Merci à tous.
Nous quittons Big Brother en direction de Daedalus, le récif égyptien le plus éloigné des cotes.
N° 75
26 juin profonde du matin…
requins enfin, chagrin ?
Après 12 heures de navigation et un levé très matinal nous partons en zodiac pour un largage sur le côté nord du récif. Il y a beaucoup de houle, nous sommes ballottés dans le zodiac et prenons des « paquets » d’eau dans la figure. J’ai l’impression de faire un tour dans les montagnes russes. Heureusement le marin ralenti au sommet des vagues.
Nous nous immergeons vers 6 h 10 dans le bleu. Comme il n’y a pas de courant je me laisse doucement couler et m’abandonne au plaisir de la descente. Les chiffres indiquant la profondeur s’égrènent lentement sur l’écran de mon ordinateur, nous croisons des barracudas, des carangues. Un poisson à la queue en V que je n’arrive pas à identifier file dans le bleu.
Nous nous stabilisons vers - 30 m et attendons que les requins remontent. -30 m c’est une bonne profondeur car cela permet de rester plus longtemps au fond sans trop saturer et de glisser vers – 40 m si besoin.
Nous sommes dans le bleu sans réel repère car nous ne voyons pas le fond et le récif est dans notre dos. Il n’y a malheureusement pas de plancton fluorescent, peut-être est-ce trop tard. Plonger à l’aube et être entouré de plancton fluorescent est une expérience féerique. Je respire lentement, me détend et limite tout mouvement : je suis en mode « économie ». À part des sapiens aquaticus il n’y a rien à voir.
N° 76
Deux carangues passent devant moi. Nos amis belges sont légèrement en dessous. Après environ 20 minutes d’attente nous nous résolvons à remonter. Nous nous retournons et… le récif n’est plus derrière nous. Lors du briefing Bruno nous avait dit de ne pas quitter le récif des yeux, hé bien c’est raté !
Bertrand jette un œil à son compas et indique la direction. Nous remontons vers -10 m et entamons une bonne séance de palmage. J’adore.
Bertrand a un vrai turbo dans les jambes et au bout de quelques minutes il me distance de 15 m. Lorsqu’il atteint la limite de visibilité, je sors de la poche de mon gilet un shaker et le secoue. Le son porte très bien sous l’eau mes compères m’attendent. J’ai déjà fini des plongées tout seul dans l’océan mais il vaut quand même mieux éviter.
Nous palmons depuis un long moment déjà et ne repérons toujours pas le récif. Il est inutile d’insister, nous sortons le parachute et commençons notre palier de décompression. Je jette un œil au dessus et constate que c’est toujours agité en surface. Je me souviens d’être sorti il y a quelques années dans des creux de 3 mètres… on se sent très petit tout d’un coup. Nous faisons surface et nous apercevons que nous avons dépassé le récif qui se trouve à notre gauche. Les creux font 1,5 mètre Arnaud qui s’était un peu éloigné en surface a du mal à nous rejoindre.
Nous voyons par intermittence le zodiac qui récupère au loin d’autres plongeurs. Bertrand, suréquipé, sort un deuxième parachute très long et fin pour nous signaler dans la houle. J’essaie le sifflet accroché à l’inflateur du gilet pour prévenir le zodiac. Avec le vent et le bruit de la mer on ne m’entend pas. Une amie m’a raconté avoir été récupérée avec son mari à la tombée de la nuit après s’être époumonée au sifflet. Devant mon peu de réussite j’arrête. Nous sommes finalement récupérés et allons petit-déjeuner.