Ben ouais, il faut le dire, ce carnet part à l’origine d’une frustration…
Presque 25 jours dans le Kruger depuis trois ans, et une seule observation de léopard en self-drive ! J’en avais marre de voir les photos fantastiques du mythique matou sur les pages Facebook des touristes de retour du Kruger. Et moi ? J’y aurais pas droit ?
J’ai donc sollicité la divinité la plus adorée sur COW, la Bonne Fée du Bush (BFB pour les amis). Elle m’a donné le contact de son avatar local, la BFK (Bonne Fée du Kruger).
Et je suis parti 11 jours. En solo. Sous la tente. Aucune obligation. Rien d’autre à faire que de pister le léopard, 14 heures par jour, les camps ouvrant de 4h30 à 18h30 en décembre. Ma méthode est simple : parcourir du lever au coucher du soleil la « leopard road », entre Lower Sabie, où j’ai planté la tente pour les sept premières nuits, et Skukuza, le camp principal du parc.
Cette zone, le long de la Sabie River, présente la plus grande densité de léopard au monde, paraît-il… cachés dans un bush incroyablement dense, surtout en décembre, début de l’été austral.
Pendant le séjour, la BFK a été bienveillante avec moi, vous verrez. Elle m’a donné le coup de main que je lui ai demandé. Elle m'a mis en situation de voir ses gros chats. Et puis elle a senti, sur la fin, que je commençais à me prendre pour un grand chasseur, et elle m’a réservé, pour le tout dernier jour, une claque comme rarement une fée m’en avait collée. (Et pourtant, à 50 ans passés, j’ai les joues tannées à force de fréquenter les fées…).
Mais n’anticipons pas, et partons avec l’enthousiasme du néophyte…
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Je suis arrivé samedi 6 décembre dans l’après-midi, après cinq heures de route tranquille depuis Johannesburg. J’ai installé le camping, et je suis allé faire un petit game drive de réglage, en fin de journée, histoire de me remettre dans l’ambiance. Rien à signaler d’extraordinaire.
Dimanche matin, 7 décembre. Lever à 4h00. Thé, grignotage, et en route. Un peu dur le premier jour. En fait, à 4h30, lorsque la porte du camp s’ouvre sur la route de Skukuza, il fait nuit. Je démarre donc phares allumés, et je roule comme je vais le faire pendant dix jours : à 20 km/h maxi, de façon à pouvoir scruter chaque recoin d’ombre où un léo pourrait se tapir.
Décembre dans le Kruger est le mois des naissances. Un ravissement. Des dizaines de petits impalas cavalent autour du Sunset Dam, le lac tout proche de Lower Sabie. Les biches impalas mettent bas toutes en même temps, à moins d’une semaine d’intervalle. De sorte que les petits ont tous le même âge et restent groupés. C’est la façon qu’ont trouvé les impalas de limiter les pertes dues aux lions et aux léopards, qui se servent abondamment dans ces « crêches » de plusieurs dizaines de faons.
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Un jour grisâtre se lève sur le Kruger lorsque je fais une pause à l’aire de pic-nic de Nkhulu, où vivent des familles de vervets de de babouins, toujours en quête d’un chapardage auprès des touristes ignorants qui déballent leur déjeuner sur les tables sans savoir qu’ils sont scrutés.
Chez les vervets aussi décembre est la saison des bébés :
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