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Le forum des grands espaces sauvages africains

 
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Auteur Fil de discussion: Rwanda: au pays des gorilles  (Lu 27184 fois)
seawind
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« le: 14 Mai 2012 à 11:47:40 »

Faute d'avoir beaucoup de matière je participe peu au forum mais voila un nouveau carnet de voyage.

Allez à la rencontre des gorilles de montagne fait partie de ces expériences qui marquent à jamais. Notre première visite au Rwanda en 2009 (http://www.colorsofwildlife.net/forum/index.php/topic,13476.0.html)  nous avait laissé un gout de trop peu. Notre guide d’alors nous avais d’ailleurs achevé lorsqu’il nous avait dis recevoir un peu après nous, un autre français qui lui allait faire tous les groupes visitables (5 à l’époque). Sur le coup cela nous avait semblé une folie mais la graine était semée.
 Novembre 2010 nous exposons « nos gorilles » à Montier en Der, croisons beaucoup de monde, fournissons maints conseils, résistons même à certaines demandes d’accompagnement mais l’envie était ravivée.

Au printemps 2011 les aléas de la vie se rappellent à nous, moments de réflexions et c’est aussi un rappel du temps qui passe. Pas encore totalement décidé nous contactons notre guide, avec qui nous avons gardé le contact, histoire de mettre un chiffre sur notre folie. A ce moment là la pression sur les réservations des permis gorilles est t’elle, qu’avant de bien avoir réalisé, nous avons chacun en poche 5 permis gorilles et un billet d’avion. Le virement d’une telle somme en Afrique à un particulier inquiétera d’ailleurs légèrement notre banque Choqué) L’obtention du visa, en principe simple formalité en ligne, nous causera aussi quelques soucis. Aprés plusieurs échange téléphonique avec Kigali nous comprendrons que me concernant les réponses filaient direct dans les spam de mon fournisseur d’accès internet.

Octobre 2011, nous arrivons à Kigali, formalités de douane passée, nous récupérons nos bagages et retrouvons félix, notre  guide, venus nous accueillir avec sa femme. Tandis que nous prenons une bière sur une terrasse à Kigali j’ai un mal de chien à réaliser ou nous sommes même si dans la salle de restaurant un affiche nous le rappel !



Une bonne nuit de sommeil plus tard nous revoilà sur la route. Le programme de ce matin est assez lourd car nous allons visiter le mémorial du génocide. Difficile de venir au Rwanda sans s’intéresser à son histoire. La dernière fois notre itinéraire ne l’avais pas permis mais pas d’excuses cette fois ci. L’entrée est gardée par deux gardes armés qui, après une fouille rapide,  me demanderont de laisser mon Leatherman à l’extérieur. Déjà on est dans l’ambiance …
La visite se fait de manière autonome, munie de nos audio guides nous lisons chaque panneau, chaque fiche, chaque information. La visite se déroule en plusieurs étapes, d’abord les jardins avec les fosses communes ou il est juste inconcevable d’imaginer un quart de millions de dépouilles.

Le musée


Une petite partie des fosses communes réparties sur plusieurs hauteurs


Chiffre qui augmente régulièrement puisque des charniers sont retrouvés assez régulièrement dans le pays et les corps relevés sont enterrés au mémorial. Ensuite l’intérieur est en 3 parties, une premières sur l’histoire du Rwanda au XXe siècle et du génocide.
Une seconde sur les génocides à travers le monde (et cela ne manque pas) et enfin une dernière sur les enfants disparus durant le génocide.
Cette dernière partie est juste un cauchemar absolu. De 2 heures en général nous en prenons finalement pas loin de quatre et sortons de là anéantis.  Quand Félix nous demandera comment c’était Florence ne pourra rien dire, moi la gorge serré parviendrait seulement à lâcher un « c’était dur ». D’autant que notre pays à joué un rôle dans ces évènements et même s’il faut se souvenir que l’histoire décrite dans le mémorial a été écrite pas les vainqueurs, il nous est malgré tout impossible de nous sentir totalement étranger à cette guerre.

Félix nous emmène ensuite déjeuner dans Kigali et forcément notre conversation ne change pas de sujet. A certaines questions il nous demande de les reposer en voiture, à l’abri d’oreilles indiscrètes. Nous comprendrons plus tard que le risque ne vient pas tant du gouvernement que de certains nostalgiques d’un ordre aujourd’hui révolu. Une guerre civile, même de cette envergure, ne suffit pas à éradiquer tous les vieux démons et en certains endroits la prudence reste de mise.

Enfin le moment est venu de partir vers le nord et c’est avec bonheur, et un certains soulagement, que nous apercevons la chaine des volcans Virunga en fin d’après midi. Nous commençons à reconnaitre des portions de routes, des façades dans Ruhengueri bref ça y est cette fois nous sommes de retour.

Campagne rwandaise




Première soirée au pied du volcan Sabinyo et elle sera studieuse il s’agit de préparer tous le matériel pour le lendemain et il y a de quoi faire. Pour cette année nous avons 3 boitiers et une petite caméra  HD pour la vidéo + micro canon pour le son.
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samapi
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« Répondre #1 le: 14 Mai 2012 à 12:09:37 »

Ah super, je sens que ce nouveau carnet va être plein de promesses et j'attends la suite avec impatience  Sourire

Citation
A ce moment là la pression sur les réservations des permis gorilles est t’elle, qu’avant de bien avoir réalisé, nous avons chacun en poche 5 permis gorilles et un billet d’avion. Le virement d’une telle somme en Afrique à un particulier inquiétera d’ailleurs légèrement notre banque

Gloups, 5 permis ?!  j'imagine effectivement le montant qui en découle pour le virement  Ko
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musungu
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« Répondre #2 le: 14 Mai 2012 à 12:29:16 »

Oh, un nouveau carnet sur le Rwanda ! Sans hésiter, je monte avec vous, et dès les premières photos je me régale.
Et les commentaires semblent aussi très très bien partis. Allez, en piste.


Musungu.

Ah, si tu mettre un numéro sur les photos, ça nous aidera bien pour les commentaires.
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Floflo
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« Répondre #3 le: 14 Mai 2012 à 12:40:52 »

ah ben déjà que j'arrête pas de penser à partir là-bas... pff ça va pas arranger mes affaires ce carnet  Grimaçant
mais je monte à bord avec grand plaisir  Sourire
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Floflo

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« Répondre #4 le: 14 Mai 2012 à 13:24:11 »

Moi aussi  Yes
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« Répondre #5 le: 14 Mai 2012 à 13:55:35 »

J'arrive  Sourire !
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« Répondre #6 le: 14 Mai 2012 à 16:33:57 »


5 permis ! mais çà n' est pas assez, je ne sais pas pour les autres mais moi je monte
dans ton carnet avec mes boitiers donc il me faut un permis

allez ! je sens que çà va être super ....

je vais suivre avec intérêt tout en alternant avec mon carnet sur l' Afrique du Sud

 
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« Répondre #7 le: 14 Mai 2012 à 16:41:04 »

Je monte en marche aussi Sourire
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« Répondre #8 le: 14 Mai 2012 à 17:09:41 »

Je grimpe aussi !  Clin d'oeil
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« Répondre #9 le: 14 Mai 2012 à 23:07:31 »

Je me joins à la cordée Clin d'oeil
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« Répondre #10 le: 15 Mai 2012 à 08:46:23 »

Yes un nouveau carnet avec ces superbes regards plein d'émotions ! j'embarque aussi
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« Répondre #11 le: 15 Mai 2012 à 11:40:28 »

J'embarque aussi ... allons y pour la grimpette  Clin d'oeil
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seawind
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« Répondre #12 le: 15 Mai 2012 à 12:09:36 »

Allez c'est partis pour la crapahute  Souriant

Jours 2 : La paix …
Devant mon petit déjeuner je me souviens qu’en 2009  au matin de ma première visite  j’étais tendu et stressé comme avant un examen. Mais ce matin au contraire je suis détendu et même si je ne suis pas emballé par le menu je leste copieusement mon estomac en prévision des efforts à venir Sourire
 Par ailleurs en dépit de quelques alertes sérieuses les semaines précédente nous avons réussi à ne pas être malade. Tare qui je le rappel est éliminatoire pour les visites gorilles tant notre proximité génétiques les rend  sensible à nos infections. Nous avons aussi emmené des masques cette année. Ils sont obligatoires en RDC et Ouganda mais pas ici car le gouvernement freine autant qu’il peut par souci d’image.  Mais le risque est réel, des gorilles sont déjà mort de virus humain et bien que non demandé nous souhaiterions porter des masques cette fois ci. Mais on ne peut décider unilatéralement d’en porter car cela doit être inscrit dans le processus d’habituation. Sinon les seuls occasions ou ils voient des humains avec des masques c’est pendant les interventions  vétérinaires des Gorilla Doctors, ce qui leur laisse rarement de bons souvenirs Sourire
Cela sous entend donc que toute les personnes les approchant en portent afin que cela ne soit plus un élément distinctif. Comme ce n’est pas le cas ici il ne nous sera finalement pas possible de les utiliser.

 La météo du jour reste incertaine mais en cette saison et à cette altitude de toute façon elle ne peut que l’être. 6h50 nous voila à l’ORTPN, nouveauté depuis quelques temps un spectacle de danse tous les matins. Nous regrettons un peu le calme et l’intimité d’avant mais pas même la pluie intermittente ne peut entamer notre moral.

6 :


Pour le reste la chronologie est inchangée. Cela commence par un briefing des gardes du parc avec un responsable. Un point est fait sur les visites de la veille, les éventuelles interventions des vétérinaires ou équipe scientifique, les éventuels tournages, la situation des groupes, les éventuelles interactions, etc 
Ensuite vient le « briefing » des guides qui accompagnent les touristes durant leur séjours. A charge pour eux d’essayer d’obtenir le groupe que leur ont demandé leurs clients. On assiste à cette étape de loin, on sent de la fébrilité mais globalement cela se passe dans le calme. Il y a des règles tacites et évidentes. Les groupes faciles sont donnés aux personnes qui en font la demande et qui ont de réel difficulté de marche, ensuite viennent d’éventuels officiels, puis ceux qui ont déjà fait une visite et qui ont priorité sur le choix, et à la fin viennent les primo-visitant qui en gros prennent les restes Sourire
Félix revient vers nous ce sera le groupe Amahoro. Si hier le thème de la guerre a marqué notre journée, le hasard rétablis une forme d’équilibre aujourd’hui puisque le nom de ce groupe signifie « la paix ».
Une fois encore j’ai constitué un carnet d’info reprenant tous les visuels des groupes et les listes détaillés des individus par sexe, âge et anecdotes. Les guides sont toujours un peu surpris de nous voir avec autant d’information, il faut faire attention que certains ne le prennent pas mal d’ailleurs.
 Bref nous nous plongeons donc dedans, le groupe compte une petite vingtaine d’individus, c’est une assez classique unité familiale qui compte quand même 3 dos argentés, au moins un jeune de l’année et quelques juvéniles. La petitesse du groupe au regard du nombre de dos argenté laisse sous entendre une certaine dynamique et tensions récurrentes.
Nous ferons la visite avec 6 autres personnes dont deux rwandais habillés comme pour une promenade en ville mais qui ne faibliront pas sur le terrain. Fidèle, notre guide du jour, fait son briefing et comme il connait notre programme, il nous met souvent à contributions pour les réponses.
S’en suive 50 minutes de route qui nous permettent de refaire connaissance avec le «  massage Africains » qui se trouve être particulièrement vigoureux sur la fin tellement la piste est mauvaise Sourire
Au parking pas le temps de rigoler, nous bataillons avec nos sacs, nos guêtres, nos ponchos car le ciel vient littéralement de se crever et tous le monde nous attends. C’est un peu à l’arrache donc que nous partons. C’est le premier jour nous n’avons pas pris de porteur mais rapidement c’est la galère. Mon GPS censé enregistrer notre parcours fait la sourde oreille et le rythme  est extrêmement soutenus ce qui ne me laisse guère de loisir pour régler le problème ou faire des images. A 2600m d’altitude je crache vite mes poumons, c’est limite mais je tiens le choc. 45 minutes plus tard nous voila devant le mur du parc le temps d’une pause, ouf !

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« Répondre #13 le: 15 Mai 2012 à 12:10:15 »

 Je m’empresse de me déshabiller et de virer toutes mes couches de polaires puis Fidèle redémarre aussi sec  et nous entraine dans le parc. Pinaise mais il a le feu aux fesses ou quoi ?
La zone de bambou est assez ouverte et raisonnablement glissante, nous progressons donc assez vite pour déboucher dans la zone supérieure une petite demi heure plus tard.

8 :


9 : Relief de repas gorille, au menu pousse de bambou


l pleut par intermittence mais cela se calme et environs 20 minutes plus tard des crottes font leurs apparitions et je sens fortement, à plusieurs reprises, l’odeur caractéristique de notre grand cousin. Le cœur déjà bien sollicité bat nettement plus fort encore.
Ma douce évoluant dans le milieu zoologique je côtoie des gorilles régulièrement à l’année, parfois même de très prés mais malgré tout la magie ne s’efface pas, et rien n’est comparable à les rencontrer sur leur terrain.
 Nous rejoignons le groupe de pisteurs partis au petit matin retrouver le groupe, il est temps pour nous d’abandonner nos sacs car le contact se fait sans sac à dos, sans bâtons de marches ni rien susceptible d’inquiéter les animaux ou même de représenter un motif de curiosité pour les plus jeunes.
Comme c’est visiblement le programme du jour là aussi on se dépêche comme des dingues pour s’équiper, c’est tellement le bordel que j’ai juste le temps de prendre mon matériel qu’un tracker est déjà repartis au point d’attente avec mon sac … et mon poncho accroché dessus …
 Plus de protection de pluie ce qui  est fâcheux car cette dernière reviendra presque immédiatement pour nous tenir compagnie toute l’heure de visite. Je choisis de ne pas me stresser pour le matos, après tout ce n’est pas en sucre, je le protège comme je peux avec les mains ou sous la végétation et basta. 50D et 7D tiendront fidèlement le coup sans broncher.
 Pour l’heure le groupe s’est déjà un peu éloigné, je termine juste de m’équiper quand un gorille surgit sur le chemin par lequel nous venons d’arriver. A 5 ou 6 mètres de nous et en surplomb il nous observe curieusement. L’image est juste magique, le peu de lumière est parfaite et forcément cueillis à froid je rate cette première image. Pas de deuxième chance car pour ne pas rester isolé le pisteur nous ramène vers notre groupe qui s’est déjà avancé plus loin.
Voila le gros du groupe, avec la pluie ce n’est pas l’extase pour la photo et nous les trouvons à l’abri sous les bambous. L’activité est réduite, comme nous ils ne sont pas fan de la pluie et chacun est assis et ramassé sur lui pour garder la chaleur. C’est la saison des bambous ça grignote donc ça et là quelques pousses. Les jeunes jouent un peu sous les bambous mais dans une pénombre presque complète, le 50 1.8 accroche péniblement le 1/15e de sec à 1600 iso et je ne parle même pas de la mise au point, autant dire que je peux économiser de la carte mémoire. La moisson d’image du jour sera donc très limitée, reste juste à en profiter au mieux.
Néanmoins quelques opportunités apparaissent ça et là. Kajoliti le second dos argenté se tient à quelques mètres de Ubumwe le leader du groupe.

10 : Kajoliti



11 : Kajoliti

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« Répondre #14 le: 15 Mai 2012 à 12:10:59 »

Si ce dernier ne nous calcul pas un instant kajoliti lui nous lance des regards souvent curieux.Ce dos argenté est encore jeune, sa crête sagittale n’est pas encore totalement développée et si ni avait ses poils argenté sur le dos je prendrais pour un dos noir. 

12 : Ubumwe


13 : Ubumwe


Encore une fois les jeunes viennent au contact, nous reculons plusieurs fois de manière désordonnées tandis que les gardes vocalisent voir avancent sur eux pour les tenir à distance raisonnable. Mais les tentatives ne sont pas très motivées et la pluie ne les encourage guère à sortir du couvert forestier. Je rêvais d’images de gorilles avec le poil mouillés, j’ai les gorilles, mais la pluie est du modèle bruinasse tenace, qui détrempe tout mais sans donner de vrai relief. Raté donc :grin Roulement d'yeux ou 4 fois de point de vue mais globalement c’est le grand calme. 2 espèces de primates s’observent, chacune d’elle cherchant à se tenir le plus à l’abris de la pluie possible :grin:

14 :


15 :


L’heure se termine et je crois que ce doit être l’heure  passé sous la pluie qui m’a semblée la plus courte de toute ma vie :grin:
En repartant nous tombons sur le 3e dos argentés du groupe : Bushokoro, qui se tient à découvert, seul et stoïque sous la pluie. Le temps de faire une ou deux images en passant et nous retrouvons les guides ainsi que mon poncho  :grin: Au moins il aura été utile ils s’en sont servit pour couvrir les sacs.

16 :



Plus tard devant les images nous réalisons que ce dos argenté en périphérie du groupe était en fait sans doute en situation de veille avancée. Quand plusieurs dos argenté cohabitent l’entente n’est pas toujours idéal  par ailleurs avoir des « surveillants » isolé et discrets en périphérie du groupe est un gage de sécurité. C’est souvent celui  qui s’entend le moins bien avec le patron. Cette position lui donne alors « de l’air », des opportunités d’accouplements clandestins  avec des femelles éventuellement intéressées et lui permet aussi de faire valoir son utilité quand cette situation de surveillance permet une alerte précoce. D’ailleurs très peu de temps après avoir commencé notre descente nous tomberons sur un autre groupe de touristes terminant sa visite. Un autre groupe de gorille était donc très proche et ce dos argenté devait le savoir.  A la lumière de ces éléments la position de ce dos argenté planté là, à découvert sous la pluie, prend alors tout son sens.

17 :


La descente se fera au même rythme sinon plus rapide qu’a la montée. Florence finira par demander à un pisteur qui la remorque littéralement « do you want me to run ? ». Il répondra « yes ».
C’est donc carbonisé que nous arriverons au parking et toujours sous la pluie. Une pluie qui tournera au déluge l’après midi. Nous logeons au Kinigui Guest House qui à l’avantage d’être dans nos moyens, d’être à 5mn de l’ORTPN le matin et qui fournit un confort minimal mais correct. Ces bâtiments ont été donnés après la guerre par le gouvernement à une association de veuves qui par ailleurs se fournissent alentours pour l’alimentation. C’est donc aussi un moyen assez concret et direct de partager les retombées de l’écotourisme.
 Finalement la pluie sera une bonne opportunité pour se reposer, organiser un peu notre matériel et surtout de sécher notre barda. Commence alors un long atelier sèche cheveux, objectifs, boitiers, sac, tout y passe. Il faut être prudent et ne pas surcharger notre unique prise électrique ainsi que le petit  sèche cheveux, aussi les pauses sont fréquentes  Sourire
De ce jour j’ai d’ailleurs juré de ne plus jamais me moquer d’une fille emmenant un tels ustensile au bout du monde Sourire
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