du Djoudj


121-Guêpier de Perse, Pistes près du Djoudj


Passage en vol de deux Pipits à gorge rousse … heureusement qu’ils ont eu la bonne idée de crier sinon, ils seraient restés indéterminés. Plus classique, l'observation de Coucals du Sénégal se chauffant au doux soleil du matin. Une mare avec une roselière permet de rencontrer davantage de vie. Sarcelles d’été, Aigrettes garzettes, Hérons crabiers ainsi que des Spatules. Plus discrète, une Talève sultane se faufile brièvement à découvert, le temps d’apercevoir ses belles couleurs bleues.On trouve aussi une mare de l’autre côté de la piste. Celle-ci est envahie de nénuphars et de Hérons crabiers. Ils sont une douzaine à chasser l’alevin ou la petite grenouille, chacun dans leur coin.

122-Crabier chevelu, Pistes près du Djoudj


Quelques kilomètres plus loin, nous tombons sur une Cigogne noire dans le même secteur qu’à l’aller. Elle passe en vol au dessus de nous et s’éloigne vers l’est.
Des milans cerclent à proximité, nous suivons les traces d’une charrette qui nous y conduisent et arrivons au bord d’un canal d’irrigation. Il y a bien quelques milans à bec jaune, sous-espèce du Milan noir, en vol mais il y en a aussi davantage posés sur la bute du canal.
A l’approche de notre voiture, ils s’éloignent quelque peu. Toutefois il suffit de patienter une paire de minutes pour voir les premiers se rapprocher. A contre jour dans un premier temps puis ensuite, leur instinct querelleur reprend le dessus et font fi de notre présence. Ils se pourchassent du bon côté de la lumière, parfait pour une séance photo.

123-Milan à bec jaune, Pistes près du Djoudj


124-Milan à bec jaune, Pistes près du Djoudj


125-Milan à bec jaune, Pistes près du Djoudj


Un groupe de Mouettes à tête grise se repose aussi à proximité et ce n’est que le passage d’un troupeau de zébus qui les contraindra à décoller.

126-Zébus, Pistes près du Djoudj


Le temps passe, il nous faut avancer. Des hésitations à certaines intersections mais c’est finalement sans encombre que nous regagnons la route goudronnée, direction Saint-Louis et la Langue de Barbarie !
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Mintou
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« Répondre #47 le: 07 Juin 2016 à 20:48:03 »

Beaux guêpiers  Aime
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petit-robert
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« Répondre #48 le: 07 Juin 2016 à 21:17:49 »

j'en redemande !

Quand j'étais allé là bas, j'avais trouvé les guêpiers de perse extrêmement farouches. Apparemment ceux que tu as rencontré étaient plus conciliants vu la proximité que vous avez eu  Clin d'oeil
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Le temps est un bon professeur, dommage qu'il tue ses élèves (H. Berlioz).
mosquito
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« Répondre #49 le: 07 Juin 2016 à 22:23:34 »


Beaux guêpiers  Aime

 Yes  Yes Oui vraiment très beaux ces guêpiers!

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All I wanted to do now was get back to Africa. We had not left it yet, but when I would wake in the night, I would lie, listening, homesick for it already.

- Ernest Hemingway,  Green Hills of Africa.
MERLE
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« Répondre #50 le: 08 Juin 2016 à 12:43:27 »

D'accord avec Robert pour les guepiers de Perse farouches alors que les "nains"
se laissent facilement approcher Choqué

De beaux milans pour finir J'aime

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Steph M.
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« Répondre #51 le: 08 Juin 2016 à 15:21:57 »

Les guêpiers  Yes Et le crabier chevelu  Yes Et le milan en vol  Yes ...

Que du bon, tout ça  J'aime
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Bruno
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« Répondre #52 le: 08 Juin 2016 à 20:38:58 »

Toujours aussi intéressant et varié. Merci
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sophie83
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« Répondre #53 le: 12 Juin 2016 à 14:21:38 »

Merci pour vos commentaires ! Visiblement on a eu pas mal de chance sur les guêpiers de Perse que l'on a observés de façon assez régulière et sans difficultés !

Continuons donc notre voyage. Jeudi 24 décembre 2015 Nous avons quitté le Djoudj. Retour vers St Louis où nous profitons du passage en ville pour refaire le plein de vivres et d'essence. A la sortie de la ville, nous prenons à droite et suivons la route vers la réserve de Guembeul.

Cette réserve privée de 7,6 km2 est une zone classée RAMSAR en raison du stationnement en fin d’hiver de plusieurs milliers d’Avocettes mais c’est aussi une zone où sont élevés, dans le but d’être réintroduits dans leur environnement, différentes espèces animales. Ici aussi les tarifs d’entrée applicables sont les mêmes que ceux des parcs nationaux du pays. 5000 FCFA par pers et 10 000 pour la voiture. Cher ! Quand on sait que la visite est obligatoirement guidée (prestation du guide en sus) et qu’elle ne prend qu’1h30. Pas moyen d’y rester seul à l’intérieur ou d’y pique niquer … Bref, nous acceptons de payer et entamons la visite avec le vétérinaire de la réserve (car le guide est absent aujourd’hui…). Passage par l’écomusée pour une explication du rôle de cette réserve et des principales espèces qui y sont élevées puis début de la visite avec les tortues. Des jeunes individus sont regroupées dans un enclos dédié tandis que les gros spécimens bénéficient de davantage d'espace. Toutes ces tortues appartiennent à la même espèce, la Tortue sillonnée aussi appelée Tortue de savane. Cette espèce est mine de rien la troisième plus grosse espèce de tortue terrestre au monde avec des mâles pouvant atteindre les 100 kg. Une spécificité anatomique est la forme de la carapace qui est aplatie. Autrefois commune au Sénégal, elle est devenue à présent très rare. Un programme de reproduction afin de réintroduire l’espèce dans la réserve de faune du Ferlo nord  (N-E du pays) a été entrepris avec la SOPTOM (l’association qui gère le village des tortues de Gonfaron dans le Var !). Le monde est petit !

127-Tortue sulcata, Réserve de Guembeul


Sitôt sortis de l’enclos, un sifflement en provenance de la roue de la voiture nous intrigue. La roue perd de l’air. Une crevaison lente hier et maintenant une roue crevée, il est temps de faire quelques réparations. Retour à St Louis où l’on trouve facilement un réparateur au bord de la route. Pour 4000 FCFA, les réparations sont faites et l’on repart après 40 minutes avec une voiture en état. Comme il n’est pas possible de manger dans la réserve on s’arrête près de mares en bordure de route. Des Avocettes, des Barges à queue noire, Des Grands Gravelots, des Echasses, du Chevalier stagnatile …  s’alimentent ou se reposent ici en toute tranquillité. Une huppe passe en vol et se perd dans les jardins maraichers. Nous la suivons aux jumelles et découvrons un vol de plus de 100 Martinets des maisons tournoyant dans le ciel. Nous terminons notre repas en compagnie d'un Ecureuil terrestre du Sénégal puis retournons à la réserve de Guembeul où le personnel, regroupé sous une tonnelle, est en train de préparer le thé.

128-Écureuil terrestre du Sénégal

   
Nous sommes invités à le partager et en profitons pour en apprendre un peu plus sur la société sénégalaise. Une fois la tournée de thé au basilic, (original !) terminée, nous repartons sur la visite. Nous laissons les tortues et allons voir les Gazelles dorcas dans leurs enclos. Espèce des milieux désertiques et pré-désertiques, la Dorcas occupait aussi les zones sahéliennes du Sénégal d’où elle a disparu suite à une chasse intensive. Classée comme « Vulnérable » par l’UICN, l’espèce a été, après acclimatation à Guembeul, relâchée dans le Ferlo en 2009. En collaboration avec les habitants Peuls de la région, 23 individus y ont retrouvés leur liberté. Notre vétérinaire nous précise que les individus présents ici peuvent servir dans tout programme de réintroduction au Sénégal et dans les pays voisins.

129-Gazelle dorcas, Réserve de Guembeul


Nous rejoignons à présent le grand étang de la réserve de Guembeul où se concentrent en février les oiseaux migrateurs lors de leur remontée vers l’Europe. Aujourd’hui, ils ne sont pas très nombreux. Il y a surtout des bécasseaux sur les vasières, environ 300, ainsi qu’un reposoir de 150 Avocettes.

130-Ilot de nidification, Réserve de Guembeul


131-Réserve de Guembeul


Nous observerons aussi 3 balbuzards et 2 Goélands railleurs.

132-Balbuzard pêcheur, Réserve de Guembeul


Dans les sansouires autour de l’étang, un groupe de Singes patas s’enfuit à notre approche mais deux jeunes individus décident de rester sur place et se camouflent derrière les salicornes nous permettant d’observer de près leurs visages mutins.

133-Singe patas, Réserve de Guembeul


Autre espèce emblématique de cette réserve, l'Addax dont un adulte se tient près de l'étang. Il s'agit d'une espèce d’antilope relictuelle en voie de disparition, dont l’aire de répartition a fondu comme neige au soleil au cours des 50 dernières années. Adaptée aux rudes conditions des ergs sahariens, son aire de répartition couvrait les zones les plus arides allant de la Mauritanie au Soudan. Aujourd’hui il ne reste que de très petites populations isolées dans les zones les plus reculées du nord du Mali et au Niger, notamment dans la réserve naturelle nationale de l’Aïr et du Ténéré  (< 200 ind en 1991) … Cette espèce très farouche a subi, et continue de subir dans les zones non protégées, une importante pression de chasse. Il est à présent très rare de pouvoir l’observer dans la nature et la plupart des mentions proviennent d’observations indirectes, notamment de traces dans le sable. Capable de se déplacer sur de longues distances à la recherche de nouveaux pâturages, il arrive exceptionnellement que soient rapportées des observations dans son ancienne aire de répartition. Ainsi en 2007, des traces d’une quinzaine d’individus ont été relevées dans le nord de la Mauritanie à environ 220 km de la frontière avec le Sahara occidental marocain. Cela faisait plus de 25 ans qu’il n’y avait pas eu de données de cette espèce dans cette partie du Sahara … Nous sommes bien conscients que pouvoir observer de nos jours cette espèce est une réelle opportunité qui ne se présentera peut être plus jamais. C’est cette volonté qui nous a poussé à venir à Guembeul. Bien que ne bénéficiant que de faibles moyens financiers, le projet de sauvegarde de l’Addax à Guembeul offre une lueur d’espoir de pouvoir un jour réintroduire des individus dans le milieu naturel.

134-Addax, Réserve de Guembeul


Nous terminons la visite de la réserve avec un troupeau d’Oryx algazelle, une autre  espèce des zones de semi-déserts herbeux où la pluviométrie ne dépasse pas les  350 mm par an. Toutefois si elle apprécie les zones désertiques, on ne la rencontre pas comme l’Addax dans les zones les plus arides. Jusqu’en 1960, l’Oryx était une espèce particulièrement abondante sur la bordure méridionale du Sahara. Ses effectifs ont chuté de manière drastique et officiellement l’espèce est éteinte en milieu naturel depuis les années 1980. Elle n’existe plus que dans des réserves fermées afin d'assurer leur reproduction, en Tunisie et au Maroc. Au Sénégal, l’espèce a été réintroduite dans la réserve de faune du Ferlo.

135-Oryx algalzelle, Réserve de Guembeul

   
136-Oryx algalzelle, Réserve de Guembeul


En quittant la réserve, nous traversons des milieux de mangroves dégradés avec Courlis corlieux, Goélands railleurs et Pélicans gris. Moins fréquente, une Sterne hansel se repose sur un banc de sable alors que le ciel s’est à présent chargé de nuages gris.

137-Goélands railleurs et Pélican gris, Langue de Barbarie


138-Singe patas, Langue de Barbarie


Nous atteignons le Parc de la Langue de Barbarie et le camping de Zébrabar où nous avons réservé la nuit. La douche est appréciée puis nous prenons le temps d’observer sur le fleuve Sénégal qui s’écoule paisiblement au pied des bungalows. Quelques Sternes caspiennes, des Aigrettes des récifs et un lointain Balbuzard pêcheur viennent clôturer cette journée.

139-Langue de Barbarie


C’est en faisant le compte rendu de la journée que l’on se rend compte que nous sommes le 24, jour du réveillon de Noël. Plutôt qu’une soupe chinoise en guise de repas, nous décidons de profiter du restaurant et de sa terrasse. C’est la première fois que nous mangeons un 24 décembre à la belle étoile. Le repas sera excellent, avec pour plat principal une queue de lotte et sa sauce, le tout accompagné de pâtes …

Lundi 25 décembre

Le lendemain matin, c’est sur les bords du fleuve Sénégal que nous prenons le petit déjeuner avec face à nous la langue de Barbarie. Ce long cordon sableux s’étire sur environ 40 km, séparant le fleuve de l’océan Atlantique. Cet écosystème fragile en constante évolution est en équilibre précaire à la merci des humeurs du fleuve et de l’océan. Façonnée par les apports de sédiments, la ligne de rivage évolue de jour en jour. Aux phases d’accumulation de sable, succèdent des phases de « dégraissage » lorsqu’interviennent les crues du fleuve. La face intérieure de langue est alors attaquée. Côté océan, ce n’est pas mieux, la forte houle sévissant une bonne partie de l’année poursuit inlassablement son action d’érosion ouvrant lors des grosses tempêtes des brèches. Au fil des siècles, l’embouchure du fleuve a ainsi maintes fois changé d’emplacement. Cette zone côtière formée de longues plages de sable, balayée par les vents est restée inhospitalière pour l’Homme. La tranquillité du site associée à des eaux poissonneuses fait de la Langue de Barbarie un eldorado pour le Balbuzard pêcheur. Des dénombrements y sont régulièrement réalisés durant la période hivernale et justement hier, il y en a eu un. Bilan : 213 Balbuzards dans le parc. Un chiffre impressionnant qui fait du Sénégal l’une si ce n’est la principale zone d’hivernage pour les Balbuzards européens. La côte désertique s’étire bien au sud du parc jusqu’aux portes de Dakar, offrant de vastes habitats pour cette espèce. Des relevés réalisés au cœur de l’hiver ont permis d’y estimer à 3 000 le nombre d’individus. (Ornithondar, "PNLB, record de Balbuzards pêcheurs")

140-Courlis corlieu, Langue de Barbarie


Durant notre petit déjeuner, nous aurons moins de chance, seul un individu passera au loin tandis que nous parviennent le grondement des rouleaux de l’Atlantique. Un Courlis corlieu se nourrit sur les berges du fleuve au milieu des nombreux débris plastiques. Le décor est moins sympa que les paysages vierges de la toundra qui l’accueillent durant la saison de reproduction. Un pélican blanc fait une brève apparition, il remonte le fleuve peut être pour rejoindre ses congénères au Djoudj. Nous rejoignons notre emplacement de camping où nous attendent deux Cratéropes bruns et un Gonolek de Barbarie. Une magnifique coche que cette dernière espèce !

En quittant le camping, nous traversons une dernière fois les marigots de la Langue de Barbarie où se reposent Pélicans gris et Goélands railleurs. Le temps est toujours gris, nous avons de nombreux kilomètres à parcourir avant notre prochaine escale, la ville de Kaolack, nous ne tardons pas et commençons à rouler vers le sud.
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Laurent Renaud
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Samburu

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« Répondre #54 le: 12 Juin 2016 à 18:54:26 »


Quelle diversité  Yes
Un plus pour les guêpiers de Perse  J'aime
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« Répondre #55 le: 13 Juin 2016 à 11:56:55 »

Belle excursion à Guembeul que j'avais hésité à faire Choqué
Il est vrai que la langue de Barbarie est un lieu exceptionnel en hiver
pour voir les balbuzards!

Les cratéropes et les gonoleks de Barbarie sont très souvent ensembles
et sont aussi bien présents en langue de Barbarie.

Vivement la suite...
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Steph M.
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« Répondre #56 le: 13 Juin 2016 à 18:24:44 »

Belle suite avec de la variété. J'avais visité cette réserve de Guembeul en 2012, c'était assez décevant.  Clin d'oeil
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Le temps est un bon professeur, dommage qu'il tue ses élèves (H. Berlioz).
Floflo
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« Répondre #57 le: 13 Juin 2016 à 22:57:49 »

ils sont beaux ces Oryx algalzelle et puis les petits Patas  J'aime
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Floflo

On peut juger de la grandeur d'une nation par la façon dont les animaux y sont traités - Mahatma Gandhi
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« Répondre #58 le: 18 Juin 2016 à 20:37:11 »

Vendredi 25 décembre

C’est parti pour plus de 300 km de routes en direction de Koalack. Si à l’aller nous avions emprunté la N2, la route principale passant par Thiès, sur le retour, nous allons l’éviter et passer par l’intérieur du pays. Vers Thiès, et l’approche de Dakar, la circulation se fait plus dense notamment en poids lourds ce qui fait grandement réduire la vitesse et perdre beaucoup de temps. A Louga, nous faisons le plein d’essence puis obliquons vers l’est en direction de Dahra. Les Vautours recommencent à faire leur apparition dans le ciel alors que nous traversons des paysages marqués par le pâturage. Il doit y avoir davantage de charognes ici que dans les étendues sauvages du Djoudj. D’ailleurs, un animal écrasé au milieu de la route nous incite à faire demi-tour pour vérifier l’espèce.

Nous pensons à un lièvre mais non, c’est un renard. De très petite taille au pelage clair, c’est un Renard pâle. Essentiellement crépusculaire et nocturne, ce petit canidé n’est pas aisé à observer en pleine journée. La route sur laquelle nous sommes n’est pas particulièrement fréquentée en pleine journée mais les voitures que l’on croise roulent dans l’ensemble assez vite. La nuit, le passage de véhicules doit être encore moindre, pas de chance donc pour ce renard qui n’a pu éviter la collision. A Ourak, nous prenons à droite direction Touba. A peine le temps d’accélérer en sortie du village que nous repérons de nombreux vautours dans le ciel et d’autres beaucoup plus bas sur notre droite. Ils cerclent au dessus du champ voisin et s’approche de la route. Nous nous mettons sur le bas côté et profitons du spectacle des vautours survolant la voiture à seulement quelques mètres. De l’africain, du charognard, du Rüppell et toujours aussi impressionnant, l’oricou.

141-Vautour oricou près de Touba


142-Vautours fauve, oricou et africain près de Touba


Deux adultes longent l’asphalte et vont se poser à quelques centaines de mètres sur une curée. Des Vautours africains les rejoignent tandis que d’autres quittent l'attroupement. Nous approchons en douceur mais visiblement ce n’est pas nécessaire d’être aussi précautionneux car au passage d’une carriole, les vautours n’esquissent qu’un léger recul avant de se jeter à nouveau sur ce qu’il reste de cette jeune chèvre. Les oricous sont dominants sur la curée. A grand renfort de postures d’intimidation ils le font comprendre. Corps vouté, ailes écartées, une démarche avec des pas bien appuyés, le message est clair. Mais pour ceux qui ne comprennent pas la signification de ces postures, un bon coup de bec remet les pendules à l’heure.

143-Vautour oricou près de Touba


144-Vautour oricou près de Touba


145-Vautours fauve, oricou et africain près de Touba


Un à un les vautours quittent la place,  seul reste un petit groupe où nous reconnaissons un vautour fauve. C’est connu maintenant, une partie des  jeunes Vautours fauves espagnols traversent le détroit de Gibraltar en octobre-novembre avec un passage annuel estimée à environ 5 000 individus, 3 000 au pic de passage le 28 octobre 2015. Ces vautours se répartissent jusque dans les zones désertiques du Sahara et d’autres les traversent pour rejoindre le Sahel où ils côtoient les espèces africaines. Nous noterons deux fauves dans cette curée. Les deniers vautours prennent leur envol, seul reste un charognard qui tente de récupérer les ultimes et minuscules morceaux de chair encore accrochés à la peau qui gît dans la poussière. Équarrissage efficace garanti !

146-Vautours charognard près de Touba


147-Vautour africain près de Touba


Vers 13h, nous faisons un stop pour le repas. Il fait chaud, pas vraiment d’ombre accessible en bordure de la route, nous devons nous contenter de manger en plein soleil. Après le repas, petit tour dans les environs histoire de prendre un peu le pouls de cette brousse. Bonne idée car des petites surprises nous attendent. Dans les herbes hautes, un oiseau au corps noir luisant, à longue queue tenue à la verticale et à l’extrémité des rectrices blanches cherche sa pitance au sol. A bien y regarder, ils sont deux, c’est un couple d’Agrobate podobé. Une espèce que nous espérions voir car le seul endroit où l’espèce s’observe occasionnellement dans le paléarctique est la ville d’Eilat en Israël lors de la migration prénuptiale … Nos deux oiseaux fuient le soleil et restent à l’ombre des quelques arbres, pas moyen de faire une jolie photo.

148-Agrobate podobé, route pour Kaolack


Des bribes d’un chant familier s’élèvent de l’arbre voisin. Un temps d’adaptation et nous pensons à la Fauvette orphée. Pour assurer notre détermination, nous faisons un petit affût et attendons de la voir se déplacer dans le feuillage. Heureusement pour nous, elle se montrera rapidement nous évitant une insolation !

149-Agame-des-colons-route pour Kaolack


150-Paysages de brousse entre Touba et Kaolack


Nous traversons la ville de Touba, ville sainte pour les sénégalais, centre sacré de la confrérie soufie, où vécu et travailla leur chef spirituel, Cheikh Amadou Bamba. Lors du Grand Magal, qui a lieu 48 jours après le nouvel an islamique, Dakar se vide et tous les bus convergent vers la ville sainte. Ce pèlerinage, où l'on célèbre le retour d'exil de Bamba en 1907, est devenu la manifestation la plus importante au Sénégal.

A l’approche de la ville de Kaolack, nous nous perdons dans une série de petites routes slalomant entre de majestueux Baobabs. On ne va pas se plaindre, la campagne est ici très jolie. Cerise sur le gâteau, sur l’un des Baobab, des Vautours africains ont installé leurs aires. Certains couvent tandis que d’autres dorment sur les branches voisines. La saison de reproduction est plus précoce qu’en Europe et certainement qu’elle s’étale sur une longue période de l’année.

Nous finissons par arriver à Kaolack qui nous a été vendue par les sénégalais du nord comme une ville où il n’y a que de la poussière et des moustiques… pas très engageant !   Nous avons-nous un objectif bien précis. Pour cela il nous faut traverser la ville, son marché, longer la zone des salins pour atteindre notre poste d’observation. Le passage crépusculaire des Faucons crécerellettes à déjà commencé. En un mouvement quasi continu, les oiseaux se suivent espacés d’une centaine de mètre sur un large front. Après une journée de chasse dans la brousse environnante, les oiseaux rejoignent le dortoir situé sur une ile du fleuve Saloum. Grégaire, le crécerellette recherche la sécurité du nombre pour passer la nuit. En un peu moins d’une heure, nous dénombrons 418 individus. Un beau chiffre, c’est la première fois que nous en voyons autant. Toutefois, la lumière est trop faible et les oiseaux passent trop haut pour pouvoir faire des photos. Les faucons ne sont pas les seuls à rejoindre les dortoirs, les Hérons gardeboeufs aussi se pressent par vols de plusieurs centaines, en longue file indienne s’étirant dans les dernières lueurs orange du soleil couchant. Derrière nous, au milieu d’une grande zone limoneuse dénudée, 5 Cigognes noires se rassemblent et s’apprêtent à y passer la nuit. Au loin, deux Hérons mélanocéphales poursuivent leur route en suivant les méandres du fleuve, ce sera notre seule observation de cette espèce du voyage. Un Chevalier culblanc s’envole en poussant une série de cris, c’est le signal,  il est temps de rejoindre notre hôtel en ville.

151-Hérons garde-boeufs, Kaolak
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« Répondre #59 le: 18 Juin 2016 à 23:20:22 »

De belles observations de vautours malgré la lumière dure Yes Yes
L'agrobate podobé, je l'ai croisé au Djoudj mais trop furtivement pour le mettre en boîte!
Bravo pour la photo Yes Yes Yes
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Steph M.
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