Si je suis allé cette année au Cameroun (c’était la 3ème fois) c’est que je suis marié à une Franco-Camerounaise, je rendais donc visite à ma belle famille pour présenter ma fille de 8 mois. Le Cameroun n’est, en effet, pas le 1er pays en termes d’infrastructures touristiques en Afrique, loin de là.
Pourtant le Cameroun est appelé « l’Afrique en miniature » car l’on y trouve, au sud : la mer (plages de Limbé et Kribi) et la jungle ; Au nord : la brousse, a l’ouest : les montagnes (mont Cameroun 4040m) et dans l’extrême nord la savane et le désert. En ce qui concerne la faune c’était un pays ou l’on pouvait voir le Big Five et toute la faune de brousse (RIP les Rhinocéros, j’y reviendrai) mais aussi le gorille et le chimpanzé ainsi que l’ensemble de la faune de foret (bongo, Sitatunga ect). Quant à la population c’est la même chose, des animistes à l’ouest, des pygmées au sud, les musulmans et peuples peuls au nord, en tout plus de 300 ethnies avec pour beaucoup d’entres elles, une langue, une croyance, un art, unique et original. Bref, c’est un pays qui, à la base, A TOUT pour plaire à un amateur de photos et pourtant il n’y a rien ou si peu pour les touristes. Je suis donc allé sans ma petite famille dans le nord mais accompagné par mon meilleur pote dont c’était la première expérience en Afrique…
Le Cameroun comprend dix grands parcs nationaux dont cinq dans le Nord du pays.
Au sud les parcs de jungle et foret primaire (Dja, Campo Ma’an, Korup, Mbam-Jerem et Lobeké), aucun n’a de réel aménagement ou de campement.
Au nord les parcs de brousse : sur une ligne ouest-est se trouvent trois parcs : à la frontière avec le Nigéria le parc de Faro; Au centre, le parc de la Bénouée, et à la frontière avec le Tchad, le parc de Boubandjida. Ses trois parcs ont une faune et une flore très similaire, c’est celle que je verrai.
Dans l’extrême-nord, les parcs de savane : Le parc de Kalamaloué et enfin le plus connu du Cameroun : le parc de Waza (J’y étais en 2006). Hélas ce dernier n’est plus accessible depuis les récents enlèvements par la secte islamiste de Boko-Aram, l’extrême nord du Cameroun étant aujourd’hui strictement interdit d’accès pour les Français par le quai d’Orsay.
Les infrastructures pour les photographes sont dans le nord aussi, très rares, voire inexistantes. Seuls 3 campements existent : le campement de Waza à Waza (interdit par le quai d’Orsay), le campement du buffle noir à la Bénoué (bon courage, presque abandonné….), et ENFIN le campement de Paul Bour Safari à Boubandjida. Le choix était donc rapide, c’est tout simplement le SEUL campement accessible et viable pour l’ensemble du pays !
Pour autant, même si d’autres campements avaient existé, c’est la ou je voulais aller, ayant depuis 2006 noué quelques relations épistolaires avec Paul Bour, le gérant du parc. (Un gars incroyable).
Le parc de Boubandjida a été crée peu après l’indépendance du Cameroun en 1968, c’était l’ancienne réserve de chasse du Lamido de Rey-bouba, sultan de la région dont le fils règne actuellement sur l’ensemble de la population de cette région. Son pouvoir est encore très important, c’est l’un des derniers « roi » (c’est un sultan) d’Afrique pouvant rendre justice. Son grand père emmurait les voleurs vivants dans les murailles de son palais….
Le parc a une superficie de 220.000 hectares. Cette surface a été récemment accrue avec la création côté tchadien du parc national de Séna-Oura d’une surface de 73.000 hectares. L’ensemble doit constituer à terme le parc bi-national Boubandjida-Sena Oura Yamoussa ; la création du parc national de Sena-Oura en 2008 est due à une initiative de la population locale tchadienne qui souhaitait protéger la faune, initiative très rare de ce côté de l’Afrique.
carte des pistes du parc
Les parcs du Nord sont tous entourés par des zones synergétiques, un drôle de mot pour désigner une zone de chasse. On en compte 28 dans le Nord du Cameroun. Presque toutes ont, elles, un campement ; Elles sont gérées par des américains, des espagnoles et surtout des français.
Les parcs nationaux du nord et les zones de chasse forment un ensemble de près de 800.000 hectares faiblement peuplé où la faune est censée être protégée. Hélas, la pauvreté, l’orpaillage, la fabrication de bois de chauffage, les pasteurs Peuls et leurs troupeaux détruisent progressivement toute la faune et la flore de la région. De surcroît, la politique écologique de l’Etat Camerounais se limite au plus strict minimum (il faut bien admettre que celui-ci a d’autres priorités).
les zones de chasse du nord
Le parc de Boubandjida est devenu tristement célèbre internationalement en 2012 avec le massacre de plus de 300 éléphants en l’espace de quelques semaines, nous y reviendront plus tard dans ce carnet. Les passionnés de la faune en avaient entendu parlé auparavant car il a été le dernier parc ou à été vu le rhinocéros noir de l’ouest, aujourd’hui déclaré disparu. C’était donc le dernier lieu ou l’on pouvait croiser le Big Five sur l’ensemble de l’Afrique de l’ouest et central. Pourtant malgré la disparition du rhinocéros, mais aussi du guépard, des lycaons, de la tortue terrestre, des autruches, le parc reste encore un magnifique espace sauvage, riche en faune et en flore unique.
Le parc comprend donc un unique campement tenu par Paul et Mai BOUR. C’est eux qui doivent me faire profiter d’un des derniers espaces sauvages de l’ouest africain, mais pour cela….il faut arriver là-bas… je vous rassure j'y arriverai
Paul Bour, moi, Maî Bour et mon pote Fred