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Après deux voyages au Kenya depuis mon dernier carnet, je prends le temps de vous livrer un reflet des moments magiques que j’ai vécu dans la savane, en forêt et le long des lacs du rift Kenyan.
Je profite de saluer les COWpains rencontrés lors de ces périples à qui j’ai également promis de mettre quelques images sur COW.
Je dois mes images pour moitié au moins à l’excellente structure MPS et à ses guides expérimentés, passionnés et attentionnés. Je les remercie vivement.
Pour débuter, je vous propose une observation relativement peu courante. Une interaction entre lionnes et léopard.
Etant peu doué pour la narration, j’espère avoir l’occasion de parler un peu au travers de mes images.
Je laisse ma fille Fanny (17ans) passionnée par la biologie des félins faire le récit de cette première rencontre au cœur du Massai-mara :
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Les lionnes et le léopard
Le soleil se couche lentement sur la savane. La lumière dorée et rasante illumine encore les hautes herbes brûlées agitées par une légère brise. Notre Jeep s’approche d’un arbre mort. A première vue, rien de particulier pour nos yeux européens mais notre guide semble sûr de lui. Nous nous approchons encore et là, sous la vieille souche, nous découvrons, majestueux, un léopard savourant une proie fraîchement chassée. Le félin, en entendant la voiture prend peur et va se réfugier dans les hautes herbes. Les léopards sont des animaux très timides nous apprend Jackson, notre guide. Nous décidons donc de le laisser tranquille quelque temps avant de revenir plus tard.
Nous nous dirigeons vers deux lionnes qui semblent montrer une attitude de chasse ; elles sont séparées l’une de l’autre, attentives, approchent progressivement un troupeau de zèbres et de gnous et adoptent une posture de chasse, aplaties sur le sol. Malheureusement, l’une d’entre elles se redresse, se laissant voir par les zèbres… la chasse sera pour plus tard.
Nous retournons auprès de la souche. La vieille panthère se cache toujours. Les jumelles sur les yeux ou l’œil dans le boîtier, nous scrutons les environs pour la trouver… en vain. Mais nous restons, Jackson a comme un pressentiment… et il n’a pas tort !
Les deux lionnes approchent du bois mort. C’est une souche où les lionnes adorent venir nous dit Jackson. Celles-ci découvrent le cadavre de gnou et commencent à jouer avec. Quelle aubaine pour ces deux femelles qui viennent de perdre une chasse ! Mais le léopard est toujours présent. Même sans le voir, nous savons qu’il observe, coléreux, les deux lionnes. L’ambiance est tendue parmi les photographes.
Soudain, la panthère rugit, se redresse d’un bond et essaie de s’en fuir. Les deux lionnes se jettent à sa poursuite. La course s’allonge sur quelques dizaines de mètres mais les femelles, plus puissantes en nombre et en force, rattrapent le léopard et le blessent à la gueule et à l’arrière-train. Soumis, le félin se couche sur le côté. Nous entendons sa respiration haletante, il n’y a plus un bruit parmi les Hommes. Une des deux lionnes s’assied à côté de lui et le fixe d’un regard hautain, supérieur. C’est la fierté du lion, il montre à son ennemi qui est le plus fort avant de l’achever nous apprend Jackson.
Le léopard rône de mécontentement et essaie de bouger. Mais la lionne, plus rapide, l’entraine plus loin dans les fourrés, le tirant par la peau. La panthère reste immobile, elle sent bien qu’elle est trop faible pour affronter ses deux bourreaux. Pourtant, la lionne se détourne de lui pour aller dévorer le reste de la proie en compagnie de sa congénère.
A ce moment-là, le léopard tente sa dernière chance ; la fuite ! Il se précipite vers un arbre sur lequel il plante les griffes et se met à grimper. La lionne, bien sûr, ne le laisse pas s’échapper, se met à sa poursuite. Mais bien évidemment, ce n’est pas dans les gènes d’une lionne de grimper aux arbres. Elle est donc incapable de monter plus de trois mètres avant de retomber. Le léopard est sauf !
Des applaudissements retentissent de toutes les voitures qui ont pu observer la scène. La tension redescend peu à peu mais les deux femelles sont toujours en bas, attentives au moindre geste du léopard, prêtes à l’achever s’il redescent.
Le soleil se couche à présent derrière les collines laissant un léopard, vieux et blessé, au sommet de son perchoir … Quelle scène extraordinaire pour un photographe animalier !
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