Elle est sympa ta question Papy, elle nous fais bien débattre mais je ne vois pas où tu veux nous emmener.
Merci les COWpains d'avoir exprimé votre opinion sur cette question. Cela me permet notamment de mieux cerner les contours des appréciations et commentaires que je relève sur les posts.
Je suis en effet frappé par la fréquence d'utilisation dans ceux-ci des mots "netteté", "piqué", "bokeh" et je me suis interrogé sur ce que ces vocables pouvaient bien signifier pour d'autres que moi. A la lecture de vos commentaires, je m'aperçois que les perceptions sont variées et contrastées.
Pour moi, la netteté est en relation directe avec la mise au point. Si la mise au point sur un sujet donné est bien faite, quelque soit le mode opératoire : autofocus, manuelle, ou à l’aide d’un décamètre (non recommandé en photo animalière), ce sujet est net (selon les critères du cercle de confusion). Et quelque soit la qualité de l'objectif utilisé.
Il est cependant certain que la perception de cette « netteté » ne sera pas le même si l'on utilise un cul de bouteille ou un caillou qui « déchire grave » comme disent les djeun’s. Mais là, il vaudrait plutôt parler de pouvoir séparateur, de résolution, de piqué, etc… en d’autres termes de la capacité du matériel optique (associé à un capteur ou à un film) à faire ressortir des détails. Une capacité qui n’est pas l’apanage exclusif des longues focales ultraperformantes.
Par ailleurs, les outils informatiques permettant d’« accentuer » la netteté ne permettent pas de corriger un défaut de mise au point mais permettent seulement de renforcer la perception de la netteté apparente par augmentation locale du contraste (Spécialistes de l’informatique HELP : suis-je dans le vrai ?).
Il semblerait qu’en matière de photographie de plus en plus d’adeptes soient à la recherche d’une super netteté-piqué, comme si cela était un élément déterminant voire essentiel pour juger de la qualité d’une image. Toute proportion gardée, un peu comme si, en peinture, l’hyperréalisme, et ses niveaux de détails, surpasserait par exemple l’impressionnisme. Mais alors où situer les maîtres du quattrocento italien ou de l’école hollandaise ?
Je m’interroge donc sur cette question de "netteté", bien au-delà des simples aspects techniques. Une approche plutôt philosophique et esthétique de la pratique de la photographie, que cela soit dans le domaine de l’animalier ou non.
D’où une série de petites questions que je livre à votre réflexion :
Q. 1. Une photo « plus nette que nette » est-elle plus belle (ou ressentie comme tel) qu’une photo moins « nette » ou plus ou moins « floue » ou procédant de la technique du filé ?
Q. 2. Qu’est-ce qui pousse certains d’entre nous à rechercher une hyper « netteté » ?
Q. 3. L’aspect netteté-piqué doit-il être un critère prépondérant permettant d’apprécier la qualité d’une image ?
Q. 4. Que pensez-vous de la réflexion de HCB citée plus haut : « Je m’amuse toujours de l’idée que certaines personnes se font de la technique en photographie, et qui se traduit par un goût immodéré pour la netteté de l’image ; est-ce la passion du minutieux, du fignolé, ou espèrent-elles par ce trompe-l’œil serrer ainsi la réalité de plus près ?" Henri Cartier-Bresson, 1952.
Enfin,
the last but not the least :
Q. 5. Comment, dans la pratique de la photo animalière, appréhendez-vous le terme « photographie » (qui vient du grec) : peindre (ou écrire) à l’aide de la lumière ?
Papy