Samedi 5/02/11
Je me lève tranquillement vers 8h, aujourd'hui je file à Amboseli.
Je prépare mon sac photo avec tous mes papiers et tout ce qui est de valeur dedans en prévision du passage douanier, histoire de tout garder avec moi.
Arrivé à Arusha, plusieurs personnes me font signe de m'arrêter car apparemment j'aurais un problème à gauche.
Ca fait un moment que j'ai un peu de guidonnage, je décide d'aller un peu plus loin où il y a moins de monde pour aller vérifier ça.
Je sors du véhicule, claque la portière, fait le tour. A priori rien, je file dans une station essence racheter un bidon d'huile moteur et fonce pour les cent derniers kilomètres.
J'aperçois au loin, après une cinquantaine de kilomètres, une superbe tornade, bien plus grosse que celle que j'ai eu l'occasion de voir jusqu'à présent, et me dit que ça pourrait peut être faire de jolies photos...Je tourne la tête...Et là...Zut !! Mon sac ? Il est où
Je regarde partout dans la voiture, réalise que je me le suis fait voler.
Je me remémore les quelques endroit où je me suis arrêté...C'est quand je suis descendu du véhicule pour regarder les roues !!!
Ca a duré trente secondes !! La seule fois de tout mon voyage où je ne verrouille pas à clé ma portière derrière moi...
Dans mon sac se trouvait, mon eos 40d mon 70-300,mon 100-400, mon 50 macro, le 17-85, flash, tous les accessoires pour le boitier et les objectifs, mes deux petits appareils photos numériques, mon ordinateur, le disque dur externe, mes lunettes de vue et de soleil, passeport, permis de conduire, papiers du véhicule, mon carnet de voyage, 400€ en espèces et environ 15000Ksh.
Je suis effondré, je me sens tout nu et je m'en veux terriblement !!
Je fais demi tour, fonce à Arusha au poste de police.
Je me rend compte très rapidement que les très chers agents n'en ont strictement rien à cirer.
Sur le papier de déclaration de vol ils ne marquent même pas le quart de tout ce que l'on m'a volé...
Je lui demande s'il y a une ambassade de France ici, mais non c'est à Dar El Salam...8h de route...Il me dit que je peux retourner directement à Nairobie avec le torchon qu'il vient de me donner...
Je mets en doute sa parole mais il m'assure que si...
De toute façon, la frontière n'étant qu'à 100km je verrais bien.
Et puis il me reste mon téléphone un peu de cash et mes cartes bancaires.
Je retourne faire un tour dans la rue où le larcin à eu lieu sans grand espoir et fonce à la frontière.
Sur la route j'apercevrais trois jeunes Massaï gardant un troupeau de chèvre, je vais pour me garer et ils déguerpissent dans les buisson.
J'ai pris la décision d'abandonner Amboseli et Tsavo, de rentrer à Nairobi, refaire mon passport et prendre le premier vol pour Mayotte.
Du coup je n'ai plus besoin de toutes mes provisions et de mes bricoles diverses. Je sors alors 4 sacs remplis de vivres, d'ustensiles, une grosse bonbonne d'eau, et appèle les enfants. Ils reviennent timidement et sont tout content de récupérer tout cela.
Au bureau des douanes côté tanzanien, j'explique mon cas à l'agent.
Je lui présente le seul document qu'il me reste (l'attestation de remise qui est délivrée avec le passeport) et la déclaration de vol.
Forcément il tique...Puis voyant que l'affaire allait être compliquée il me tamponne un bout de papier et m'autorise à passer côté douane Kenyane (en gros "j'ai pas envie de me prendre le choux, débrouilles toi avec eux"...en même temps ça m'arrangeait).
Là ça se complique, l'agent ne lâche pas le morceau au début, me disant que j'aurais du aller à Dar El Salam, je garde mon calme et patiente gentiment.
Au bout d'un moment et quelques palabres avec ses collègues il me demande combien j'ai sur moi.
Il me restait 9000Ksh. Il m'en demande 5000 (50€) et me tamponne 4 fois (avec le même tampon) un pauvre bout de papier, et me précise que j'ai 7 jours pour faire régulariser ma situation.
Impec, je saute dans la voiture...Et zut le poste de police !
Là le mec me refait le sketch, du « Non tu ne passes pas ! ».
Pas envie de relâcher du bakkchiche, alors je m'assied dans l'office, et j'attend.
Au bout d'environ ¾ d'heure il craque et me dis de filer, au passage il me grattera ma carte IGN Kenya/Tanzanie...mais bon je n'en ai plus besoin !
J'arrive à 20h à Nairobi et file direct à l'ambassade, qui est bien entendu fermée le samedi soir.
Il y a bien un numéro d'appel d'urgence, mais je testerais demain si nécessaire.
Je file au comfort inn, m'envois quelques verres histoire de m’assommer et espérer dormir un peu.
J'envois un sms à Tony pour lui dire que mon voyage s'arrête là compte tenu de ma mésavenute et que je rentre dès que possible, puis me couche.
Voila Vinny tu sais tout,
mais bon l'histoire ne s'arrête pas là