21 août : Sessriem – Bagatelle Kalahari Game Ranch3h du matin, je me réveille en sursaut. Les Rusks sont en train de se faire la malle !!!.Ou plutôt le carton que nous avions laissé dehors avec de la vaisselle jetable et un peu de nourriture non périssable, le tout emballé dans un sac poubelle, (cf la poussière qui baigne le coffre du Hilux) et la bouilloire par dessus. C’est le frr-frrr des Rusks dans leur emballage qui m’a arraché à mon sommeil. Le palpitant est au plus haut. Bipède malveillant ? Quadrupède curieux et chapardeur ? Je me glisse dans un pantalon glacé, j’enfile un pull, j’entre-ouvre la porte en toile de la tente, et braque ma lampe torche en direction du bruit … plus rien. Il fait un froid polaire. Je descends voir. Le fripon a déjà filé. Nous allumons la lampe à gaz, qui rapidement inonde de sa lumière aveuglante les alentours. Rien, pas même les petites étoiles que jetteraient ses yeux dans la nuit. Quand le jour viendra, les empreintes laissées au sol nous permettront de conclure que cette tentative de chapardage était due à un chacal.
Nous nous recouchons après avoir rangé en auteur le carton objet de convoitises, et nous ne nous relèverons qu’au lever du jour. Comme nous repartons aujourd’hui, il faut plier les tentes, recharger le coffre avec tout le barda. Nous prenons notre temps.
207 Petit matin.
Quand nous franchissons la porte du parc, le gros de la foule est déjà loin devant. La lumière est un peu dure, mais on ne peut pas être en mode « photo » tous les jours. Direction la Dune 45.
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Dans mes souvenirs, il n'y avait pas autant de végétation le long de la route et sur la dune. Peut-être un effet des pluies abondantes de cette année. Rencontre avec une famille d'autruches.
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Nous voici à Dune 45. L’endroit à quelques faux airs de Okakuejo (cf le taux de fréquentation), mais les petits explorateurs s’en fichent un peu et passent un très bon moment dans ce bac à sable géant.
212 Sous cet angle, ce n'est pas très glamour.
213 Mademoiselle-de-six ans pose.
214 C'est le bonheur au grand air.
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216 Moi, c'est plutôt comme ça que je la préfère.
Puis nous repartons vers Sossusvlei. Arrivé au parking des 2 roues motrices, le prix demandé par les navettes (10 N$/personne) finit par nous convaincre que nous allons y aller par nous même ; d’ailleurs pourquoi aurait-on pris un 4x4 sinon ? Aller où ? Mais sur cette piste de sable de 5km bien sûr, celle qui mène à Sossusvlei. Elle est la deuxième attraction de la journée ! Passage en quatre roues motrices, boite courte, et au diable le dégonflage des pneus. On y repensera si on reste planté. Je me lance, le moteur prend des tours, et c’est parti.
217 Bon, là c'est pas moi que prends les photos, vous devinez pourquoi.
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Pendant les premières centaines de mètres, personne ne pipe mot. Puis je lâche, à l’intention d’un véhicule qui s’était élancé devant nous mais qui progresse beaucoup plus lentement que nous : « Mais il va me forcer à m’arrêter ce c… ». Ma moitié me lance « Tu ne peux pas changer de file ? ». Aussitôt dit aussitôt fait : on quitte notre sillon pour en adopter un autre, ça tangue, ça secoue, les roues avant trouvent leur place, puis les roues arrières. « Super, tu l’as doublé ! ». Quelques embranchements plus tard et quelques bosses plus loin, nous y voilà. Deadvleil. Ce n’était donc pas la mer (de sable) à boire. On se gare sur parking aménagé, on s’hydrate, et nous voilà partis dans la même direction que le reste de la foule. On ne sait pas bien où, mais on y va.
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Petit secret : il n'y a pas de marqueurs, mais on peut suivre les autres marcheurs.
Le soleil, déjà bien haut, ne manque pas de nous rappeler que nous sommes en Afrique. Pourquoi diable ai-je gardé mon pantalon ? Le reste de la troupe se pose au sommet d’un promontoire, libre à moi d’aller au bout. Ils profiteront de la pose pour défier la pesanteur.
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En chemin je discute avec un Espagnol qui peste après le soleil, la soif, et le monde. Plus tard il m’expliquera qu’il est venu avec d’autres compatriotes … dans un overland…
Nous atteignons enfin l’étendue plate, blanche, et parsemée de ces silhouettes fantomatiques : Deadvleil. Je poursuis seul ma marche, assez loin pour gagner un peu de tranquillité.
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La matinée est déjà assez avancée. Nous rebroussons chemin, reprenons le Toy, et confirmons notre aptitude à la conduite dans le sable.
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Cette fois, les « youhou » donneront au franchissement de cette portion de piste des airs de fête foraine.
Après une pause piquenique au campsite de Sessriem, nous prenons le chemin de Mariental et du Kalahari, par la C19. Au fur et à mesure des kilomètres, le paysage change, le relief se creuse. Au franchissement de Tsaris pass, une demi-douzaine de voitures est arrêtée. Je fais de même. Pas d’accident ? Non, pause photo. Nous ne sommes pas encore arrivés, alors nous ne nous attardons pas.
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228 Tsaris pass
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230 Un attelage bien différent du nôtre.
A Maltahohe, nous retrouvons l’asphalte. Il est 16h30, nous appelons pour prévenir que nous arriverons tard. La lumière est superbe, mais pas le temps de repasser en mode « photo ». La route, aussi longue soit-elle, est quand même magnifique.
231 Les indispensables de Maltahohe : première,
232 deuxième,
233 troisième.
234 Le long ruban d'asphalte s'étire à perte de vue
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236 Et quand les ombres s'allongent, c'est encore plus beau.
Le soleil disparait lentement derrière nous. A Mariental, cap au Nord sur la B1, puis à nouveau vers l’Est sur la C20. L’obscurité est sur nous quand nous abordons à nouveau de la gravel, pour 30 km. Pour la première et la seule fois de notre périple nous enfreignons la règle sur la conduite de nuit. Redoublant de prudence, nous arriverons à l’entrée de Bagatelle Kalahari Game Ranch à la nuit. La qualité de l’accueil, ainsi que celui des chambres nous sera d’un grand réconfort. Nous retrouvons d’autres Français, qui reviennent de Fish River et du lodge du même nom, et qui ont été époustouflés par le paysage là-bas, et qui nous promettent qu’on en prendra ici aussi plein les mirettes. Au repas ce soir : steak d’Oryx et squash (les courges locales). Après une telle journée, dont les 440 km de conduite, nous n’avons guère résisté à l’appel des ces lits douillets.