Mes problèmes gastriques vont mieux merci !
. Merci à tout ceux qui suivent mon carnet. D'accord avec vous pour les trophées, impossible pour moi d'imaginer tirer sur de si belles bêtes, mais le plus gros risque pour elles sont le braconnage j'en parlerai plus tard dans ce carnet. Pour le moment la suite :
La girafe de Kordofan, le buffle équinoxial et la triste histoire du rhinocéros noir de l’Ouest :Les espèces classiques de la brousse africaine se trouvent à Boubandjida : le lion, le buffle, l’éléphant, la girafe etc.…mais se sont souvent des sous espèces qui diffèrent par leurs physiques et/ou leur comportements. Pour notre premier safari nous partons à la recherche de la girafe de Kordofan et du buffle équinoxial .
14-La girafe de Kordofan (Giraffa camelopardalis antiquorum) est une des 9 sous-espèces de girafes, on la trouve principalement au Tchad, en centre Afrique et au nord Cameroun. La majeure partie de la population du Cameroun vie dans l’extrême nord, dans le parc de Waza avec environ 600 têtes (la population a été divisée par trois depuis les années 60’). A Boubandjida les girafes sont rares, le relief et la végétation n’étant pas propices à cette espèce, mais depuis quelques années la population a augmenté passant de moins d’une dizaine d’individus à plus d’une quarantaine. Paul Bour ne se l’explique pas, peut être le réchauffement climatique.
15-Pendant longtemps les experts ont considéré que les girafes du Cameroun appartenaient à la sous espèce du Niger nommée Peralta, avant que des analyses génétiques récentes les classes dans la sous-espèce de Kordofan. Le nom Kordofan provient de la province Kordofan au Nord Soudan. En 1826, le Pacha d’Egypte, Méhémet-Ali offrit une girafe au roi de France, Charles X. C’était la première fois qu’une girafe vivante venait en France. Le transport d’un animal de cette envergure fut une incroyable épopée. En 1824, la jeune girafe fut capturée au Soudan dans le désert de Kordofan, transportée d’abord à dos de dromadaire, ensuite par bateau pour traverser la Méditerranée. En 1827, la girafe entama une longue marche de 41 jours de Marseille à Paris. Elle produisit un enthousiasme partout où elle passa, jusqu’à Paris où 600 000 visiteurs vinrent la voir à la Ménagerie durant l’été 1827. En France, on parla de girafomania. Aujourd’hui, de nombreuses traces de cette épopée perdurent etun joli film d’animation français a même été réalisé sur le sujet en 2012. La girafe vécut 18 ans à la Ménagerie. Longtemps après sa mort, elle fut surnommée Zarafa, le mot d’origine arabe signifiant girafe.
16-La girafe de Kordofan est plus petite que la girafe Masai, elle est blanche avec des tâches marron irrégulières descendant jusque sur les jambes, personnellement je la trouve plus jolie que la girafe Masai. Il nous faudra peu de temps pour tomber sur un beau troupeau pas très farouche. Et l'on voit toujours autant d'antilopes.
17- maman et bébé Redunca :18- Jeune Cob de Buffon :Le buffle équinoxial quant à lui, n’est ni le plus petit, ni le plus imposant des buffles africains. Moins massif que le Caffer d’Afrique de l’est, mais bien plus gros que le buffle nain des forêts d’Afrique central, c’est un trophée de chasse « sportive » très recherché. L’on trouve ce type de buffle principalement en RDC, au nord Cameroun et au sud du Tchad. Son poids peut atteindre 850 à 900 kilos pour une hauteur au garrot comprise entre 120 et 140 cm. Concernant la robe, le buffle équinoxial est sujet à de nombreuses variantes, ainsi il est possible d’en croiser des gris-noir soutenu comme des rouge- marron, mais dans tous les cas il sera moins sombre que le Caffer. Le cornage est plus petit, plus lisse et particulièrement ouvert.
19-Photo P. BourLes troupeaux ne dépassent pas les 70 individus contrairement aux Caffers qui peuvent se rassembler à plus de 200. Les mâles peuvent être solitaires ou en petits groupes de 2 à 6 têtes. Selon les chasseurs rencontrés, il est le plus agressif des buffles d’Afrique. En 1986, 90% de la population de buffles du Nord Cameroun a été décimée par le virus de la peste bovine transmis par les troupeaux de zébus des pasteurs peuls fuyant la guerre au Tchad.
20-Depuis, la population se reconstitue peu à peu, on l’estime dans le parc et les zones cynégétiques à plus 1000 têtes. Nous n’aurons pas, contrairement à d’autres touristes la chance d’observer un grand troupeau, il fait très chaud et les buffles se retirent dans les montagnes où les pistes sont plus rares. Nous croiserons néanmoins à plusieurs reprises de grands mâles solitaires, difficile à photographier car très craintif, sans doute à cause de la chasse.
Quelques mots sur la disparition du rhinocéros noir de l’ouest (Diceros bicornis longipes). Durant 4 mois en 2006, L'association Symbiose (Paul Bour), les vétérinaires Isabelle & Jean-François Lagrot et leurs équipes ont parcouru l'aire de répartition de Diceros bicornis longipes afin d'évaluer le statut de la population relique de cette sous-espèce et connaître le nombre d'individus survivants. Plus de 46 missions de terrain ont été effectuées sur l'ensemble du territoire qui s'étend du Parc National de Faro, à l'Ouest au Parc National de Boubandjida, à l'Est. Plus de 2500 kilomètres de marche ont été comptabilisés. La mission a été marquée par la venue d'un pisteur du Zimbabwe, Jackson Kamwi, expert en suivi de rhinocéros qui a inspecté durant un mois 11 sites différents. Basées sur les données historiques, sur les résultats des missions passées, sur les informations recueillies auprès d'un réseau villageois et sur les renseignements fournis par les guides de chasse, les recherches entamées tout au long de la saison sèche ont donné les résultats suivants : Au 1er juin 2006, aucun indice fiable ne permet de croire à la survie d'un seul individu sur l'aire de répartition historique de Diceros bicornis longipes.
L'effectif d'une trentaine d'individus avancé 2 ans plus tôt reposait sur de faux indices. Il résultait d'une falsification des traces par certains pisteurs recrutés qui souhaitaient prolonger la mission et le salaire allant avec. La méthode et les résultats de cette étude sont entérinés par le Groupe de Spécialistes des Rhinocéros Africains de l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature. Le statut officiel du rhinocéros noir de l'ouest passe de « en danger critique d'extinction », avec un effectif de 5 individus confirmés en 2001 à « probablement éteint ».
Photo de 1977 rhinoceros à BoubandjidaAu début du 20ème siècle, le rhinocéros noirs de l’Ouest (Diceros bicornis longipes) est extrêmement commun, « Il n’était guère de contrée au Tchad où ces animaux ne fussent abondants » « Leur domaine s’étendait du 14ème parallèle jusqu’à l’extrême Sud du 8ème. Mais à la suite des massacres qui en ont été faits surtout entre 1920 et 1932 , ils étaient déjà considérés comme étant en voie de disparition en 1952. « L’énorme hausse du prix des cornes de Rhinocéros enregistrée de 1925 à 1935 a été la principale cause de ces massacres.
Quelques dates pour se rendre compte de l’horreur :
• 1970 650 rhinocéros peuplent encore le Cameroun et autant en R.C.A
• 1984 Extinction du rhinocéros noir en R.C.A.
• 1986 Derniers indices de présence d’un rhinocéros résidant au Tchad
• 1990, il reste 50 individus au nord Cameroun
• 35 en 1992
• 27 en 1994
• 10 individus en 1997 (dernières photos d’une rhino vivante nommé Sopen braconnée quelques mois plus tard)
• 7 individus confirmés en 1998
• 5 individus confirmés en 2001
• 2006 aucune trace du Diceros bicornis longipes (declaré éteint le 11 novembre 2011)
Le dernier rhinocéros a sans doute été braconné quelques années plus tôt dans une zone de chasse proche de Boubandjida. Aucune action concrète n’a été menée au niveau national ou international pour sauver l’espèce. Plus jamais un rhinocéros ne traversera le mayo Liddi face au campement.
21-Cephalophe de Grimm avec une corne cassé