Les 7 Léopards de la Sabie River

[rjulie95]

@Merle il y a les exifs sur les photos, tu as des services en ligne qui te permette des lire, par exemple : http://regex.info/exif.cgi

Principalement le matos est 5d MII, EF100-400mm f/4.5-5.6L IS USM, Canon EOS 500D EF300mm f/2.8L USM

@chris tes photos sont magnifiques, il n'y aurait rien que le récit sans photo ce serait aussi très bien ! Hâte d'y être 

[chris Jek]

Merci à tous pour vos retours sympas. J'espère un jour avoir la même scène avec de la lumière. Là, j'ai passé du temps sur Lightroom pour que l'éclairage soit correct.

@stéphane: J'ai alterné dans cette série un couple Canon 5DMkII + zoom 100/400 f4.5/ 5.6, et un autre couple Canon 500D +300 mn fixe f2.8. Les meilleures furent finalement celles du zoom (contrairement à ce qui se passe généralement en situation de lumière "normale")
Par ailleurs, le cadrage de la 106 est parfaitement volontaire, je voulais que mon léo soit excentré, avec une large part de la photo occupée par le feuillage flou. Mon idée était de rendre l'impression que le léo est une appartition furtive, qui va disparaître dans une brousse qui me restera à jamais inaccessible. Bon, comme tous les choix, il se discute)

[osgood19]

salut chris
très belles tes photos de leo je suis fan. Tu peux nous en dire plus sur tes retouches sous LR notamment de la 99 à 106

merci à toi.

julien

[chris Jek]

   (Ceci est une parenthèse strictement technique, pour répondre à Osgood. Ceux que ça ennuie peuvent passer par dessus).   

   La BFK, plutôt propre sur elle, a de mauvaises fréquentations.
   Outre le grossier CBN, elle a aussi une cousine assez délurée, la BFL, avec qui j'ai passé quelques (très) chaudes nuits après mon voyage au Kruger.
   La BFL est plus connue sous le nom de "Bonne Fée Lightroom".

   Et puisque Julien me demande des détails, me voilà donc contraint de raconter des choses peu avouables. Ces choses que l'on faisait autrefois dans une chambre noire, porte hermétiquement fermée, sous les érotiques lumières rouges des labos de Papa. Car oui, je le confesse, j'ai tripoté la BFL pendant des heures. Je ne compte plus le nombre de fois où nous sommes passés d'une position verticale à une horizontale, et retour, juste pour voir. Je lui ai fait aussi le coup du zoom avant, et celui du zoom arrière, pour ne rien dire des montées en température... Quant à la vibrance, je n'en parle même pas!

   Bref, pour les techniciens purs et durs, voici un peu de making of:
   Pour vous donner une idée, les RAW sous Lightroom ressemblaient à ça, au 400 mm:


   En gros, j'ai suivi la démarche suivante:
   1/ Recadrage, puisque j'était trop loin. En fait c'était un mal pour un bien. Ca m'a permis de peaufiner mes cadrages, et notamment de vous présenter des verticales qui, en réalité, avaient été shootées à l'horizontal.
   2/ Travail très basique sur l'ensemble de l'image: contraste augmenté, hautes lumières diminuées, pour atténuer les zones lumineuses dans l'arrière-plan forestier, ombres renforcées, noirs et blancs renforcés aussi. A ce stade, aucune action sur l'exposition ou la saturation.
   3/ J'ai légèrement accentué la saturation des oranges, pour le léo, et diminué la luminance des jaunes, pour adoucir le décor.
   4/ Ensuite, j'ai créé deux filtres radiaux centrés sur le léopard, l'un pour travailler le léo, l'autre pour travailler le décor autour du léo.
   Sur le léo, j'ai augmenté l'exposition de plusieurs crans (jusqu'à +0,5) de façon à ce qu'il se détache du fond. J'ai également poussé très légèrement la clarté, la saturation, et les hautes lumières.
   A l'inverse, sur l'arrière-plan, je me suis contenté de diminuer la clarté, pour donner ce léger flou plus harmonieux.
   5/ Ayant appliqué cette recette à toutes les images, je les ai ensuite fignolées une par une pour affiner les détails.

   Mais bon, tout ce bricolage ne vaudra jamais une belle lumière du soir qui donne direct sur le fauve...

[rjulie95]

   Mais bon, tout ce bricolage ne vaudra jamais une belle lumière du soir qui donne direct sur le fauve...

Peut-être mais le résultat est trés joli

[MERLE]

Merci Chris pour ces précisions techniques!
Venant de l'argentique, je suis à la rue pour la retouche
et je me contente de jouer sur qq paramètres basiques pour mes images

Une bonne image de départ ne nécessite pas de beaucoup de travail à AMHA

J'attend la suite de ton carnet avec impatience
Stephane

[chris Jek]

   Dimanche 14 décembre...

   Hier soir, j’ai parcouru sous un ciel gris les 10 km qui séparent mon camping de brousse de Malelane de Berg-en-Dal. Déception. Le paysage dont j’ai horreur en Afrique du Sud : une herbe d’un vert cru qui repousse dru entre les troncs noircis des arbres consumés par le dernier feu de brousse.  Plus de bush, plus d’herbes hautes aux couleurs chaudes. C’est triste.
   Je me demandais quelle route prendre au petit matin, pour mon premier jour complet dans la région, lorsque j’ai vu s’installer juste à côté de moi, au camping, un géant barbu qui m’a tout l’air d’être directement mandaté par la BFK pour me servir de poisson-pilote. Photographe équipé professionnel : 4x4 single cab dont l’arrière est complètement transformé en affût roulant, petites fenêtres sur trois côtés avec supports de caméra, toit ouvrant. A l’intérieur, siège pivotant et coulissants pour s’installer à la bonne hauteur sous le bon angle. Et il trimbale avec lui un arsenal optique à faire pâlir le rayon photo de la FNAC!
   Ce gars doit connaître les bons coins. Je ferais bien de le suivre.

   De fait, à 4h30 du matin, nous sommes les deux seules voitures à stationner devant la grille, à attendre l’ouverture.
   Il prend la route de Berg-en-Dal, celle que je n’ai pas aimée hier. Je lui laisse un peu d’avance, histoire de ne pas lui coller mes phares dans les rétros. Dans la nuit du Kruger, les yeux fluorescents des antilopes sont les étoiles du bush. Le paysage reste invisible.
   Nous avons à peine roulé 20 minutes que je vois ses stops allumés. Il est arrêté.
   Je m’approche, me gare derrière lui. Et je découvre les deux rhinos allongés, à une cinquantaine de mètres, à gauche de la route.

      Immédiatement, j’ai l’intuition que la BFK m’a préparé un spot hors-du-commun. Cet arbre au tronc clair qui encadre les rhinos, le bush aux feuillages multicolores en arrière-plan. Cette légère plongée qui, pour une fois, me semble valoriser la scène.
   Malgré la nuit qui traîne encore un peu, je commence à photographier. Au flash. J’essaye plusieurs cadrages. Les meilleurs se situent autour de 120 mm.
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   Au bout de quelques minutes, mon « guide » quitte les lieux. Je suis surpris qu’il ne voie pas le potentiel de la situation. D’autant que ma boussole m’indique que, dans quelques minutes, les rhinos vont recevoir les premiers rayons du soleil selon un angle particulièrement favorable pour moi, le soleil venant de ma gauche, légèrement dans mon dos. (A 8h00, comme disent les scouts et les pilotes).
   Au total, je prendrai 23 photos de ces deux rhinos. En essayant toutes les lumières successives pendant environ une heure. Les meilleures sont celles où j'ai utilisé le flash en fill-in. En grand format, on voit notamment très bien la lumière dans l'oeil des rhinos.
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      Et même si le soleil est en fait voilé, le résultat me plaît. Je vais chercher une excuse à deux balles en disant que le format de COW ne met pas en valeur ce type d’image, mais c’est vrai ! Cette dernière, je l’ai faite tirer en format A2 sur un très bon papier. Elle est devenue of-fi-ciel-ment ma photo préférée sur les 35.000 et quelques que j’ai prises en Afrique du Sud.
   Finalement, l’un des rhinos se lève, passe devant l’autre,
110 (bis)


    Et s’en va vers le fond de l’image en tournant le dos.
   Je reste encore pour profiter du lever du deuxième rhino, mais les photos se ressemblent et n’apportent rien de nouveau à ce que j’ai pu faire.
   
   Cette rencontre aurait suffi à mon bonheur pour toute la journée. Et même pour plusieurs jours.
   Mais il est 6h00 du matin et j’ai encore plus de 12 heures à passer dans le parc. Elle est pas belle la vie ?
   Dans le petit jour, je dépasse donc Berg-enDal et m’en vais en direction du point d’eau de Matjulu, connu pour être très fréquenté. Je croise en route un petit rongeur.
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   Je pense que c’est simplement un écureuil arboricole, mais j’ai un léger doute car sous cette lumière, je l’ai vu gris, et non roux.
   Et un martin-chasseur à tête grise qui m’occupe un long moment.
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[chris Jek]

   Le point d’eau de Matjulu est un bon spot pour l’observation. Pas pour la photo.
   Certes, entre 8h00 et 13h00, je vois défiler trois familles d’éléphants, des buffles et des rhinos, sans compter les zèbres et les antilopes. Mais il n’y a que deux positions pour se garer : soit sur la colline qui surplombe le trou d’eau. Donc avec vue plongeante sur les animaux. Soit sur un parking en terre battue au niveau du trou d’eau, mais caché par des replis de terrains sablonneux. De sorte qu’on ne voit le plus souvent que des dos, et qu’on ne peut pas apercevoir l’eau elle-même.
   Je fais tout de même beaucoup d’images, mais je n’en garde que deux.
   Un beau Kudu qui est passé devant moi au sommet de la colline en remontant du point d’eau :
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   Et ce rhino qui est allé se gratter l’arrière-train contre un arbre bien placé pour moi juste après son bain de boue :
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   Après Matjulu, je pars passer la fin de journée à la cache de Gardenia, plus à l’est. Je circule littéralement entre les éléphants sur les derniers kilomètres. Il a plu ces derniers jours et les pachydermes se vautrent en famille dans les trous de boue le long de la piste. Au point que je me fais quelques frayeurs lors de contacts un peu trop rapprochés…
   En mai, je m’étais régalé à photographier les éléphants dans la région de Shingwedzi, plus au nord, où ils descendent plusieurs fois par jour dans l’immense lit à sec de la rivière.  (cf carnet : Mystérieux Kruger).
   Cette fois, dans ce voyage dédié au léopard, j’en ai rencontré souvent. Mais les zones touffues où vivent les léopards ne sont pas de bons spots pour photographier ces tranquilles géants, qui ont besoin d’espace et d’arrière-plans majestueux pour être mis en valeur.
    Faute de place, on tente des plans serrés :
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   Ici, je partage avec vous un truc que j’ai appris pendant ce voyage. On distingue facilement les mâles des femelles, même de loin, à la forme de leur crâne. L’animal de la 122 est une femelle, avec le crâne carré très caractéristique. Les mâles ont le front rond.
   (Puis-je l’avouer sur Cow ? C’est un chasseur professionnel qui m’a appris ça. Je l’ai rencontré dans une cache, nous avons discuté un moment. Croyez-le ou non, il est tellement amoureux du bush qu’il passe toutes ses vacances avec sa femme dans le Kruger, pour le plaisir d’observer les animaux… Autre culture !)
   Et une dernière, juste pour ranimer le débat « j’aime/j’aime pas » le N&B.
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   Je n’ai pas beaucoup de temps à passer à la cache, mais l’endroit me plaît. Tranquille, bien situé, à quelques mètres seulement d’un trou qui attire beaucoup d’animaux.  Je me dis que j’y reviendrai.
   Une image paisible de cette fin d’après-midi où le soleil est revenu :
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   Lorsque je rejoins le camp à la nuit tombante, mes voisins de tente sont rassemblés sous un arbre, appareils photos en main, les regards tournés vers un nœud du tronc à trois ou quatre mètres de hauteur.
    Je saute de la voiture, appareil photo en main !
   Et hop ! Encore une première fois dans ma vie. Des bushbabies ! (Galago, en français, mais bushbabies est quand même plus mignon, non ?). Je n’en avais jamais vu en liberté.
   J’arrive à l’heure exacte où ces petits primates nocturnes aux yeux immenses sortent pour la nuit. Ils quittent leur nid de jour à la vitesse d’un oiseau quittant son nid, et je ne parviens à faire qu’une poignée de photos dans les quelques secondes où ils sont encore immobiles avant leur sortie, grâce à la torche d’un campeur.
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   Même pas eu le temps de monter mon flash sur le boîtier…

   Ce soir sera mon avant-dernière soirée solitaire sous la tente. Sous la pluie. Je sors une bière de la glacière pour arroser cette belle journée, et je me fais mon plan pour demain : retourner à la cache de Gardenia dès le lever du jour, avec eau et nourriture, pour y passer toute la journée. Avec l’espoir de voir enfin des éléphants dans de bonnes conditions.
   J’en profite aussi pour demander à la BFK de me faire un cadeau de départ, un dernier petit léo avant de quitter ce parc enchanté, puisque que c’est après-demain que je dois regagner Johannesburg.
   Si j’avais su, je me serais mordu la langue plutôt que de demander ça… Car, pour mon malheur, la Venimeuse m’a entendu!
     

[gégé red léo]

De belles images du martin chasseur avec une lumière top

et une composition très réussie du koudou

Je ne vais pas remettre le couvert sur la 110 car il y a déjà eu

beaucoup d' échanges en rubrique critique ! Néanmoins, je trouve le cadre absolument

sublime et je me plais à rêver d' un léo qui saute de l' arbre à la

place des 2 rhinos ..... et pourtant, j' aime les rhinos !

[Nicolas2]

Superbe! Un coup de coeur pour les bushbabies 

[francky4_]

Alors, le môssieur, quand il s'ennuie, après les Léos, il fait deux ou trois Rhinos avec son petit...
Et le soir au camp il fait les bushbabies... !

Elle est pas belle la vie...
Moi je dis qu'il a du flirté grave avec la BFK

Très belles images, y compris le "modeste" koudou..;-)

Franck

[Floflo]

alors dans l'ordre, j'adore l'ambiance de la 110 et j'imagine qu'en grand format ça doit donner 
il a fier allure ce koudou
rigolo le gratte cul du rhino
les rhinos au point d'eau semble un peu maigrichons non?
quand aux bushbabies mon rêve ceux-là... mode jalouse on 

[samapi]

Roooh!! trop mimi les galagos Pas évident de les voir ceux-là 
J'aime beaucoup le martin chasseur  et j'ai déjà eu l'occasion de dire tout le bien que je pense de la 110 dans la rubrique "critique photo" 
Eh ben, le titre de ce fil s'appelle les "7 leopards" mais tu en as vu des rhinos également 

[genir]

Très belle mise à jour, les rhinos et les galagos

[chris Jek]

Eh ben, le titre de ce fil s'appelle les "7 leopards" mais tu en as vu des rhinos également 

En pagaille, en moyenne deux ou trois fois par jour.. C'est vraiment propre au sud Kruger.
Mais "les 77 rhinos de la Sabie River", ça sonnait moins bien comme titre