Voilà donc la suite ... avec cette fois-ci ... du ratel !
Samedi 08 août
A l’orée de cette journée, nous nous postons sur les gros blocs de roches sédimentaires qui dominent le point d’eau du camp d’Halali. L’ambiance est assez calme et nous patientons jusqu’à ce qu’arrivent les premiers Gangas bibandes alors que la pénombre est encore bien installée. Si l’espèce est, pour venir s’abreuver, crépusculaire, cela n’empêche pas quelques individus d’être présents pour prendre une petite gorgée matinale ! Devant la tranquillité du point d’eau, nous préférons nous préparer pour franchir la gate dès son ouverture. C’est chose faite et nous roulons fenêtres ouvertes mais chauffage allumé sur les pistes centrales du parc d’Etosha. Pas le temps de parcourir de nombreux kilomètres pour tomber sur la première obs sympa de la journée. Au loin, un ratel énergique farfouille dans la plaine, creusant de ses pattes puissantes le sol pour déterrer les micromammifères qui se cachent dans leur terrier. A proximité, deux Chacals à chabraque patientent, espérant profiter du travail du ratel en se saisissant des micromammifères qui lui aurait échappé.
En cherchant loin, nous n’avons pas vu qu’il y avait au premier plan, un petit groupe de courvites immobiles. La tête est grise, il s’agit de Courvites de Burchell.
191. Courvite de Burchell, Halali (Etosha)
Nous poursuivons notre chemin en direction des plaines autour de la résurgence de Sueda.
192. Etosha
Nous nous engageons sur une petite boucle où les oiseaux s’activent. Les Alouettes de Sabota se montrent particulièrement en voix ce matin ! Nous prenons le temps de faire un petit enregistrement puisque l’une d’elle vocalise à moins de 4 m de la voiture !
Le milieu est assez fermée, essentiellement constituée de denses buissons d’épineux où notre seule chance pour observer un animal est qu’il traverse la piste. Et bien c’est chose faite, au détour d’un virage, avec ces trois Hyènes tachetées qui ne se laisseront observer que quelques instants, disparaissant rapidement comme happées par la végétation.
193. Hyène tachetée, Halali (Etosha)
Nous rallions Sueda et les points d’eau des alentours. Ces résurgences sont situées au pied de terrasses, vestiges des anciens rivages du pan d’Etosha. Aujourd’hui ce sont les herbivores et les gangas qui profitent de cette limpide eau douce. D’ailleurs, pour le spectacle des gangas, nous arrivons trop tard. Les derniers groupes de Gangas namaquas et de Burchell s’envolent alors que nous nous installons pour les observer. Les zèbres font de même et quittent le site. Nous avons un peu l’impression d’arriver après la bataille !
194. Zèbre de plaine, Charitsaub, Etosha
195. Vanneau armé, Etosha
Nous voulons terminer la boucle mais la voiture devant nous s’est arrêtée en plein milieu de la piste. Ils observent vers la droite. Nous regardons aux jumelles. Une Lionne se déplace dans les buissons et se réfugie à l’ombre d’un arbre. Une deuxième fait une rapide apparition avant de se fondre dans la végétation. Il fait à présent chaud, les lionnes sont difficilement visibles et il n’y a que peu de chances qu’elles se déplacent en milieu découvert.
196. Lionne, Etosha
Nous continuons donc notre route et filons jusqu’au point d’eau d’Hornob où hier le Pygargue vocifère faisait un festin avec une tortue d’eau douce. Il n’est pas là aujourd’hui. Seule une Chevêchette perlée, démasquée par une nuée de passereaux, se tient dissimulée dans les branches hautes d’un arbre. La matinée avance et nous reprenons la direction du camp en empruntant la Rhino drive. Le milieu est assez fermé, principalement constitué de denses buissons d’épineux propices à camoufler de gros pachydermes durant la journée. Nous n’en verrons pas mais à la place, nous aurons droit à deux Hyènes. Dans une portion récemment brulée, un couple de ratel accompagné de son grand jeune se balade malgré l’heure tardive. La démarche de cet animal est vraiment bien particulière ! Peu avant d’arriver au camp, nous toisant depuis son nid posé au sommet d’un arbre, un vautour africain reste impassible à notre passage.
Pique nique à l’ombre des grands arbres, petite sieste et ensuite direction la piscine. Température extérieure agréable mais celle de l’eau est plutôt fraiche, aux alentours de 18°c !
Nous profitons que le magasin à côté soit ouvert pour tenter de faire quelques courses mais il semble qu’il y ait pénurie. Pas grand-chose à se mettre sous les dents. Nous refaisons le plein d’essence et repartons à l’assaut des pistes pour cette fin de journée. Au programme, une boucle de 30 kilomètres au sud et à l’est d’Halali. Les kilomètres défilent et on peut dire qu’il n’y a rien au bord des pistes et pas grand-chose non plus sur les points d’eau dont certains sont à sec. Nous atteignons une portion de piste traversant des paysages plus ouverts. Sur les quelques buissons, des Rolliers à long brins sont à l’affût du moindre insecte. Sur une centaine de mètres, nous en dénombrons cinq.
197. Rollier à longs brins, Halali (Etosha)
198. Francolin de Swainson, Halali (Etosha)
A l’approche du terminus de la piste, une forte odeur de boue et d’œuf pourri se fait sentir. Nous arrivons sur un petit point d’eau et là surprise, nous comprenons d’où vient cette odeur en voyant l’eau d’une couleur brune. Il faut dire que deux éléphants joutent dans la mare de 20 mètres de diamètre et forcément cela crée des remous ! Les deux mâles se font face, tête contre tête, défenses contre défenses et tels deux bulldozers, se repoussent, esquivent, tentent de renverser l’autre et lorsqu’ils y parviennent appuient de toute la masse de leur tête pour maintenir l’autre sous l’eau. Heureusement qu’ils ont une trompe dont ils se servent comme un tuba pour respirer pendant ces moments là. Pendant plus de 20 minutes, ils font se jauger prenant chacun leur tour l’avantage mais il n’y a rien de brutal, simplement une volonté de se confronter en cette fin de chaude journée dans un bon bain de boue.
199. Éléphant, Nuamses, Etosha
200. Éléphant, Nuamses, Etosha
201. Éléphant, Nuamses, Etosha
Alors que nous ne nous y attendions pas, ils sortent assez soudainement de l’eau et se dirigent vers nous en empruntant un sentier qu’ils ont tracé au fur et à mesure de leurs passages. Nous ne faisons pas les malins car le contact est coupé et malgré leur imposant gabarit, ils se déplacent rapidement et avec beaucoup d’aisance. Heureusement, ils changent de cap et se dirigent dans le soleil déclinant vers une zone poussiéreuse dont ils s’aspergent à grands coups de trompe.
Nous quittons nos deux pachydermes car il est l’heure pour nous d’aller nous poster aux abords du spot des Otocyons de la veille. 12 km à parcourir et le temps imparti limité. Notre élan est interrompu par l’arrivée de deux Hyènes. Belle lumière, elles sont du bon côté et filent droit sur nous.
202. Hyène tachetée, Halali (Etosha)
203. Hyène tachetée, Halali (Etosha)
Nous coupons le contact et profitons de cette superbe rencontre. L’une des deux, présente une vilaine tête avec ses babines retroussées et filets de bave pendants. Elle passe juste derrière la voiture tandis que le deuxième individu « d’aspect plus soigné » frôle le capot. Notre présence sur leur trajectoire ne semble pas trop les déranger. Les deux animaux s’éloignent lentement.
204. Hyène tachetée, Halali (Etosha)
205.Hyène tachetée, Halali (Etosha)
206. Hyène tachetée, Halali (Etosha)
Alors que nous allons repartir, un minibus s’arrête. Ses occupants namibiens sont perdus. Ils cherchent la sortie du parc. Ils pensent être sur une piste au nord de Namutoni mais lorsque l’on pointe notre position sur la carte, ils semblent désappointés. Les camps vont fermer d’ici 20 minutes et ils doivent se refaire plus de 100 km en sens inverse… bon courage !
207. Zèbre de plaines, Halali, Etosha
Passage ultra-rapide sur le spot à Otocyon mais mis à part un Springbok solitaire, il n’y a pas âme qui vive. Demi-tour et franchissement de la ligne d’arrivée du camp à J-3 minutes. Histoire de ne pas perdre le rythme, nous filons au point d’eau où nous attendent le ballet des Gangas, un Chacal et un furtif Renard du cap. Pendant que nous dinons à notre tente, un lion rugit dans le lointain. 10 minutes plus tard, les rugissements proviennent du point d’eau. Le temps de s’y rendre, nous arrivons trop tard, le Lion est venu boire et s’en est allé. Dommage, ce devait être une belle séquence à la vue des photos qu’ont pu faire les photographes qui étaient sur place. On ne gagne pas à tous les coups et c’est avec un léger sentiment de regrets que nous nous couchons. Toutefois nous ne sommes pas trop à plaindre, notre journée a été encore une fois remplie d’excellentes rencontres notamment avec ces nombreuses hyènes et ces deux ratels peu farouches n'hésitant pas à ronger les tuyaux d'alimentation du point d'eau pour récupérer le précieux liquide.
208. Ratel, Halali (Etosha)
209. Ratel, Halali (Etosha)