Je viens de voir cinq léopards en quatre jours, ce qui était inespéré. Hier soir au camping, mon voisin de tente, un brave Afrikaner qui vient dans le Kruger avec son épouse depuis 25 ans, m’a assuré qu’il n’avait vu que deux léopards dans toute sa vie !
J’ai du mal à le croire, mais en même temps, ils font partie de ces Sud-Africains qui, n’ayant pas de maison de campagne, utilisent les camps comme résidences secondaires : longues journées au camping, parfois sans sortir du tout dans le parc. Et quand ils sortent, c’est entre neuf heures et midi ou entre 14h00 et 18h00. Forcément, ça limite les chances… Mais ils ont de la bière fraîche et savent faire le braai !
Pour aujourd’hui, cinquième jour de ma quête, j’ai un plan. Je commence comme d’habitude par « Leopard road », à la recherche de mon sixième matou. Et dans l’après-midi, je monte à l’ère de pic-nique de Mlondozi, une falaise qui surplombe la zone de savane où j’ai raté de peu un guépard l’autre jour. On m’assure que le point de vue vaut le détour.
Un jour gris se lève sur les rives de la Sabie River, et la matinée n’est guère fructueuse.
Une lionne nonchalante, tout de même…
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Pendant plus de trois heures, je ne vois rien d’autre digne d’être photographié. La Bonne Fée est en RTT. Enfin, c’est ce que je crois, car elle m’a préparé une petite surprise pour l’après-midi.
Vers 8h00, un couple de Bucorve du Sud, sur la route.
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Ils ont l’air pataud comme ça, mais sont difficiles à photographier depuis la voiture lorsqu’on est seul au volant, car ils marchent sans arrêt.
Personnellement, je ne trouve pas ces gros oiseaux noirs très beaux, mais ce sont des oiseaux emblématiques des zones de savane, en voie de disparition en Afrique australe, en raison de la destruction de leur habitant.
Il n’en resterait que 1.500 en Afrique du Sud, dont la moitié dans Kruger. Curieusement pour des oiseaux, leur structure sociale s’apparente à celle des canidés sauvages : un groupe constitué d’un male et d’une femelle alfa, tandis que les autres adultes ne se reproduisent pas et prennent soin des jeunes du couple dominant.
Un programme de recensement et de protection a été mis en place, et les touristes sont sollicités pour envoyer leurs photos, avec heure et date de la rencontre, au groupe chargé de leur sauvegarde.
Plus tard, des buffles…
Il faudra un jour que je me paye un stage « comment photographier des buffles », s’il y a un photographe assez fou pour organiser ça. Ces gros trucs noirs sans expression me découragent ! Des Big Five, c’est vraiment le plus difficile à mettre en valeur.
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Bon, j’ai fait ce que j’ai pu avec cette lumière grise de temps nuageux.
Mais maintenant, il va falloir que la BFK sorte de sa torpeur et tienne sa moyenne d’un léopard par jour au minimum. J’organise une manif de revendication, tout seul dans ma voiture : « Des taches ! des taches ! des taches ! »
A peine ai-je réclamé que je tombe sur…
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Les divinités, personne ne l’ignore plus depuis Apollon et la Pythie, s’expriment par signes et par symboles. Et pour un adepte de COW qui cherche le léopard, voir une… ombrette est évidemment un message codé encourageant. (Explication par MP pour ceux qui ne comprendraient pas).
Je reprends confiance. Je sens que les taches vont arriver…