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Vendredi 07 Août
Nous avons passé une nuit africaine comme on les aime ! Deux mâles de lions se sont répondus durant de longues minutes avec cette sorte d’aboiement qui va decrescendo. Ils sont certainement venus s’abreuver au point d’eau car les premiers rugissements étaient très proches du camp et en plein cœur de la nuit, cela a de quoi impressionner ! Nous avons bien essayé d’aller les observer mais il était déjà trop tard. Les profonds rugissements se sont progressivement atténués et ce n’est qu’à ce moment là que l’on s’est dit que l’on pouvait peut être les enregistrer. Peine perdue, ils sont trop loin et sur l’enregistrement, on ne les entend pas !
Ce matin, c’est donc avec le sourire que nous nous levons. Pas de stress, on prend notre temps. Pour une fois, nous voulons passer au point d’eau pour voir l’activité matinale. Seulement des pintades ! Passage près de la piscine pour chercher la spotted Owlet dans les grands arbres. 10 min et pas de chouette. Bon la journée commence doucement. On a peut être épuisé notre quota chance avec les lions cette nuit ! Près de la tour en pierres qui trône à l’entrée du camp, une Huppe africaine égrène son chant. C’est notre première pour la Namibie.
167. Huppe africaine, Okaukuejo, Etosha
Nous quittons Okaukuejo et filons vers l’est à la découverte de pistes encore inexplorées pour nous. Dans ces milieux ouverts, on rencontre de nombreuses Outardes à miroir blanc, réalisons de belles observations de Gangas Namaqua et une nouvelle espèce d’hirondelle, l’Hirondelle à ventre roux. Une grande taille, calotte bleue-noire et ventre intégralement roux. Elle semble affectionner un perchoir au bord de la piste mais le passage régulier de véhicule l’a fait décoller. Nous patientons et finissons par saisir notre chance en la photographiant. En plus la lumière est jolie !
167. Outarde à miroir blanc, Etosha
168. Outarde à miroir blanc, Etosha
169. Chacal chabraque, Etosha
170. Hirondelle à poitrine rousse, Etosha
Les points d’eau que nous visitons ensuite sont assez calmes mais l’on retrouve des Impalas que nous n’avions plus observés depuis le premier jour dans le parc. Sur l’un deux, nous découvrons deux aigles impressionnants, avec leur plumage ébouriffé, en train de boire. La tête est rectangulaire, l’arcade sourcilière prononcée donne une impression de férocité. Il s’agit d’un couple d’Aigles ravisseurs. Un éléphant s'approche paisiblement, c'est à son tour de venir boire. Ce seront nos seules observations sur toute cette zone car le milieu est assez fermé et il est plus difficile d’apercevoir les animaux à travers la végétation.
171. Eléphant, Etosha
Nous rentrons au camp pour midi. Passage au snack avant que la queue de touristes ne se forme et dégustation de toasts accompagnés de frites dans les pelouses de la piscine sous le regard de l’Epervier de l’Ovambo qui semble avoir ses quartiers ici. Après la sieste, nous quittons définitivement Okaukuejo pour rallier Halali, notre prochaine escale pour les jours à venir. Les premiers km sont calmes et nous refaisons les mêmes pistes qu’en début de matinée.
172. Autour chanteur immature, Etosha
Ce n’est qu’à partir du point d’eau d’Hornob que nous découvrons de nouveaux paysages avec les Mopanes qui remplacent petit à petit les étendues arides. La vie semble renaître en cette fin d’après midi. Arrêt au point d’eau d’Hornob, quelques éléphants s’éloignent tandis que les oiseaux s’activent. Un Pygargue vocifère fait son apparition. Cette espèce est peu classique dans Etosha car les milieux ne lui sont guère favorables. Elle préfère en effet les belles forêts riveraines bordant les rivières et les fleuves africains, des habitats inconnus ici ! Il fait un tour au dessus de la mare, fait volte face et plonge derrière les roseaux qui se sont développés sur l’ilot central. Il ressort avec une tortue dans les serres, se pose au sol à quelques mètres sur la rive et commence à dépiauter la pauvre encore vivante. Ses pattes continuent à remuer tandis que l'aigle arrache de son bec puissant des morceaux de chair. Nous le laissons à son repas et poursuivons sur la piste longeant au plus près les rivages du pan.
Les milieux évoluent à nouveau, les arbres à Mopane laissent la place à de vastes étendues herbeuses où se concentrent de belles populations d’Outardes kori et des troupeaux de Springboks et de Gnous. On s’attend à croiser un Guépard à chaque virage mais pas de chance, il n’y en a pas aujourd’hui. Le site à l’air toutefois prometteur pour cette espèce, on reviendra patrouiller sur cette zone.
173. Springbok, Etosha
174. Outarde kori, Etosha
A l’approche du point d’eau de Rietfontein, la voiture devant nous nous signale la présence de lions. Une femelle et 4 jeunes sont allongés au milieu d’une vaste clairière. A une cinquantaine de mètres, une autre femelle se tient à l’ombre d’un arbre en compagnie de deux lionceaux. Tout ce petit monde observe un groupe de Zèbres quittant le point d’eau.
175. Lionne et lionceaux, Rietfontein, Etosha
La première femelle se lève et se dirige vers l’eau suivi de ses jeunes. La deuxième femelle s’élance à son tour. Les deux adultes ralentissent le pas, surveillant les environs tandis que les jeunes gambadent à présent gaiement devant. Ils s’arrêtent à leur tour pour regarder des Bubales. Ils semblent partager entre crainte et curiosité. Nous prenons de l’avance sur la petite troupe et allons nous positionner près de l’eau accompagnés de trois 4x4. Les lions arrivent lentement et tout le groupe finit par se retrouver sur les rivages. Avantages, ils sont du bon côté pour la lumière et la distance d’observation est plus que correcte. Seul hic pour le moment, tout le groupe nous tourne le dos en partie dissimulé par un tronc d’arbre. Nous patientons.
176. Lionne, Rietfontein, Etosha
Un premier jeune se retourne, puis un deuxième, tout deux s’éloignent de quelques mètres.
177. Lionne et lionceaux, Rietfontein, Etosha
Une femelle tourne la tête à son tour pour les surveiller pendant qu’ils se chamaillent. Insouciants, les deux jeunes miment des attaques, se donnant des coups de pattes, se sautant à la gorge, tentant de renverser l’autre, mordillant la nuque puis l’oreille … ce qui donnent d’excellentes opportunités photographiques. C’est la première fois que nous pouvons réellement observer des interactions au sein d’un groupe familial et cela change des « classiques » observations de lion en train de sommeiller !
178. Lionceaux, Rietfontein, Etosha
179. Lionceaux, Rietfontein, Etosha
180. Lionceaux, Rietfontein, Etosha
181. Lionceaux, Rietfontein, Etosha
182. Lionceaux, Rietfontein, Etosha
183. Lionceaux, Rietfontein, Etosha
Nous savourons ainsi pendant plus de trente minutes, les caresses, les frottements, les chamailleries des uns et des autres. Les lionnes s’étirent puis finissent par s’allonger tandis qu’une girafe confiante s’éloigne paisiblement en arrière plan.
184. Lionnes, Rietfontein, Etosha
185. Lionne, Rietfontein, Etosha
186. Lionne, Rietfontein, Etosha
187. Lionne, Rietfontein, Etosha
188. Lionne, Rietfontein, Etosha
189. Lionne, Rietfontein, Etosha
17h10, il est temps de laisser ces espiègles lionceaux et commencer à se préoccuper de rentrer au camp car nous sommes à plus de 20 km. Lancés à 60 km/h sur les pistes, nous sommes doublés par un 4x4 qui ralenti quelques secondes plus tard… deux canidés farfouillent dans les herbes sur le bas-côté. Nous sommes aux anges, ce sont deux Otocyons, une espèce que l’on recherche avec assiduité depuis le début de notre voyage en Namibie ! Ils sont là devant nous, tout juste sortis de leur tanière. Avec le crépuscule, ils se mettent en quête de proies, s’aidant de leurs « oreilles de Chauve-souris » pour repérer les petits insectes. Chrono en main, nous passons deux minutes en leur compagnie, le temps de faire un petit film et quelques photos. Arrêt rapide mais excellent !
190. Otocyon, Etosha
Passage de la gate à 17h37, soit trois minutes avant sa fermeture. Nous prenons possession de notre emplacement, le camp à l’air très sympa. Pendant le repas, un ratel traverse devant nous. Nous le poursuivons pour essayer de lui tirer le portrait mais de nuit ce n’est pas évident car il est en perpétuel mouvement. Il s’immobilise enfin mais c’est dans une poubelle. Pas vraiment le genre de photo que l’on souhaitait faire ! Nous l’abandonnons.
Après quelques errements, nous finissons par trouver le point d’eau éclairé du camp. Ce soir, il n’y a rien ! Une bonne raison pour aller se coucher !